Binet (Jean)
Compositeur suisse (Genève 1893 – Trelex, Vaud, 1960).
Après des études à Genève, notamment avec Jaques-Dalcroze et Otto Barblan, et aux États-Unis avec Ernest Bloch de 1919 à 1923, il vécut à Bruxelles jusqu'en 1929, puis en Suisse. Il a laissé des œuvres vocales (psaumes, odes, cantates), des pièces pour orchestre, des musiques de ballet, de radio, de film d'une écriture élégante et traditionnelle.
Biondi (Fabio)
Violoniste italien (Palerme 1961).
Il donne son premier concert à douze ans avec l'orchestre de la radio-télévision italienne. Ouvert à tous les styles, il se tourne cependant assez vite vers l'interprétation des répertoires des XVIIe et XVIIIe siècles, en particulier italien. En 1981, il fonde le Quatuor Stendhal, qui joue sur instruments anciens, mais consacre aussi une part importante de son activité à la création contemporaine. En 1990, Biondi crée l'ensemble Europa Galante, dont il est le premier violon et le chef, formation remarquable par ses interprétations novatrices des concertos baroques italiens. Sa version des Quatre Saisons de Vivaldi est unanimement saluée par la critique. Biondi interprète aussi le répertoire romantique, enregistrant par exemple les sonates pour violon et clavier de Schubert et de Schumann, accompagnées au pianoforte.
Biret (Idil)
Pianiste turque (Ankara 1941).
Élevée dans une famille imprégnée de musique, elle rêve longtemps de devenir philosophe ou médecin. Les liens qui unissent la vie musicale turque et la France expliquent qu'une bourse d'étude au Conservatoire de Paris lui soit attribuée très tôt. Elle obtient trois premiers prix : de piano, d'accompagnement chez Nadia Boulanger et, en 1954, de musique de chambre avec Jacques Février. En 1953, à douze ans, elle interprète le Concerto pour deux pianos de Mozart avec Wilhelm Kempff. De 1959 à 1961, elle étudie avec Alfred Cortot. Au cours de sa carrière internationale, elle joue notamment avec Pierre Monteux, Hermann Scherchen, et Yehudi Menuhin en 1973. D'une culture encyclopédique, elle étend son répertoire de Bach à la musique contemporaine, en privilégiant les œuvres monumentales et contrapuntiques. Elle enregistre des intégrales de Brahms, Chopin, Liszt et Rachmaninov, et se spécialise aussi dans les transcriptions des symphonies de Beethoven par Liszt. Elle réalise elle-même des transcriptions des symphonies de Brahms.
Birtwistle (Harrison)
Compositeur anglais (Accrington, Lancashire, 1934).
Il a d'abord étudié la clarinette. Reçu boursier au Royal Manchester College of Music (1952), il y a travaillé la composition avec Richard Hall avant d'entrer à la Royal Academy of Music de Londres. Il a fait partie du New Manchester Music Group. De 1962 à 1965, il a enseigné la musique dans un collège près de Salisbury. Une bourse de la fondation Markness lui a permis ensuite de passer deux ans aux États-Unis (1966-1968). Il a été professeur dans ce pays, d'abord à Swarthmore College en Pennsylvanie (1973-74), puis à l'université de New York à Buffalo (1975-76). Depuis 1975, il est directeur de la musique au National Theatre de Londres. Birtwistle possède un don mélodique certain, mais son style peut atteindre un degré de complexité considérable. Il a composé de la musique destinée aux écoles (The Mark of the Goat, Visions of Francesco Petrarca) et aime écrire pour la voix humaine. Son opéra en 1 acte Punch and Judy, sur un livret de Stephen Pruslin (1966-67, créé à Aldeburgh en 1968), témoigne de son talent lyrique. Il s'est souvent inspiré de la musique médiévale. Sa première œuvre connue est Refrain and Choruses pour quintette à vent (1957). On lui doit : Chorales (1962-63) et The Triumph of Time (1972) pour orchestre ; Silbury Air pour petit orchestre (1977) ; pour la scène, Monodrama (1967), Down by the Greenwood Side (1969), Orpheus (1974-1977), une musique de scène pour Hamlet (1975), le ballet Frames (1977), la pièce de théâtre musical Bow Down (1977) ; The Fields of Sorrow pour chœur, 2 sopranos et ensemble (1977) ; de la musique de chambre comme Medusa pour ensemble de chambre (1969-70), 9 mouvements pour quatuor à cordes (1991-1996) et des pièces électroniques comme 4 Interludes from a Tragedy (1970), Chronometer (1971) et Chanson de geste (1973) ; les opéras Yan, Tan, Tethera (Londres, 1986) et Sir Gawain (Londres, 1991).
bis (lat. ; « deux fois »)
1. Mention qui, placée à la fin d'un texte, d'un refrain par exemple, indique que ce texte doit être répété.
2. Exclamation par laquelle le public, au cours d'un concert, réclame la répétition d'un morceau. Dans la pratique, maintenant, le public réclame le bis le plus souvent à la fin du concert, et le ou les morceaux exécutés alors par l'interprète sont fréquemment des pièces hors programme, et non la répétition de pièces déjà entendues. Le soliste d'un concerto joue généralement en bis une pièce pour son instrument seul. Par extension, le mot bis désigne aussi des pièces brèves, particulièrement propres à être jouées dans les circonstances précitées.
biseau
Pièce de bois ou de métal située dans la flûte, le flageolet, le sifflet.
