Stanford (sir Charles Villiers)
Compositeur, pédagogue et chef d'orchestre britannique (Dublin 1852 – Londres 1924).
Il étudia à Cambridge, ainsi qu'à Leipzig avec Reinecke (1874 et 1875) et à Berlin avec Friedrich Kiel (1876), et assista en 1876 au premier festival de Bayreuth. Il dirigea le London Bach Choir de 1885 à 1902 et enseigna la composition au Royal College of Music dès sa fondation en 1883, ainsi que la musique à Cambridge à partir de 1887 (il occupa ces deux postes jusqu'à sa mort). Comme pédagogue, son influence fut considérable, et il forma à peu près tous les compositeurs anglais des deux générations suivantes (Vaughan Williams, Holst, Coleridge-Taylor, Ireland, Bridge, Butterworth, Bliss, Moeran). De la part qu'il prit avec Elgar ou Parry dans le renouveau de la musique en Grande-Bretagne à partir de la fin du XIXe siècle témoignent aussi ses activités de compositeur, en particulier dans le domaine religieux (Morning, Communion and Evening Services en si bémol op. 10, 1879). On lui doit notamment des oratorios (The Resurrection d'après Klopstock, 1875), des ouvrages pour la scène, dont 10 opéras, de la musique d'orchestre, dont 7 symphonies, de la musique de chambre et de piano et des chants où transparaissent souvent ses origines irlandaises.
Staphan (Rudi)
Compositeur allemand (Worms 1887 – Tarnopol, Galicie, 1915).
Il étudie à Worms, Francfort et Munich. Ses œuvres, parmi lesquelles l'opéra Die ersten Menschen, la ballade pour baryton et orchestre Liebeszauber (d'après Hebbel), et diverses pages instrumentales, annonçaient une carrière brillante qui fut tragiquement brisée par la guerre.
Starker (Janos)
Violoncelliste hongrois, naturalisé américain (Budapest 1924).
Il entre à sept ans à l'académie Franz-Liszt de Budapest et achève ses études à l'Académie de musique de Vienne, où il fonde une société de musique de chambre. Premier violoncelle de l'Orchestre de l'Opéra et de la Philharmonie de Budapest (1945-46), puis, aux États-Unis où il émigre, de l'Orchestre symphonique de Dallas (1948-49), du Metropolitan Opera de New York (1949-1953), de l'Orchestre symphonique de Chicago (1953-1958), il accorde peu d'importance à la carrière de soliste, préférant enseigner à l'université de Bloomington ou se consacrer à la musique de chambre (il est membre du quatuor Roth, de 1950 à 1953, et d'un trio réputé, avec Julius Katchen et Josef Suk, jusqu'en 1969). Il a créé le concerto de Miklos Rosza, qui lui est dédié, et imposé de façon transcendante la Sonate pour violoncelle seul de Kodály. Ses interprétations des Suites de Bach, profondément introverties, sont d'une beauté linéaire jusqu'à l'aridité. Il joue sur un instrument de Matteo Gofriller, le Star de 1706.
Starzer (Joseph)
Violoniste et compositeur autrichien (Vienne v. 1727 – id. 1787).
D'abord violoniste à Vienne, il vécut ensuite à Saint-Pétersbourg (jusqu'en 1768), et une fois rentré dans la capitale autrichienne, composa beaucoup de ballets pour Noverre. En 1779, pour un concert de la Tonkünstlersocietät, qu'il avait contribué à fonder en 1771, il réorchestra Judas Maccabée de Haendel. Il remit au goût du jour plusieurs autres ouvrages de Haendel pour Van Swieten, qui après sa mort s'adressa à Mozart.
Stassov (Vladimir Vassiliévitch)
Critique musical russe (Saint-Pétersbourg 1824 – id. 1906).
Directeur du département artistique de la Bibliothèque impériale de Saint-Pétersbourg de 1872 à sa mort, il joua un rôle important dans la vie culturelle de son pays. Nationaliste ardent, croyant à un art réaliste et utile à la société, se passionnant pour l'archéologie et le folklore, il se lia avec les musiciens du groupe des Cinq, dont, autant que Balakirev, le fondateur du cénacle, il orienta la doctrine. Son influence sur Moussorgski, dont il dirigea les lectures, qu'il conseilla pour le livret de Boris Godounov, et à qui il fournit presque tout l'argument de Khovanchtchina, fut déterminante.
Steffan (Joseph Anton)
Compositeur et pianiste tchèque (Kopidlno, Bohême, 1726 – Vienne 1797).
Élève de Wagenseil, il utilisa pour ses œuvres pour clavier éditées en 1759-1760, 1762, 1763 le terme « sonate » dès 1760 (opus 2), et était alors devenu, en la matière, le compositeur viennois le plus « avancé » après Haydn. En 1766, il suppléa Wagenseil malade comme maître de clavecin des archiduchesses Marie-Caroline et Marie-Antoinette.
Steffani (Agostino)
Compositeur italien (Castelfranco, près de Venise, 1654 – Francfort-sur-le-Main 1728).
Remarqué à treize ans par le prince électeur de Bavière, il resta à Munich de 1667 à 1688, non sans effectuer un séjour d'études de deux ans à Rome (1672-1674). Il se rendit également à Paris, où il assista sans doute à la création de Bellérophon de Lully, et à Turin (1678-79). En 1681, il devint directeur de la musique de chambre du nouveau prince électeur de Bavière, Maximilien II, et donna la même année son premier opéra, Marco Aurelio. Quatre autres opéras, dont deux perdus, furent encore écrits à Munich entre 1685 et 1688.
C'est pour le compte de la cour de Munich que, parallèlement à ses activités de musicien, Steffani, qui avait été ordonné prêtre en 1680, commença sa carrière diplomatique.
De 1688 à 1703, il fut au service du duc Ernst August de Hanovre, d'abord surtout comme musicien (il composa probablement durant cette période huit opéras italiens), ensuite surtout comme diplomate, et de 1703 à 1709 au service de l'Électeur palatin à Düsseldorf (il se consacra alors surtout à la diplomatie). En 1706, il devint évêque de Spiga, et, de novembre 1708 à avril 1709, séjourna à Rome comme médiateur entre le pape et l'empereur alors en guerre. Nommé en 1709, après cette mission, nonce apostolique en Allemagne du Nord, il passa ses dernières années principalement à Hanovre, et mourut alors qu'il se rendait une nouvelle fois en Italie.
Comme compositeur, il écrivit, outre ses opéras, de la musique sacrée, mais son importance réside surtout dans ses duos de chambre pour soprano et alto, soprano et ténor ou soprano et basse (telles sont du moins les combinaisons vocales les plus fréquentes qu'on y rencontre) avec basse continue. Ces œuvres, composées pour la plupart avant 1702, marquèrent profondément le jeune Haendel. Elles comprennent jusqu'à six mouvements et traitent en général des douleurs de l'amour non partagé.