Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
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Pallavicino (Benedetto)

Compositeur italien (Crémone 1551 – Mantoue 1601).

Chanteur à la cour de Mantoue à partir de 1582, auteur essentiellement de madrigaux, il fut en 1596 préféré à Monteverdi pour succéder à Jacques de Werth au poste de maître de chapelle. À sa mort, il eut comme successeur Monteverdi.

Pallavicino (Carlo)

Compositeur italien (Salo, près de Brescia ? – Dresde 1688).

Il partagea sa carrière entre Padoue (1665-66 et 1673), Venise (1674-1685), où furent représentés plusieurs de ses opéras, et la cour de Dresde. Il arriva dans cette dernière ville en 1667 comme vice-maître de chapelle, y fut nommé maître de chapelle en 1672 à la mort de Schütz et y retourna en 1686 pour y prendre en charge l'opéra italien. Son fils Stefano Benedetto, poète et librettiste (Padoue 1672 – Dresde 1742), le suivit en 1686 à Dresde, où deux ans plus tard il fut nommé poète de cour et où, à l'exception des années 1695-1716, passées à Düsseldorf comme poète de cour et secrétaire privé de l'Électeur palatin, il mena toute sa carrière.

Palm (Siegfried)

Violoncelliste allemand (Wuppertal 1927 – Frechen 2005).

Son père, violoncelle solo de l'orchestre de Wuppertal, est son premier professeur (1933-1945). À dix-huit ans, Siegfried devient violoncelle solo de l'orchestre de Lübeck (1945-1947), poste qu'il occupe également dans l'orchestre symphonique de la radio de Hambourg (1947-1960), puis dans celui de la radio de Cologne (1962-1967). Il a entre-temps suivi l'enseignement de Enrico Mainardi à Salzbourg (1950-1953) et a fait partie du quatuor Hamann, spécialiste de la musique de notre temps (1951-1962), avant de se consacrer lui-même à l'enseignement, d'abord comme titulaire d'une classe supérieure de violoncelle à la Staatliche Hochschule für Musik de Cologne (1962), puis comme directeur de ce même établissement (1972). Il a également enseigné à Darmstadt, au Dartmouth College (États-Unis) et au Conservatoire royal de Stockholm, et a été l'invité d'honneur du festival de Royan en 1976. De 1976 à 1981, il a dirigé la Deutsche Oper de Berlin-Ouest.

   Il a beaucoup contribué à l'élargissement du répertoire et de la technique du violoncelle. Il est le premier à avoir interprété, dans les années 60, des œuvres jusque-là réputées injouables, telles la sonate de Zillig (1958), celle de Penderecki (1964), Nomos Alpha de Xenakis (1966), et il a suscité de nouvelles pages de Zimmermann (Canto de speranza, 1952-1957 ; Concerto « en forme de pas de trois », 1966), Kagel (Match, 1964 ; Unguis incarnatus est, 1972), Blacher (concerto, 1965), Ligeti (concerto, 1966), Kelemen (Changeant, 1968), Penderecki (Capriccio per Siegfried Palm, 1968 ; Concerto, 1972), Engelmann (Mini-Music to Siegfried Palm, 1970). Il a également créé des œuvres de Feldman, Delas, Beckers, Benguerel, Fortner, Brown, Isang Yun.

Palmgren (Selim)

Compositeur, pianiste et chef d'orchestre finlandais (Pori 1878 – Helsinki 1951).

Il connut au début de ce siècle une grande célébrité internationale, qui lui valut le surnom de « Chopin du Nord ». Élève de F. Busoni, pianiste virtuose, il a surtout laissé plus de 100 œuvres pour son instrument, dont 5 concertos pour piano et orchestre écrits entre 1904 et 1940. Son style élégant et plein de charme est directement issu du postromantisme et du style de salon. À partir de 1923, il a été professeur de composition à l'Eastman School of Music de Rochester puis, à partir de 1936, à l'académie Sibelius de Helsinki.

pandore

Instrument ancien à cordes pincées, souvent confondu avec d'autres instruments de la famille du luth portant des noms voisins : pandora, pandûra, pandûr, bandurria, bandoura, mandore, etc.

Au XVIIe siècle, la pandore se distinguait du luth par sa caisse plate, ses cordes et ses frettes métalliques, et surtout son chevalet oblique. Ce dernier dispositif permettait d'allonger les cordes graves, devenues ainsi plus sonores, mais nuisait à la justesse de l'ensemble.

Panerai (Rolando)

Baryton italien (Campi Bisenzio, près de Florence, 1924).

Il fit ses études à Florence avec Raoul Frazzi, et débuta dans le rôle d'Enrico de Lucia di Lammermoor à Campi Bisenzio en 1946. L'année suivante, après avoir remporté le concours de Spoleto, il chanta dans Mosè de Rossini au théâtre San Carlo de Naples. Interprète de tous les grands rôles du répertoire français et italien du XIXe siècle, mais également de Mozart, Richard Strauss et Busoni, Panerai s'intéressa aussi à l'opéra contemporain. Il créa notamment Ruprecht dans l'Ange de feu de Prokofiev à la Fenice de Venise en 1955, et Schweik du Brave Soldat Schweik du Turchi à la Scala de Milan en 1962. Ses dons d'acteur et sa virtuosité vocale (il chanta tour à tour Don Alfonso et Guglielmo dans Cosi fan tutte) lui ont permis d'aborder des styles et des musiques très différents.

Panigel (Armand)

Critique musical français (Brousse, Turquie, 1920 – Saint-Rémy-de-Provence 1995).

Ses études de mathématiques à la faculté de Montpellier le destinaient à l'enseignement. Son goût pour la musique et sa connaissance du cinéma devaient bientôt l'orienter dans une autre direction. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, il devient producteur d'émissions radiophoniques et de films pour les Forces françaises libres au Proche-Orient et en Afrique ; il se familiarise ainsi avec les techniques de l'audiovisuel. En octobre 1946, il crée à la Radiodiffusion française une émission de critique comparative des enregistrements de musique classique qui deviendra la Tribune des critiques de disques et qui conservera jusqu'à sa disparition, en 1983, une audience très importante. En 1947, il fonde la revue Disques qu'il éditera et dirigera jusqu'à sa disparition en 1964. Ses activités ne se bornèrent pas à la musique. Il dirigea les Éditions de la cinématographie française (1962-1965) et réalisa, pour la télévision, des séries d'émissions sur le cinéma : Thème et variations du cinéma (1964-1970), Au cinéma ce soir (1969-1975), Histoire du cinéma français (1973-1975), Portraits de cinéastes et de comédiens (1975-1982). Ses ouvrages : l'Œuvre de Frédéric Chopin (1949) et les Écrits d'Eisenstein (1976) témoignent, eux aussi, de cette double vocation critique, unifiée sous le signe de l'audiovisuel. Il créa à Saint-Rémy-de-Provence une fondation portant son nom.