En la frappant, l'air insufflé provoque la vibration de la colonne d'air. Ce système existe aussi dans les jeux de flûtes de l'orgue.
biwa
Instrument japonais à cordes pincées, de la famille du luth.
Originaire du Moyen-Orient comme le luth européen, mais importée au Japon dès le VIIIe siècle, la biwa est également caractérisée par une caisse de résonance en forme de poire, un manche très court et un chevillier à angle droit. Montée de quatre cordes, elle se joue avec un plectre.
Bizet (Georges)
Compositeur français (Paris 1838 – Bougival 1875).
Fils d'un professeur de chant, il eut pour premiers maîtres ses parents, jusqu'à l'âge de neuf ans. Entré au Conservatoire de Paris, il y fut l'élève de Marmontel (piano), Benoist (orgue), Zimmermann (harmonie) et Halévy (composition). Il travailla également avec Gounod, qui éprouva pour lui une vive sympathie. Après avoir obtenu de nombreuses récompenses, il remporta en 1857 le premier grand prix de Rome et partit pour la Villa Médicis. Il avait alors déjà composé un chef-d'œuvre, la symphonie en ut (1855, créée en 1935 seulement), et s'était essayé à l'opérette, notamment en 1857 avec le Docteur Miracle, partition couronnée ex aequo avec l'œuvre homonyme de Charles Lecocq, à l'issue d'un concours organisé par Offenbach, et représentée en alternance avec celle-ci aux Bouffes-Parisiens.
À Rome, où il resta trois ans, Bizet fit beaucoup d'excursions, lut énormément et composa un peu : une opérette, Don Procopio, une symphonie descriptive avec chœurs, Vasco de Gama, une ouverture, la Chasse d'Ossian, une marche funèbre et un scherzo. Revenu à Paris, il connut une situation matérielle précaire, ce qui l'amena à entreprendre la transcription pour le piano de quantité de morceaux célèbres, voire d'opéras entiers. Il était d'ailleurs excellent pianiste, et émerveilla Berlioz et Liszt par la facilité de sa lecture et la sûreté de son jeu. En 1863, le Théâtre-Lyrique créa, sans grand succès, les Pêcheurs de perles, commande de son directeur Léon Carvalho, qui demanda trois ans plus tard à Bizet un deuxième ouvrage, la Jolie Fille de Perth. Entre-temps, Bizet apporta sa contribution à un ouvrage collectif, Malborough s'en va-t-en-guerre, fit jouer sa suite symphonique Roma et acheva un opéra, Ivan le Terrible ou Ivan IV, qui ne devait être représenté qu'en 1946. Il se maria en juin 1869 avec Geneviève Halévy, fille de son ancien maître, au château de Nühringen (Wurtemberg), et termina l'opéra Noé, laissé inachevé par ce dernier.
Après la guerre de 1870, Bizet fut nommé chef des chœurs à l'Opéra, mais préféra un an plus tard le poste de chef de chant à l'Opéra-Comique. Ce théâtre monta Djamileh (1872) et lui commanda Carmen. C'est en novembre 1872 que Bizet connut son premier véritable succès avec l'exécution, aux Concerts Pasdeloup, de la première suite qu'il tira de sa musique de scène pour la pièce de Daudet l'Arlésienne, qui avait subi un échec six semaines auparavant. L'ouverture Patrie triompha en 1874 et, l'année suivante, ce fut la consécration, trop tardive et trop brève, avec la création de Carmen (mars 1875), qui souleva la fureur d'une partie de la critique, mais suscita de nombreux témoignages d'admiration, de celui de Théodore de Banville à celui de Saint-Saëns. Trois mois plus tard, le 3 juin, Bizet mourut subitement.
La popularité de l'Arlésienne, de la symphonie en ut, de Jeux d'enfants, des Pêcheurs de perles et surtout de Carmen, un des opéras les plus joués au monde actuellement, font de Bizet, à juste titre, un des plus célèbres musiciens français. Les reproches qui lui furent adressés de son vivant, par exemple celui de wagnérisme, nous paraissent aujourd'hui fort singuliers. Une pensée élégante et forte, un vocabulaire précis, une harmonie savoureuse, un grand pouvoir de suggestion et, dans Carmen, un souci de profonde vérité, voire de réalisme, qui ne consent cependant pas à la moindre vulgarité d'écriture, tels sont les traits essentiels d'un compositeur en qui Nietzsche voyait l'incarnation d'une musique « méditerranéisée ». Bizet, qui, en dehors de son voyage à Rome, ne quitta jamais Paris, évoqua à merveille l'atmosphère des différents pays où se déroulent ses ouvrages lyriques (surtout l'Espagne dans Carmen ou la Provence dans sa musique de scène pour l'Arlésienne). Il composait ses partitions comme un peintre ses toiles, créant et dosant savamment des couleurs personnelles. La limpidité et le caractère savant de son écriture sont particulièrement frappants dans des passages à plusieurs voix, comme le quintette de l'acte II de Carmen.