cordes sympathiques
Dans certains instruments à cordes frottées comme la viole d'amour, cordes qui se mettent en vibration lorsqu'on en frotte d'autres.
cordes vocales
Nom donné à l'ensemble des muscles et des ligaments qui ferment partiellement l'orifice glottique du larynx et constituent la partie vibrante de l'organe de la phonation.
Elles doivent ce nom à leur fonction plutôt qu'à leur forme, qui évoque davantage deux lèvres symétriques d'écartement variable.
cordier
ou tire-cordes
Dans les instruments à cordes, pièce de bois (généralement d'ébène) permettant de fixer les cordes à leur extrémité inférieure et se terminant par une attache en corde de boyau fixée à un bouton.
Cordier (Baude)
Compositeur français (Reims fin du XIVe s. – déb. du XVe s.).
Contemporain de Jean Tapissier, il appartient à l'époque qui se situe entre la mort de G. de Machaut et la maturité de G. Dufay et que l'on appelle aujourd'hui Ars subtilior (U. Günther). Son œuvre, éditée par G. Reaney dans Early XVth Century Music (CMM XI, 1, Anvers, 1955), comprend un fragment de messe à 3 voix provenant du manuscrit d'Apt et une dizaine de chansons (3 et 4 voix) que contient le manuscrit de Chantilly : tel, par exemple, l'élégant rondeau a 3, Tant plus vous voy, tant plus me semblés belle, qui fait encore usage de la cadence à double sensible dite « Machaut », mais témoigne aussi d'un certain lyrisme italianisant.
cordophone
Terme d'organologie, rarement employé, qui désigne l'ensemble des instruments à cordes frappées, pincées ou grattées, à l'exclusion des instruments à cordes frottées (instruments à archet).
Corée
L'histoire musicale de la Corée est très liée à sa position géographique. Voisine de la Chine, en tout temps très puissante, elle a subi différentes invasions culturelles de cette dernière et a, de son côté, transmis les connaissances acquises au Japon. On perçoit cette influence aussi bien dans les formes musicales (musique de cour, rite confucianiste, musique rituelle bouddhique) que dans les instruments et la théorie musicale. Mais la Corée a, par ailleurs, réussi à maintenir ses propres traditions dans tous les genres et a adapté à sa culture les coutumes importées, par des modifications subtiles mais importantes (transformation des instruments, adjonction de danses à certains rites, éléments mélodiques et rythmiques tirés du folklore, technique vocale différente, etc.).
Les premières sources contenant des données sur la musique coréenne sont chinoises (San-Kuo Chih : Histoire des Trois Royaumes, 297) ; elles font état de rites et sacrifices chantés. D'autre part, des découvertes archéologiques attestent l'existence d'un certain nombre d'instruments chinois de la dynastie Han au IVe siècle. Cette époque, « périodes des Trois Royaumes » (Koguryo, Paekche et Silla) s'étend de 57 à 668. Chaque royaume subit, selon son degré de proximité avec la Chine, l'influence plus ou moins grande de cette dernière, en particulier dans l'introduction des rites bouddhiques et l'usage des instruments. Ainsi, c'est dans l'État de Koguryo, très proche de la Chine, qu'est inventée la cithare komun'go, voisine du ch'in chinois. Dans le royaume de Paekche, on préfère tout d'abord la harpe (kung-hou), venue du Sud de la Chine. Quant au royaume de Silla, plus éloigné, il ne subira cette influence que plus tardivement. La musique et les instruments des Trois Royaumes sont déjà, à cette époque, présents à la cour du Japon.
La période suivante est celle du royaume de Silla (668-936). Grâce à une alliance de ce royaume avec la dynastie chinoise Tang, la Corée est unifiée et la musique de la cour Tang se répand, au détriment des cultures de Koguryo et Paekche, qui subsistent néanmoins. On éprouve, à cette époque, le besoin de distinguer la musique traditionnelle de la cour coréenne (hyangak) de la musique de cour chinoise (tangak). C'est aussi la période d'apogée de la musique bouddhique en Corée, et, sur les rites hérités de la Chine commencent à se greffer des particularités locales (style pomp'ae, par exemple).
