Béroff (Michel)
Pianiste français (Épinal 1950).
Prix d'excellence au conservatoire de Nancy en 1963, il est entré la même année au Conservatoire de Paris, dans la classe de Pierre Sancan. En 1966, il a obtenu un premier prix et a donné son premier concert avec orchestre. En 1967, il a donné son premier récital à Paris et remporté à Royan le premier prix du concours Olivier Messiaen. Il a alors commencé une carrière internationale. Son répertoire va de Bach à la musique contemporaine, mais ses interprétations de Debussy, Prokofiev et Messiaen sont particulièrement renommées.
Berry (Walter)
Baryton-basse autrichien (Vienne 1929 – id. 2000).
Il fait ses études à l'Académie de Vienne et débute à l'Opéra de Vienne en 1950. Il rencontre son premier succès dans le rôle du Comte des Noces de Figaro, ce qui lui vaut plusieurs engagements à Salzbourg dès 1952. Il épouse la mezzo-soprano Christa Ludwig, qui est aussi sa partenaire sur scène, principalement de 1957 à 1971. Sous la direction de Klemperer, Karajan ou Böhm, il fait partie des distributions qui ont suscité un certain âge d'or de l'art lyrique autrichien d'après-guerre. Doué d'une présence chaleureuse, il excelle aussi bien dans des rôles mozartiens comme Papageno, qu'en incarnant Wozzeck ou les personnages de Wagner, Richard Strauss et Bartok. Il crée plusieurs œuvres contemporaines, notamment de Liebermann, Von Einem et Egk. Depuis 1990, il enseigne le lied et l'oratorio à la Hochschule für Musik de Vienne.
Bertali (Antonio)
Compositeur italien (Vérone 1605 – Vienne 1669).
Venu très jeune à Vienne, il y fit sa carrière et, dès 1649, fut nommé maître de chapelle de la Cour, dont il devint le compositeur favori. Il joua un rôle important, introduisant à la cour d'Autriche un souffle vénitien. La plupart de ses quelque six cents œuvres sont malheureusement perdues. Il nous reste de la musique sacrée, des oratorios (Maria Magdalena, 1663 ; La Strage degl'innocenti, 1665), des introïts, ainsi que des œuvres pour la scène (Gli amori d'Apollo con Clizia, 1661 ; Il Ciro riconoscente). Sa musique religieuse reste fidèle à la tradition polyphonique.
Bertheaume (Julien ou Isidore)
Violoniste et compositeur français (Paris v. 1751 – Saint-Pétersbourg 1802).
Il étudia avec Giardini et fit ses débuts à Paris au Concert spirituel, en 1761, avec une sonate de son maître. Il se produisit ensuite régulièrement au Concert spirituel, dont il fut directeur de l'orchestre à partir de 1783, y faisant entendre notamment les concertos de Gaviniès. En 1767, il entra à l'orchestre de l'Académie royale de musique. Grâce à un privilège obtenu en 1769, il commença à publier ses œuvres. Parmi celles-ci, destinées essentiellement à son instrument (sonates, concertos, symphonies concertantes…), citons tout particulièrement sa Sonate dans le style de Lully pour violon, qui utilise la scordatura de la 4e corde, permettant ainsi des contrastes entre les registres.
Berthier (Paul)
Compositeur et musicologue français (Auxerre 1884 – id. 1953).
Elève d'Amédée Gastoué et de Vincent d'Indy à la Schola cantorum (1903-1914), il écrivit des œuvres pour orgue, des messes, des motets. Il fut l'un des fondateurs de la Manécanterie des petits chanteurs à la croix de bois (1907). Animateur de la vie musicale dans sa ville natale, il fut maître de chapelle à la cathédrale, bibliothécaire et conservateur du musée. Il a écrit notamment des Réflexions sur l'art et la vie de J.-Ph. Rameau (Paris, 1957).
Berton (les)
Famille de musiciens français.
Pierre-Montan, compositeur et chef d'orchestre (Maubert-Fontaine, Ardenne, 1727 – Paris 1780). Après des études musicales à Senlis, il se rendit à Paris, où il fut engagé comme chanteur à Notre-Dame et à l'Opéra. À partir de 1755, il connut dans ce théâtre, au Concert spirituel et à la Cour, une carrière brillante de chef d'orchestre, qui lui donna l'occasion d'arranger des œuvres lyriques, lors de leurs reprises. Il composa également pour la scène : Deucalion et Pyrrha (1755), Érosine (1766) et, en collaboration avec Trial, Grenier et La Borde, Sylvie (1765), Théonis et le Toucher (1767) et Adèle de Ponthieu (1772). Sa réputation était telle, qu'il participa, dès 1765 et jusqu'en 1778, à la direction de l'Opéra.
Henri-Montan, compositeur, fils du précédent (Paris 1767 – id. 1844). Formé par son père et par Sacchini, il débuta comme violoniste dans l'orchestre de l'Opéra et assista, en 1786, à l'exécution de son premier oratorio au Concert spirituel. L'année suivante, ses opéras-comiques les Promesses de mariage et l'Amant à l'épreuve furent représentés. Attiré par la scène lyrique, il composa une cinquantaine d'ouvrages, dont certains s'inscrivirent dans la tradition de l'opéra-comique, tandis que d'autres annonçaient l'opéra historique de Meyerbeer. Ses drames, les Rigueurs du cloître (1790), Montano et Stéphanie (1799) et le Délire (1799), d'une écriture sensible et originale, ouvrent la voie au romantisme, et leur succès valut au compositeur le poste de chef d'orchestre à l'Opéra-Comique entre 1807 et 1815.
Bertoni (Ferdinando)
Compositeur italien (Salo, lac de Garde, 1725 – Desenzano, lac de Garde, 1813).
Élève du padre Martini, auteur d'un Orfeo sur le livret déjà mis en musique par Gluck (1776), il visita Londres à deux reprises (1778-1780 et 1781-1783) et s'y spécialisa dans la confection de pastiches pour le King's Theatre. En 1785, il succéda à Galuppi au poste de maître de chapelle de Saint-Marc de Venise.
Bertran De Born
Troubadour périgourdin (château de Hautefort, Dordogne, v. 1140 – abbaye de Dalon, Dordogne, v. 1215).
Seigneur de Hautefort, qualifié de « semeur de discorde » par Dante dans son Enfer, Bertran de Born se mêla souvent aux affaires politiques. Il fut l'ami, puis l'ennemi, de Richard Cœur de Lion. Son œuvre comprend une quarantaine de pièces, surtout des sirventès (d'inspiration politique et satirique), mais aussi des planh (plaintes) et des chansons d'amour. Une seule de ces pièces est notée ; il s'agit de Rassa, tan creis e mont' e poja (Paris, B. N.).
Bertran de Born connut vraisemblablement le troubadour Bernard de Ventadour à l'abbaye cistercienne de Dalon. Son fils, Bertran, mourut à la bataille de Bouvines (1214) ; on a conservé de lui deux sirventès.