Mravinski (Evgueni Alexandrovitch)
Chef d'orchestre soviétique (Saint-Pétersbourg 1903 – Leningrad 1988).
Après des études au conservatoire de Leningrad, il devint répétiteur à l'école de ballet de cette ville de 1921 à 1930, puis chef d'orchestre principal au théâtre Kirov de 1932 à 1938. Lauréat du concours des chefs d'orchestre de Moscou en 1938, il accéda au poste de premier chef de l'Orchestre philharmonique de Leningrad et fut professeur au Conservatoire de cette ville en 1936-37 puis à partir de 1961. Il obtint le prix d'État d'U. R. S. S. en 1946 et le prix Lénine en 1961. Grâce aux tournées effectuées en dehors d'U. R. S. S., le monde musical a pu mesurer le niveau d'homogénéité et d'efficacité atteint par la formation qui a bénéficié des soins attentifs de son chef au cours de nombreuses années de travail en commun.
Des interprétations de Mravinski se dégage une émotion spontanée, nullement contrecarrée par la minutie de leur préparation. Connu pour son autorité, il savait inculquer une discipline complète à son orchestre. Aux côtés d'un vaste répertoire allant de Beethoven à Tchaïkovski, de Mahler à Honegger, il reste un interprète de premier ordre dans le répertoire soviétique. Il conduisit les premières auditions de la Cinquième, Sixième, Huitième, Neuvième et de la Dixième Symphonie de Chostakovitch. Sa conception de la Huitième Symphonie, que le musicien lui a dédiée, fera date dans l'histoire de l'interprétation de la musique du XXe siècle. On luit doit également la création de la 6e Symphonie de Prokofiev et la direction musicale des ballets du Théâtre Kirov.
Muck (Karl)
Chef d'orchestre allemand (Darmstadt 1859 – Stuttgart 1940).
Il étudie la composition et la direction d'orchestre avec C. Kissner à Würzburg et la philologie aux universités de Heidelberg et Leipzig. Après avoir débuté comme pianiste, il occupe différents postes de chef d'orchestre à Zurich, Salzbourg, Brno, Graz, au Théâtre allemand de Prague (à partir de 1886) et à l'Opéra de Berlin (à partir de 1892). En 1912, il est nommé chef d'orchestre permanent de l'Orchestre symphonique de Boston. De 1922 à 1933, il dirige la Philharmonie de Hambourg. Il fut particulièrement apprécié comme interprète des œuvres de Richard Wagner.
mue
Transformation de la voix humaine à l'âge de la puberté.
Ce phénomène physiologique n'a que peu d'incidences en ce qui concerne les filles, dont la voix ne fait que gagner en puissance et en volume moyennant un léger déplacement vers le grave. Il est, en revanche, lourd de conséquences pour les garçons, qui, de sopranos ou altos, deviennent normalement ténors ou basses. Autrement dit, leur registre baisse en quelques mois d'une octave ou davantage, et la couleur vocale change en conséquence. De sévères précautions s'imposent alors pour ne pas compromettre irrémédiablement cette voix d'homme en pleine formation, la plus simple et la plus sûre consistant à ne pas chanter du tout tant que dure la période de la mue.
Muffat
Famille de musiciens autrichiens.
Georg, organiste et compositeur (Megève 1653 – Passau 1704). D'origine française, il travailla à Paris avant de se rendre en Autriche, à Ingolstadt et à Vienne, puis en Bohême, à Prague. Nommé organiste de l'archevêque-électeur de Salzbourg en 1678, il devint maître de chapelle du prince-évêque de Passau en 1690 et le resta jusqu'à la fin de sa vie. En 1682, il était allé à Rome, travailler auprès de Corelli et de Pasquini. Ainsi fut-il marqué par les grands styles européens de son temps, français, italien et autrichien, ce que reflète une importante musique instrumentale qui devait à son tour influencer J. S. Bach. Son œuvre majeure est l'Apparatus musico-organisticus (1690), recueil d'œuvres pour orgue consistant principalement en 12 toccatas. Pour ensemble orchestral, il a laissé notamment Armonico tributo cioè sonate di camera (1682) et deux livres intitulés Suavioris instrumentalis hyporchematicae (1695, 1698), dans lesquels Haendel a puisé plusieurs thèmes de ses Concertos grossos.
