Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
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Flothuis (Marius)

Compositeur et musicologue néerlandais (Amsterdam 1914 – id. 2001).

Il a étudié la musicologie, la philologie et le piano, mais est, en partie, autodidacte en composition. Il a été directeur artistique adjoint (1937-1942 et 1953-1955), puis directeur artistique (1955-1974) de l'orchestre du Concertgebouw d'Amsterdam, et enseigne depuis 1974 la musicologie à l'université d'Utrecht. Parmi ses œuvres, surtout instrumentales et influencées par Debussy, Bartók et Pijper, un Concerto pour flûte et petit orchestre (1944), Symphonische Muziek (1957), Per sonare ed ascoltare pour flûte et orchestre (1971), Canzone pour quintette à vents (1978), Cantus amoris pour orchestre à cordes (1979). C'est un spécialiste reconnu de Mozart.

Flotow (Friedrichvon)

Compositeur allemand (Teutendorf, Mecklembourg, 1812 – Darmstadt 1883).

Il fit ses études musicales à Paris, notamment avec Reicha, et connut à partir de 1836, avec des opéras écrits sur des livrets français, ses premiers succès sur de petites scènes de notre capitale, où il devait vivre jusqu'en 1848, puis de 1863 à 1870. Le Naufrage de la Méduse (1839) le consacra définitivement. Alessandro Stradella (1844) le fit connaître en Allemagne. Martha (1847) s'imposa dans toute l'Europe comme son plus grand succès et le seul qui se fût maintenu jusqu'à une date récente. Pourtant, à Paris, l'Ombre (1870) fut en son temps considérée comme un chef-d'œuvre. Flotow, qui fut intendant au théâtre de la cour de Schwerin de 1856 à 1863, écrivit des musiques de scène, des ballets, des mélodies, un peu de musique instrumentale, mais l'essentiel de son œuvre est constitué par une quarantaine de partitions lyriques. Sa musique, issue de sa formation au sein de l'école française sous l'influence de l'opéra italien, est très habilement écrite. Elle vaut plus par la qualité de son inspiration mélodique que par sa force dramatique.

flügel (all. ; « aile »)

Ce nom désigne en langue allemande soit un grand clavecin, soit un piano à queue, instruments dont la forme évoque celle d'une aile. Le terme se retrouve dans des noms composés comme Hammerflügel.

flûte

Instrument à vent de la catégorie des « bois » et, vraisemblablement, le plus ancien de tous les instruments à l'exception des percussions.

La flûte est, en effet, sous sa forme primitive, un simple sifflet que la nature fournit presque tout fait : tronçon de bambou ou de roseau, os creux, etc. L'air insufflé dans ce corps sonore, en se brisant sur le bord d'une de ses deux ouvertures, suffit à le faire entrer en vibration. Bien entendu, ce sifflet n'émet qu'une note. Mais si l'on en juxtapose plusieurs, de longueurs différentes, le nombre des notes émises est multiplié d'autant ; c'est le principe de la flûte de Pan. Une autre solution consiste à percer dans le corps de l'instrument des trous que l'exécutant bouche avec ses doigts, de manière à produire la note grave fondamentale quand tous les trous sont bouchés. Ce type de flûte est de loin le plus répandu, sous les formes les plus variées, et cela dans presque toutes les civilisations. En Europe occidentale, la flûte droite et la flûte traversière coexistent depuis le haut Moyen Âge.

   La vogue actuelle de la musique et des instruments anciens a réhabilité la première, appelée aussi flûte à bec ou flûte douce (flauto dolce en italien, Blockflöte en allemand, recorder en anglais). Comme l'un de ses noms l'indique, elle comporte un bec, du même bois que le tube de perce conique, qui dirige le souffle de l'exécutant sur la tranche d'un biseau. Il en existe une famille entière, de la basse au sopranino, mais l'instrument concertiste par excellence est l'alto (2 octaves du fa3 au fa5), avec un abondant répertoire illustré notamment par Bach, Telemann, Haendel et Vivaldi.

   La flûte traversière, dont l'embouchure est un simple trou latéral, a l'avantage d'être plus sonore et d'une plus grande étendue ; c'est pourquoi, dès le XVIIIe siècle, elle a supplanté la flûte à bec, jugée trop discrète, quand les violons eurent eux-mêmes détrôné les violes. Et c'est aussi pourquoi elle seule a bénéficié de tous les perfectionnements ultérieurs. Le plus grave défaut des « bois » en général, et de la flûte en particulier, résidait dans le fait que les doigts de l'exécutant ne pouvaient boucher qu'un petit nombre de trous, d'où la nécessité, pour obtenir les demi-tons et certaines notes aiguës, de recourir aux doigtés « en fourche », aux trous partiellement bouchés, aux demi-trous et autres artifices qui ne favorisent ni la justesse ni une exécution rapide. On imagina de percer de nouveaux trous, fermés au repos par des plateaux à ressort et ouverts à volonté par pression sur une clé. Ainsi naquirent les flûtes à 1 clé (disposition qui a été conservée dans le fifre réglementaire), 4 clés et davantage. La flûte traversière que connut Bach ne descendait qu'au 3 et ne comportait que la clé de dièse. La « patte d'ut » qui la prolonge d'un ton vers le grave ne fut inventée qu'un quart de siècle après sa mort. Mais il appartenait au virtuose bavarois Theobald Böhm (1794-1881) de créer la flûte moderne. Le système qui porte son nom, et qui devait être également appliqué à la clarinette et au hautbois, n'a pas subi de modification essentielle depuis 1832. En revanche, le bois a été progressivement abandonné au profit du métal, plus sonore et plus stable (maillechort argenté, argent et même or).

   La « grande flûte » classique, longue d'environ 67 cm et démontable en 3 parties, est percée de 13 trous que commandent 9 clés et 6 plateaux ouverts ou fermés. Son étendue dépasse 3 octaves (de l'ut3 à l'ut6 et même au-delà pour les meilleurs instrumentistes) et son timbre pur, très caractéristique, lui permet de se faire entendre dans les formations orchestrales les plus importantes. Signalons aussi la stridente petite flûte ou « piccolo » qui sonne à l'octave supérieure, mais seulement à partir du ré, et la grande flûte alto, en sol, improprement appelée « flûte basse » ; car il existe aussi une vraie flûte basse, en ut grave, d'un usage tout à fait exceptionnel.