Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
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Pirès (Maria-João)

Pianiste portuguaise (Lisbonne 1944).

Dès la prime enfance, elle se produit en public. À l'âge de neuf ans, elle entre au Conservatoire de Lisbonne, où elle étudie jusqu'en 1960 auprès de Campos Coelho. Parallèlement, elle travaille la composition et l'histoire de la musique auprès de Francine Benoît. 1er Prix du Concours Elisa Pedro en 1958, 2e Prix au Concours des Jeunesses musicales de Berlin et 1er Prix du Concours Franz Liszt en 1960, elle se perfectionne auprès de Rosl Schmid à la Musikhochschule de Munich, puis auprès de Karl Engel à Hanovre. En 1970, elle remporte le 1er Prix du Concours Beethoven, organisé à Bruxelles pour le bicentenaire de la naissance du compositeur. Elle se produit rapidement dans l'Europe entière, particulièrement dans le répertoire mozartien. Après une interruption de quatre ans, elle réapparaît sur les grandes scènes, avec un répertoire plus large, comprenant les romantiques allemands, les français du début du XXe, et se produit fréquemment en compagnie de V. Mullova, M. Portal et surtout A. Dumay.

Pirro (André)

Musicologue français (Saint-Dizier 1869 – Paris 1943).

Venu à Paris en 1889, il y étudie le droit à la Sorbonne et suit parallèlement des cours de musique, assistant, en particulier, aux cours d'orgue de César Franck, puis de Charles-Marie Widor au Conservatoire de Paris. Il est, à la même époque, organiste et maître de chapelle au collège Stanislas. Il participe en 1896 à la fondation de la Schola cantorum, où il enseigne l'histoire de la musique et l'orgue. Organiste à Saint-Jean-Baptiste de Belleville (1900-1904), il est professeur à l'École des hautes études jusqu'en 1914 et, en 1907, soutient sa thèse à la Sorbonne, l'Esthétique de J.-S. Bach (avec un complément, Descartes et la Musique). En 1912, il succède à Romain Rolland à la chaire d'histoire de la musique à la Sorbonne ; il y restera jusqu'à sa retraite en 1937, après avoir été nommé professeur titulaire en 1930.

   Venu à la musique par l'orgue, il consacre la plus grande partie de ses recherches aux organistes. Il écrit plusieurs notices biographiques pour les Archives des maîtres de l'orgue des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles de A. Guilmant (1897-1909), puis collabore par de nombreux articles à la Tribune de Saint-Gervais (études sur Titelouze, Schütz, Marchand, Roberday, F. Couperin, N. de Grigny). Dès 1895, il exprime son intérêt pour Bach avec un premier ouvrage, l'Orgue de Jean-Sébastien Bach, qui sera suivi en 1906 de J.-S. Bach et l'année suivante de sa thèse remarquable. S'étant penché, au cours de ses recherches, sur les prédécesseurs du musicien, il publie en 1913 Dietrich Buxtehude et la même année Schütz. Il écrit ensuite un certain nombre d'articles sur la musique du XVIIe siècle et collabore en particulier à l'encyclopédie de Lavignac avec la Musique en Allemagne pendant le XVIIe siècle et la première moitié du XVIIIe siècle, l'Art des organistes, la Musique religieuse allemande depuis les Psaumes de Schütz (1619) jusqu'à la mort de Bach (1750). Il publie les Clavecinistes : étude critique (1926), la Musique à Paris sous le règne de Charles VI, 1380-1422 (1930), Histoire de la musique de la fin du XIVe siècle à la fin du XVIe (1940).

   Il a, par ses méthodes de recherches très rigoureuses et ses publications très documentées, véritablement lancé la nouvelle école de musicologie française, qu'a contribué à développer intensivement son enseignement à la Sorbonne. On compte en effet, parmi ses élèves, d'éminents musicologues, parmi lesquels N. Bridgman, P. H. Lang, A. Machabey, M. Pincherle, D. Plamenac, Y. Rokseth, G. Thibault.

Pirrotta (Nino)

Musicologue italien (Palerme 1908 – id. 1998).

Après avoir fait ses débuts au conservatoire de Palerme, il part en 1927 pour Florence, où il étudie l'orgue, la composition et l'histoire de l'art. Professeur d'histoire de la musique au conservatoire de Palerrne (1936-1948), il dirige alors la bibliothèque musicale Sainte-Cécile de Rome jusqu'en 1956 et, en 1951, est l'un des cofondateurs de l'Association internationale des bibliothèques musicales (dont il est vice-président jusqu'en 1955). Après une série de cours dans les universités américaines (Princeton, UCLA, Columbia), il est professeur à Harvard de 1956 à 1972, puis rentre en Italie pour enseigner l'histoire de la musique à l'université de Rome. La plupart de ses recherches et publications portent sur le XIVe siècle et l'Ars nova italienne. En 1935, il écrit en collaboration avec E. Li Gotti, Il Sacchetti e la tecnica musicale del trecento italiano, puis se penche avec le même chercheur sur le codex de Lucca. Il étudie également la caccia et le madrigal du trecento, commence à éditer en 1954 The Music of Fourteenth-Century Italy et publie une série d'articles sur le même sujet : Cronologia e denomiziane dell'Ars nova italiana (l'Ars nova : Wegimont II, 1955), Marchettus da Padua and the Italian Ars nova (MD IX, 1955), l'Ars nova italienne (in Histoire de la musique de Roland-Manuel, 1960), Ars nova e stil novo (RIM I, 1966). Il consacre aussi une grande partie de ses études à l'origine et aux débuts de l'opéra : Tragédie et comédie dans la Camerata Fiorentina (in Musique et Poésie au XVIe siècle, 1953), Temperaments and Tendencies in the Florentine Camerata (MQ XL, 1954), Early Opera and Aria (New Looks at Italian Opera : Essays in Honor of Donald J. Grout, 1968), Musica tra Medioevo et Rinascimento (1984), et s'intéresse plus particulièrement à Cesti, Monteverdi et Stradella. Son examen de sources souvent inconnues a grandement contribué au renouveau des connaissances sur la musique en Italie aux XIVe et XVe siècles et il a, par sa culture littéraire et artistique, donné une nouvelle vision de la naissance de l'opéra.

Pisaroni (Benedetta)

Soprano puis contralto italienne (Piacenza 1793 – id. 1872).

Elle fit ses débuts en 1811 à Bergame dans La Rosa bianca e la rosa rossa de Giovanni Simon Mayr, chanta au Cimarosa et du Rossini à Padoue (1814), et parut à Bologne (1815) ainsi qu'à Venise (1816). En 1818-19, elle créa à Naples trois opéras de Rossini. On l'entendit à Paris en 1827 et à Londres en 1829. Elle se retira de la scène peu après son apparition à la Scala de Milan (1831). En début de carrière, l'étendue de sa voix lui permit d'exceller dans des rôles nobles et tragiques. Une maladie contractée en 1813 lui fit perdre son registre aigu, et elle devint la première contralto italienne.