Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
K

kamantcheh

Instrument à archet, spécifiquement iranien, à caisse cylindrique fermée d'une membrane du côté du manche.

Le kamantcheh est monté de quatre cordes de boyau.

Kamienski (Maciej)

Compositeur et chef d'orchestre polonais d'origine slovaque ( ?, Slovaquie, 1734 – Varsovie 1821).

Il fit ses études musicales à Vienne (1760), puis se fixa à Varsovie (1770) pour y exercer des activités d'enseignant et de chef d'orchestre. Il est considéré comme l'auteur des premières œuvres lyriques originales polonaises, où apparaissent des thèmes rustiques, des scènes paysannes et où sont évoqués les problèmes sociaux des paysans. Ses opéras et vaudevilles furent très favorablement accueillis par le public : Nezda uszczesliwiona (« la Misère soulagée », 1778), sur un livret de Boguslawki adapté d'une comédie de Bohomolec, Zoska czyli wiejskie zaloty (« Sophie ou les Coquetteries paysannes », 1779), œuvre perdue. Kamienski écrivit également une cantate dramatique pour solistes, chœur et orchestre, à l'occasion de l'inauguration de la statue du roi Jean III Sobieski (1788).

Kamu (Okko)

Chef d'orchestre et violoniste finlandais (Helsinki 1946).

De 1952 à 1967, il étudie le violon avec Onni Sukonen à l'Académie Sibelius d'Helsinki. Dès 1964, il est premier violon du Quatuor Sukonen, et en 1965 chef d'attaque des seconds violons à la Philharmonie d'Helsinki. Entre 1966 et 1968, il est premier violon de l'Opéra national finlandais, et se tourne progressivement vers la direction d'orchestre. Troisième chef dans le même théâtre de 1967 à 1969, il remporte, en 1969, le Concours Karajan et est, de 1971 à 1977, à la tête de l'Orchestre symphonique de la radio finlandaise. De 1976 à 1979, il dirige la Philharmonie d'Oslo, et de 1981 à 1988 celle d'Helsinki. Depuis 1989, il est chef permanent de l'Orchestre symphonique de Sjaelland à Copenhague.

Kancheli (Giya)

Compositeur géorgien (Tbilissi 1935).

Il a fait ses études à l'université, puis au Conservatoire de Tbilissi, où il a enseigné la composition et l'orchestration à partir de 1970. Il vit depuis 1991 à Berlin. Même s'il déclare ne plus vouloir écrire de symphonies, Kancheli est avant tout l'auteur de sept symphonies dans lesquelles il développe un style à la fois simple et d'une ample respiration. Il s'intéresse à la structure de la musique populaire géorgienne, dont il reprend les principes les plus généraux : répétition plutôt que développement, juxtaposition additionnelle de surfaces. Il parvient ainsi à créer une sorte de stasis sonore (Deuxième Symphonie « Chants », 1970) retrouvant les origines byzantines de la tradition mélodique slave (Quatrième Symphonie « In Memoriam Michel Ange », 1975). Il a développé par la suite un style proche de la « nouvelle simplicité » (Exil pour soprano, ensemble instrumental et synthétiseur), d'aspect liturgique (le cycle des Prayers), où il juxtapose des structures quasi répétitives dans une atmosphère irréelle, à la fois statique et intense (Abii ne viderem pour alto et orchestre). Il a composé en outre beaucoup de musique de scène et un opéra intitulé Musique pour les vivants (1984).

kant (pl. kanty ; du lat. cantus).

Forme de musique vocale apparue en Ukraine et en Russie dans la seconde moitié du XVIIe siècle.

Ayant pris source en Pologne, les kanty étaient à l'origine des chants religieux paraliturgiques, mêlant les influences du chant populaire polonais et du choral allemand. Vers la fin du XVIIe siècle et surtout à partir du début du XVIIIe, leur rôle s'élargit considérablement. Sous le règne de Pierre le Grand, tout en gardant un fond religieux, les kanty devinrent des chants panégyriques et patriotiques, célébrant notamment les victoires militaires. Vassili Titov, Nikolaï Bavykine en écrivirent un grand nombre.

   Les mélodies des kanty patriotiques imitaient souvent les sonneries de trompettes. L'effectif vocal était généralement de trois : deux voix mélodiques et une voix de basse harmonique. Leur exécution, lors des festivités, était fréquemment accompagnée de sons de cloches et de salves de canons. Vers le milieu et la fin du XVIIIe siècle, les kanty devinrent un genre profane et furent à l'origine d'un répertoire de folklore urbain alimenté par la poésie sentimentaliste.

kantele

Instrument de musique à cordes pincées de la famille des psaltérions, cithares et cymbalums, composé d'une caisse de résonance triangulaire en bois sur laquelle étaient tendues à l'origine cinq cordes de crin de cheval ou de cheveu, accordées en pentacorde à tierce mouvante (majeure-mineure).

Perfectionné, il devint de plus en plus gros, comporta un nombre croissant de cordes et disparut pratiquement au cours du XIXe siècle pour reparaître au XXe siècle sous une double forme : originale, à 5 ou 8 cordes, et moderne, avec l'adaptation du système d'accord de la harpe celtique et de 12 à 46 cordes. Instrument national finlandais, il existe surtout en Carélie, mais aussi en Estonie (kannel), dans le nord-ouest de la Russie (gusli), en Lituanie (kankles) et en Lettonie (kuokles ou kokle). Son répertoire le destinait surtout à l'accompagnement des récits chantés tirés des vieux textes lyriques du Kanteletar et épiques du Kalevala (par les chamanes-poètes, les runonlaulajat) et, plus tard, à l'accompagnement de la danse.

kantorei (all. ; « chantrerie »)

Mot désignant aux XVIe et XVIIe siècles une maîtrise ou le chœur appartenant à une église ou à une cour royale ou princière.

Kantorow (Jean-Jacques)

Violoniste et chef d'orchestre français (Cannes 1945).

Il commence ses études de violon au Conservatoire de Nice et les poursuit au Conservatoire de Paris où il obtient un 1er Prix en 1960. Entre 1962 et 1968, il remporte une dizaine de prix internationaux dont le 1er Prix Carl Flesh à Londres, le 1er Prix Paganini à Gênes et le 1er Prix du Concours international de Genève. En 1970, il obtient une bourse de la Fondation Sacha Schneider. La même année, il fonde un trio avec Jacques Rouvier et Philippe Müller. Il est rapidement invité à se produire sur les grandes scènes du monde. Après une trentaine d'années consacrées au violon solo et à la musique de chambre, il se tourne vers la direction d'orchestre. De 1985 à 1994, il est à la tête de l'Orchestre régional d'Auvergne, et, à partir de 1993, de celui d'Espoo, en Finlande. En 1994, il est nommé directeur musical de l'Ensemble orchestral de Paris.