La dynastie Koryo (936-1392)
. L'événement musical de cette période est l'établissement à la cour coréenne d'une musique rituelle chinoise, de rite confucianiste, appelée ah-ahk. Cette innovation est rendue possible par l'envoi par la dynastie chinoise Sung, en 1116, d'instruments et d'instructions adaptés à ce type de musique. On continue néanmoins à pratiquer à la Cour la musique nationale (hyangak) et celle héritée des Tang (tangak), mais cette dernière tombe peu à peu en désuétude au profit de la musique des Sung.
La première dynastie Yi (1392-1593)
. Cette période, pendant laquelle se développe la musique ah-ahk (épurée de tout élément étranger au rite confucianiste) au détriment des autres (musique tangak et rites bouddhiques), est surtout caractérisée par les progrès effectués dans la théorie et la recherche musicales. Le roi Sejong (1418-1450) crée le Département royal de musique et nomme à sa tête Pak Yon, qui perfectionne les styles musicaux et la théorie. Les instruments, arrivés à des époques différentes, sont accordés selon le hwang-tchong chinois ; on met au point un système de notation mesurée adapté aux valeurs de note irrégulières de la musique coréenne. Sous le règne de Songjong (1469-1494), se répand un système de tablature pour le komun'go (cithare dérivée du ch'in chinois). Enfin, paraît, en 1493, le premier traité musicologique coréen, le Akhak kwebum (Livre de musique), contenant des indications sur le système des modes, l'accord et le jeu des instruments, la disposition des membres de l'orchestre, la chorégraphie, les costumes…
La seconde dynastie Yi (1593-1910)
. La musique de cour, appauvrie par les guerres, disparaît presque complètement. On mêle les orchestres tangak et hyangak, ce qui provoque une déformation de la musique chinoise selon des critères coréens (structure métrique, ornementation, etc.). D'un autre côté, on assiste à une émancipation étonnante de la musique coréenne. L'aristocratie cultive la musique vocale poétique (kasa, kagok et sijo) et la musique folklorique est en plein essor, avec la diffusion du p'ansori (forme d'opéra à un acteur) et du sanjo (pièces instrumentales solo) par des musiciens itinérants (kwangdae). La musique rituelle bouddhique, bien que déclinante, est préservée dans quelques endroits isolés.
La Corée moderne
La colonisation japonaise en 1910 marque un déclin définitif de la musique de cour, avec la disparition de la musique ah-ahk. Après l'indépendance en 1945, est créé l'Institut national de musique coréenne (1951), qui, tout en formant des musiciens aux différentes traditions de la musique coréenne (à la fois aristocratique et folklorique), restaure et exécute la vieille musique de cour traditionnelle. La recherche musicologique se poursuit grâce, en particulier, à la Société de musicologie coréenne. De même qu'en Chine, des instruments occidentaux se sont répandus et les compositeurs nationaux se trouvent confrontés au même triple choix que leurs voisins chinois : œuvres de type coréen, œuvres de type occidental, ou œuvres mixtes (par ex., adaptation des instruments de l'une des deux cultures aux styles musicaux de l'autre).
Les instruments
La classification la plus courante est celle venue de Chine, d'inspiration confucianiste, qui consiste à grouper les instruments selon leur matière (huit catégories). Toutefois, le grand traité de musique coréen, le Akhak kwebum, les classe selon le type de musique qu'ils accompagnent. Seuls les plus usités figurent ici, et selon la terminologie occidentale.
Idiophones
On retrouve beaucoup d'instruments d'origine chinoise, à savoir un carillon de seize cloches (p'yonjong), un carillon de pierres (p'yon'gyong), le o (instrument de bois en forme de tigre), des claquettes de bois (pak). Les gongs sont de bronze (ching) ou de bois (mokt'ak). Ils servent surtout, ainsi que les cymbales (para), à accompagner les rites bouddhiques.
Membranophones
L'instrument de cette catégorie le plus usité est le changgo (tambour en forme de sablier), qu'on retrouve dans presque tous les types de musique coréenne. Parmi les tambours en tonneau, citons surtout le puk (pour la musique bouddhique), le cholgo, le chingo, le nogo et le nodo.