Gottlieb, organiste et compositeur, fils du précédent (Passau 1690 – Vienne 1770). Élève de Fux, organiste de la chapelle impériale, il fut le professeur de musique de Marie-Thérèse et de François Ier d'Autriche. Il a laissé une abondante production d'œuvres pour l'orgue et pour le clavecin, et principalement 72 Versetlsammt 12 Toccaten (1726) et Componimenti musicali per il cembalo (v. 1739).
Müller (August Eberhard)
Compositeur et chef d'orchestre allemand (Northeim 1767 – Weimar 1817).
Organiste à Leipzig en 1794, il fut de 1804 à 1810 cantor de Saint-Thomas, collaborant à cette époque étroitement avec la maison d'édition Breitkopf & Härtel, notamment pour la publication des œuvres de Mozart et Haydn. En 1810, il devint directeur de la musique à Weimar, conduisant la première de Fidelio dans cette ville le 4 septembre 1816.
Müller (Wenzel)
Compositeur autrichien (Trnava, Moravie, 1767 – Baden, près de Vienne, 1835).
Élève de Dittersdorf, il devint chef au théâtre de Brno en 1783, puis en 1786 maître de chapelle au théâtre de la Leopoldstadt à Vienne, poste qu'il devait occuper jusqu'en 1830 à l'exception des années 1807-1813, passées à Prague. Il cultiva dans ce théâtre un répertoire populaire prolongeant dans le XIXe siècle la tradition de la comédie en allemand avec musique, et composa lui-même plus de 250 opérettes ou singspiels (Kaspar der Fagottist, 1791).
Mullova (Viktoria)
Violoniste russe naturalisée autrichienne (Moscou 1959).
Elle étudie le violon avec Boris Levin, puis avec Volodar Bronin et entre au Conservatoire Tchaïkovski, où elle travaille avec Leonid Kogan. Premier prix en 1975 du Concours Wieniawski de Pozna'n, en 1981 du Concours Sibelius d'Helsinki, et en 1983 du Concours Tchaïkovski de Moscou, elle effectue ensuite en Finlande une tournée qui lui permet d'émigrer aux États-Unis. Rapidement sollicitée pour se produire sous la direction de chefs tels que Muti, Maazel ou Ozawa, elle commence une brillante carrière.
Mumma (Gordon)
Compositeur américain (Framingham, Massachusetts, 1935).
Il fit ses études à Detroit (1949-1952), puis à l'université de Michigan (1952-53). Il travaille au studio de musique électronique de Ann Arbor (Michigan), et fut codirecteur du festival et assistant du département acoustique de l'Institut. Attaché comme compositeur à la compagnie de danse Merce-Cunningham et au Sonic Arts Group de New York, il s'est fait rapidement une réputation d'expérimentaliste, tant dans le domaine de l'électronique que dans une répartition personnelle des éléments sonores. Dans Meanwhile (1961), pour piano, percussion, sons électroniques préenregistrés et « un autre instrument sur lequel un des exécutants est expert », la notation ne concerne que les gestes accompagnant le rôle qu'ils jouent quand ils passent d'un instrument à l'autre, afin, dit-il, de rendre tout son sens à l'aspect visuel de l'exécution que l'usage de la musique enregistrée a compromis. Il est également l'inventeur d'un système « cybersonic » en fonction duquel un contrôle semi-automatique permet d'intégrer à l'ensemble d'une composition tout ou partie des éléments du son musical. Il reconnaît ici l'influence des compositeurs, danseurs et artistes de la compagnie Merce-Cunningham.
En dehors de Gestures II pour 2 pianos (1962), toute la production de Gordon Mumma est une synthèse entre musique instrumentale et musique électronique : Megaton for William Burroughs, Music for the Venezia Span Theatre, The Dresden Interleaf 13 February 1945, Le Corbusier, Hornpipe, Digital Process, Swarm, Runway, Beam, Conspiracy 8.