Leonhardt (Gustav)
Organiste, claveciniste et chef d'orchestre néerlandais ('s Graveland 1928).
Il étudia l'orgue et le clavecin avec Eduard Müller à Bâle (1947-1950) et débuta à Vienne (1950), au clavecin, dans l'Art de la fugue de Bach. Professeur de clavecin à l'Académie de musique de Vienne (1952-1955), ainsi qu'au conservatoire d'Amsterdam (depuis 1954), il est aussi organiste à la Waalse Kerk (orgue du facteur Christian Müller, 1733). Il fonda en 1955 le Leonhardt Consort, ensemble spécialisé dans l'interprétation de la musique baroque. Son répertoire couvre les XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, et il a largement contribué à gagner à cette musique une plus large audience et à fixer pour elle des références stylistiques. Méditation et recueillement caractérisent son jeu, y compris comme chef de chœurs. Il a réalisé en alternance avec Nikolaus Harnoncourt un enregistrement intégral des cantates de J.-S. Bach, et c'est lui qui incarne le rôle de ce compositeur dans le film de Jean-Marie Staub Die Chronik der Anna Magdalena Bach (« la Petite Chronique d'A. M. Bach », 1967).
Léonin
Diminutif du prénom Léon (Leo), porté par le plus ancien maître de l'école de Notre-Dame de Paris au XIIe siècle, auteur d'organa, dont le corpus a été transmis par les manuscrits polyphoniques de cette école, mais mélangés à d'autres et sans signature.
Le nom de Léonin, comme celui de Pérotin, nous est connu par un théoricien anglais du XIIIe siècle, dit « Anonyme IV de Coussemaker » (du nom de son premier éditeur), qui précise que plusieurs de ses œuvres ont été « abrégées » par son successeur Pérotin ; on possède plusieurs œuvres en double version qui corroborent la description et que l'on peut donc lui attribuer avec vraisemblance, sinon avec certitude.
Aucune précision d'archives n'a malheureusement pu être apportée concernant ce magister Leo vel Leoninus, qualifié d'optimus organista (entendez « chanteur ou compositeur d'organa »), dont l'activité à Notre-Dame, ou dans l'église qui l'a précédée, semble se situer entre 1160 et 1180, et que l'on peut considérer, après un certain maître Albert parisiensis à l'activité plus modeste, comme le premier compositeur polyphonique connu de l'histoire musicale.
Leonskaïa (Élisabeth)
Pianiste soviétique (Tbilissi 1945).
Elle donne son premier concert à l'âge de onze ans et trois ans plus tard son premier récital. Lauréate du concours Enesco à Bucarest en 1964, elle entre la même année au Conservatoire de Moscou. Lauréate du concours Long-Thibaud en 1965 et du concours Reine Élisabeth de Belgique en 1968, elle donne de nombreux concerts en Union soviétique et en Allemagne de l'Est. Une série de récitals donnés au festival de Salzbourg en 1979 et 1980 lui assure le succès en Europe occidentale. Installée à Vienne depuis 1978, elle donne de nombreux concerts aux États-Unis et en Europe, dont en 1992 plusieurs récitals remarqués en compagnie de S. Richter. Elle excelle en particulier dans les romantiques allemands.
Leopolita (Martin)
Compositeur polonais (Marcin ? – Lvov 1589).
Il occupe des fonctions à la cour royale de Cracovie, et est considéré comme un des musiciens les plus représentatifs du XVIe siècle polonais avec W. de Szamotuðy. Il est l'auteur de messes, notamment la Missa paschalis à 5 voix (cycle complet de messes a cappella, le document le plus ancien qui ait pu être conservé intégralement dans la musique polonaise, et dont le matériel mélodique est emprunté à un credo pseudo-grégorien), de motets pour l'année ecclésiastique ; outre ses aspects mélismatiques et effets d'imitation, l'écriture vocale de M. Leopolita se caractérise par un style de contrepoint fleuri tout en contrastes dans lequel chaque voix se fait entendre clairement et avec une relative liberté malgré une texture polyphonique généralement complexe.
L'Epine (Margheritade)
Soprano italienne ( ? 1683-Londres 1746).
Elle arrive à Londres en 1702 et chante des cantates de Bononcini, Alessandro Scarlatti et Purcell. Sa liaison avec le comte de Nottingham défraie la chronique, mais son ascension est rapide. De 1704 à 1708, elle s'impose face à sa rivale Christina Gorce, incarnant volontiers les rôles masculins. Elle est la première chanteuse italienne à conquérir la gloire en Angleterre. En 1715, elle est engagée à Drury Lane par le compositeur Johann-Christoph Pepusch, qu'elle épouse en 1718. Elle fait triompher les masques Vénus et Adonis et la Mort de Didon, et crée des cantates italiennes. Elle se retire en 1720.
L'Épine
ou Lespine
ou Lépine
Famille de facteurs d'orgues français, originaires du sud-ouest de la France et actifs durant tout le XVIIIe siècle.
Le plus ancien organier connu de la famille est Adrian (1er tiers XVIIIe s.), qui travailla à la restauration des orgues de la cathédrale de Bordeaux (1711), de Saint-Jean-de-Luz (1724) et de Saint-Michel de Bordeaux (1731). Jean-François Ier, son frère (Abbeville v. 1682 – Toulouse 1762), s'est fixé à Toulouse vers 1725. Il est le véritable fondateur de la dynastie et en a établi la réputation. En relation avec les organiers Isnard et Cavaillé, il travailla à Albi et à Rodez. Ses principaux instruments sont les orgues des Cordeliers à Toulouse (1727) et de la cathédrale de Lodève (1752). Son fils, Jean-François II, dit l'aîné (Toulouse 1732 – Pézenas 1817), a travaillé avec Isnard et le fameux théoricien Dom Bédos de Celles. Établi à Pézenas, il a réalisé les instruments de Béziers, Pézenas (1755), Narbonne (Saint-Just, 1770-71) et Montpellier (cathédrale, 1776-1780). Adrien, frère de Jean-François II (Toulouse 1735 – Paris ?). Il s'est installé à Paris, où il a épousé la sœur de l'organier François-Henri Clicquot. Ses principaux instruments sont ceux de Nantes (cathédrale, 1767), Nogent-sur-Seine, Brie-Comte-Robert, la chapelle de l'École militaire de Paris (1772), Saint-Médard de Paris (1778) et Montargis (1778). Il a également construit des clavecins. En 1772, il a présenté à l'Académie des sciences un système de piano-forte organisé de son invention, à deux claviers, le second clavier actionnant quatre jeux d'orgue.