Vachon (Pierre)
Violoniste et compositeur français (Arles 1731 – Berlin 1803).
Il se rendit à Paris vers l'âge de vingt ans, faisant ses débuts au Concert spirituel en 1756 dans un concerto de sa propre composition. En 1761, il devint premier violon dans l'orchestre du prince de Conti, à qui il dédia la même année ses six symphonies op. 2. Il composa cinq opéras-comiques entre 1765 et 1773. Après une dizaine d'années passées à Londres, il se rendit en Allemagne, et en 1786, était devenu premier violon de l'orchestre royal de Berlin, poste qu'il conserva jusqu'à sa retraite en 1798. Ses quatuors à cordes, au nombre d'une trentaine, sont de haute qualité, et il fut un des premiers compositeurs français à aborder le genre (de tous ses compatriotes, il s'y montra le plus prolifique).
Vaggione (Horacio)
Compositeur argentin (Córdoba 1943).
Il fait des études de composition à l'Université nationale de Córdoba où il sera cofondateur du Centre de musique expérimentale (1965-1968). Titulaire d'une bourse Fullbright, il suit des cours d'informatique musicale à l'Université de l'Illinois (1966). Il a été membre du groupe de musique électronique en direct ALEA de Madrid et a travaillé dans différents studios des États-Unis et d'Europe (à l'I.R.C.A.M., à l'Université technique de Berlin, à l'Institut de sonologie de La Haye). Vaggione vit en Europe depuis 1967. Docteur en esthétique de l'université Paris-VIII, il y enseigne l'informatique musicale. Ses œuvres sont régulièrement jouées dans des festivals comme ceux de Venise, Berlin, Darmstadt, Helsinki, Genève, Bourges. La musique de Vaggione se distingue par ses couleurs vives, souvent violentes, mais aussi par les relations subtiles qui s'établissent entre les instruments acoustiques et la partie enregistrée ou générée par l'ordinateur (Thema pour saxophone basse et bande-ordinateur, 1985), par une réflexion sur la signification du matériau utilisé et sur ses potentialités, sur la portée symbolique des figures musicales (Septuor pour ensemble électronique, 1981). Le compositeur crée un code personnel de fonctions sémantiques, à valeur intrinsèque, qu'il traite ensuite avec un sens remarquable de l'évidence (par exemple, le cycle constitué par Till pour piano et bande-ordinateur, 1991 ; Tahil pour piano seul, 1992 ; Leph pour piano et dispositif électroacoustique ; Schall pour bande, 1994). On lui doit notamment Triadas pour orchestre (1967), Daedalus pour ensemble électronique et instrumental (1980), Octuor pour ordinateur-bande magnétique (1982), Charybde pour bande (1983), Set pour basson amplifié et bande (1986), Tar pour clarinette basse et bande-ordinateur (1987).
Valen (Fartein)
Compositeur et organiste norvégien (Stavanger 1887 – Haugesund 1952).
Il fut l'un des premiers modernistes de son pays et adopta très tôt les principes dodécaphoniques (Trio op. 5, 1917-1923), dans le cadre d'une écriture polyphonique riche et complexe. Mais l'essentiel de son œuvre de maturité commence en 1930 avec la Pastorale op. 11. Il développa alors un système de contrepoint dissonant très strict qu'on retrouve dans le 2e Quatuor à cordes (1931), les Sonetti di Michelangelo (1932), Epithalamion op. 19 (1933), le Cimetière marin op. 20 (1934) et La Isla de las calmas op. 21 (1934), les cinq Symphonies, dont la dernière inachevée. Le rôle de Valen a été très important dans l'émancipation des compositeurs norvégiens du XXe siècle, vis-à-vis d'une tradition postromantique qui l'influença dans sa jeunesse et contre laquelle il montra qu'on pouvait réagir sans pour autant rompre totalement avec elle.
Valentini-Terrani (Lucia)
Mezzo-soprano italienne (Padoue 1946).
Étudiante au Conservatoire de Padoue, elle débute à Brescia dans la Cenerentola de Rossini. En 1972, elle remporte le premier prix Rossini et débute à la Scala en 1973. En 1974, elle est au Metropolitan de New York pour l'Italienne à Alger et le Barbier de Séville. En 1979, elle travaille avec Giulini pour le Requiem de Verdi, et aborde le rôle de Marina dans Boris Godounov. En 1984, elle chante Werther sous la direction de Georges Prêtre. Elle est souvent invitée au Festival de Pesaro, et s'impose surtout dans les opéras de Rossini. En 1993, elle a chanté Il Viaggio a Reims avec Abbado.
Vallas (Léon)
Musicologue français (Roanne 1879 – Lyon 1956).
Docteur ès lettres, il enseigna l'histoire de la musique au conservatoire de Lyon, professa en Sorbonne et aux États-Unis, et fut, de 1938 à 1941, directeur artistique de Radio-Lyon. Il fonda en 1903 la Revue musicale de Lyon, devenue en 1912 la Revue française de musique, puis la Nouvelle Revue musicale (1920-1925). De 1937 à 1943, il présida la Société française de musicologie. Vivantes et bien documentées, ses biographies de César Franck, Vincent d'Indy et Claude Debussy constituent l'essentiel de son œuvre d'historien.
Principaux écrits : Un siècle de musique à Lyon, 1688-1789 (1932) ; les Idées de Claude Debussy, musicien français (1927) ; Claude Debussy et son temps (1932 ; rééd. 1958) ; Vincent d'Indy (2 vol., 1946, 1949) ; la Véritable Histoire de César Franck (1955).
Vallin (Ninon)
Soprano française (Montalieu-Vercieu 1886 – Lyon 1961).
Elle débuta au concert dans la Demoiselle élue de Debussy et participa à la création du Martyre de saint Sébastien (la voix de la vierge Érigone). Elle fut engagée à l'Opéra-Comique pour chanter Micaela en 1912. Par la suite, elle y chanta une grande variété de rôles tant dans le répertoire de soprano lyrique, comme Rozenn du Roi d'Ys, que dans celui de soprano lyrico-dramatique, comme Louise, ou celui de mezzo-soprano, comme Charlotte de Werther. Elle assura aussi un certain nombre de créations dans des ouvrages contemporains (Xavier Leroux et Camille Erlanger). Elle parut aussi avec succès à la Scala de Milan et au théâtre Colón de Buenos Aires. Son timbre conservait la même qualité à la fois brillante et chantée sur toute la longueur d'un registre assez étendu. Sa musicalité était raffinée, mais son talent d'actrice conventionnel.
Valls (Francisco)
Théoricien et compositeur espagnol ( ? v. 1665 – Barcelone 1747).
En 1696 au plus tard, il devint maître de chœur à la cathédrale de Barcelone. Il composa dix messes, dont la plus célèbre fut la Missa Scala aretina pour trois chœurs vocaux et un chœur instrumental (1702), ainsi nommée en raison de son usage de la gamme de six sons (hexachorde), dont l'invention était attribuée à Guido d'Arezzo. Une dissonance non préparée de neuvième (à la onzième mesure du Qui tollis du Gloria) suscita de violentes polémiques : plus de cinquante musiciens espagnols en débattirent. En 1740, Valls abandonna son poste à la cathédrale de Barcelone pour rédiger son traité Mapa armonico (préface datée de 1742) : il y expliqua notamment que cette dissonance avait été introduite par lui pour rehausser l'expression.