Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
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Bliss (sir Arthur)

Compositeur anglais (Londres 1891 – id. 1975).

Sorti de l'université de Cambridge avec le titre de Bachelor of Music (1913), il a travaillé avec Stanford, Vaughan Williams et Holst au Royal College of Music de Londres. Pendant la Grande Guerre, il a été blessé sur la Somme (1916) ; ses premières œuvres, dont un quatuor à cordes, furent écrites alors. En 1919, il s'est passionné pour la musique du XVIIIe siècle ­ il a dirigé notamment la Servante maîtresse de Pergolèse ­ et pour l'époque élisabéthaine. Le quintette avec piano, composé à cette époque, révèle l'influence de Ravel et de la musique française. Mais la Rhapsodie pour soprano, ténor et instruments, qui date également de 1919, marque la rupture soudaine avec les influences extérieures. Dès lors, quoique sensible à l'attirance de Stravinski et du groupe des Six, Bliss est sorti des sentiers battus. En 1923, il s'établit en Californie, où il devint, en 1940, professeur à l'université. Directeur du département musical international de la BBC, de 1942 à 1944, il reçut en 1953, à la mort d'Arnold Bax, le titre de « Master of the Queen's Music ».

   Bien que chargée d'un certain romantisme, parfois vigoureuse et aux lignes bien dessinées, la musique de Bliss, d'une manière générale, relève de l'impressionnisme sur le plan de l'écriture. Son œuvre comprend de la musique d'orchestre, dont la célèbre Colour Symphony (1921-22, rév. 1932), un concerto pour piano (1938) et un pour violon (1955), de la musique de chambre (4 quatuors à cordes, 2 quintettes dont un avec piano et un avec clarinette), des œuvres vocales, et, pour le théâtre, des ballets, dont Checkmate (1937) et The Lady of Shalott (1958), ainsi que les opéras The Olympians (1949) et Tobias and the Angel (1960-61).

Blitzstein (Marc)

Compositeur américain d'origine russe (Philadelphie 1905 – Fort-de-France, Martinique, 1964).

Il commença ses études à Philadelphie et à New York, avec Alexander Siloti pour le piano et Rosario Scalero pour la composition, puis fut l'élève de Nadia Boulanger à Paris, et de Schönberg à Berlin. Ses premières œuvres attestent l'influence néoclassique de Stravinski et du Paris des années 20. On perçoit ensuite celles de Hindemith, de Kurt Weill, de Dessau, et ses premières partitions lyriques eurent pour thèmes les luttes de classes et la justice sociale (The Cradle will rock, 1936 ; No for an Answer, 1941). Un sens dramatique certain y va de pair avec un langage typiquement américain, dans lequel les touches de jazz, la polyrythmie et la polytonalité pimentent des mélodies diatoniques chargées de dissonances. Son écriture, qui eut une grande influence sur Leonard Bernstein, n'évolua plus guère par la suite. L'œuvre de Blitzstein comprend des pièces symphoniques, des ballets, des poèmes symphoniques ­ souvent avec voix solistes et chœurs ­, de nombreuses musiques de film et de scène, 2 quatuors à cordes et des opéras, souvent proches du style de la comédie musicale (parmi eux, une nouvelle version de l'Opéra de quat'sous de Weill, 1951).

Bloch (Ernest)

Compositeur suisse naturalisé américain (Genève 1880 – Agate Beach, Oregon, 1959).

Élève de Jaques-Dalcroze à Genève, il se destinait initialement à une carrière de violoniste et travailla avec Ysaye à Bruxelles avant d'étudier la composition à Francfort et à Munich, avec Ludwig Thuille. Il s'affirma en 1902 avec une gigantesque Symphonie. Après un bref séjour à Paris, il vécut en Suisse à partir de 1904.

   Sa première période créatrice, nettement postromantique, culmina avec son unique opéra, Macbeth (1910). De 1912 à 1916 s'édifièrent les diverses parties de son « Cycle juif », dont les 3 Poèmes juifs pour orchestre (1913), la rhapsodie hébraïque pour violoncelle et orchestre Schelomo (1915-16), son œuvre la plus connue, et la Symphonie no 2 « Israël » pour 5 voix solistes et orchestre (1912-1916). Suivirent Baal Schem pour violon et orchestre ou violon et piano (1923) et Voix dans le désert pour orchestre avec violoncelle obligé (1936). De 1916 à 1930, puis de 1938 à sa mort, il vécut aux États-Unis, où il dirigea les conservatoires de Cleveland (1920-1925) et de San Francisco, et enseigna jusqu'en 1952 à l'université de Californie (Berkeley).

   D'une production abondante se détachent encore le Service sacré (1930-1933), deux Concertos grossos (1925 et 1952), dont le premier a acquis une certaine célébrité, un monumental Concerto pour violon (1938) et de la musique de chambre dominée par deux quintettes avec piano (1921-1923 et 1957) et, surtout, par cinq admirables quatuors à cordes (1916, 1945, 1952, 1953, 1956) formant en ce genre un des ensembles les plus importants du XXe siècle. Le premier quintette utilise les quarts de ton, les 2e et 3e quatuors la technique sérielle. Dans sa quête d'une musique hébraïque, Bloch ne s'est pas fondé sur des éléments superficiels et folkloriques, mais a tenté de retrouver l'esprit profond du peuple juif.

block chords (angl. ; « accords en blocs »)

Succession d'accords utilisée dans le jazz, soit à l'orchestre, soit au piano ou à l'orgue.

Ces accords à cinq, six parties ou plus s'enchaînent en progression parallèle ou semi-parallèle, leur partie supérieure formant une ligne mélodique distincte.

Blockx (Jan)

Compositeur belge (Anvers 1851 – id. 1912).

Venu assez tard à la musique, il fut l'élève de Peter Benoit. En 1876, il présenta un premier concert de ses œuvres. Après avoir poursuivi ses études auprès de Reinecke à Leipzig, il revint à Anvers, où il occupa divers postes officiels. Considéré comme le plus important disciple de P. Benoit, il succéda à celui-ci, en 1901, à la direction du conservatoire royal. Ses ouvrages lyriques (Maître Martin, 1892 ; Princesse d'auberge, 1896 ; la Fiancée de la mer, 1901) se sont longtemps maintenus au répertoire des scènes flamandes. Blockx a aussi composé de la musique d'orchestre, un ballet (Milenka, 1886) et de la musique de chambre.

blocs

Instruments à percussion de la famille des bois.

Tous sont en bois dur, évidés et fixés à un pied. Les blocs plats sont parfois groupés par jeux chromatiques, comme les lames d'un xylophone. Le bloc cylindrique est construit en deux parties et donne deux notes différentes. Le bloc chinois, enfin, ressemble extérieurement à un gros grelot ouvragé et décoré.