Dukát (Josef Leopold Václav)
Compositeur tchèque (ProsOtějov 1684 – Želiv 1717).
De ce moine du couvent de Želiv dont il était le chef de chœur, peu de partitions nous sont parvenues. Dukát demeure néanmoins le meilleur auteur de musique religieuse caractéristique du baroque tchèque mêlant écriture polyphonique et éléments homophones. Il écrivit de nombreuses messes et cantates de chambre, tels la Messe de Roudnice (1715) et le cycle de 12 cantates Cithara nova (1707).
dulciane
Jeu de fond de l'orgue, à corps étroit, en général de huit pieds, qui sonne comme une gambe, mais avec plus de douceur.
Il a été surtout utilisé dans l'orgue symphonique français.
dulcimer
Instrument médiéval à cordes frappées à l'aide d'une paire de baguettes en bois.
Il ne faut pas confondre le dulcimer avec le psaltérion, qui lui ressemble, mais dont les cordes sont pincées. Le terme apparaît au cours du XIVe siècle, et fait allusion sans aucun doute à une sonorité douce. Le dulcimer se compose d'une caisse de résonance, tenue sur les genoux, à travers laquelle les cordes, généralement montées en chœurs, sont tendues par une série de chevilles de chaque côté. L'instrument comporte deux chevalets, également de chaque côté, et la table d'harmonie est décorée d'une ou deux roses. L'étendue de l'instrument semble avoir varié considérablement, et Agricola, en 1528, parle d'un dulcimer de plus de trois octaves. À partir du XVIe siècle, il a été progressivement remplacé par les instruments à clavier.
Dumay (Augustin)
Violoniste français (Paris 1949).
Il fait ses études au Conservatoire de Paris avec Roland Charmy (violon) et Jean Hubeau (musique de chambre) et obtient un 1er Prix de violon en 1962. L'année suivante, à quatorze ans, il donne un premier concert remarqué au Théâtre des Champs-Élysées. De 1962 à 1967, il étudie avec Arthur Grumiaux en Belgique. Dès le début de sa carrière, il consacre une grande part de son activité à la musique de chambre, se produisant avec Jean-Philippe Collard, Frédéric Lodéon, Michel Béroff, Yo-Yo Ma et Maria-João Pirès. Attaché à faire connaître la musique française, il a contribué à réhabiliter les œuvres de plusieurs compositeurs, dont Albéric Magnard. Son violon est un stradivarius de 1721 ayant appartenu à Fritz Kreisler.
Dumesnil (René)
Écrivain et critique musical français (Rouen 1879 – Paris 1967).
Ayant fait des études de médecine et de littérature, reconnu comme un des meilleurs spécialistes de l'œuvre de Gustave Flaubert, René Dumesnil fut, au Mercure de France et au Monde, un critique musical impartial, scrupuleux et précis. Il publia d'excellents ouvrages de vulgarisation et de synthèse sur des sujets très divers. Il fut élu à l'Académie des beaux-arts en 1965. Parmi ses ouvrages sur la musique, on peut citer : le Don Juan de Mozart (1927, 2e éd. 1955), Richard Wagner (1929, 2e éd. 1954), Histoire illustrée de la musique (1934), la Musique française entre les deux guerres (1946), Histoire illustrée du théâtre lyrique (1953), Histoire de la musique (compléments de l'ouvrage de J. Combarieu), l'Aube du XXe siècle (tome 4) et la Première Moitié du XXe siècle (tome 5, 1958, 1960).
Dumitrescu (Iancu)
Compositeur, chef d'orchestre et musicologue roumain (Sibiu 1944).
Il a fait des études au Conservatoire de Bucarest (1962-1968) et a suivi les cours de Sergiu Celibidache à l'université de Trèves (1978-1981). Ce contact lui révéla la portée musicale de la phénoménologie, dont il allait appliquer les conclusions à l'élaboration d'un concept aussi bien interprétatif que créatif. Il a fondé en 1966, avec quelques enthousiastes, le premier studio de musique électronique de Roumanie. Dix ans plus tard, il fonde l'Ensemble Hyperion, véritable atelier de création qui réunit bon nombre de compositeurs roumains élaborant les principes d'une nouvelle avant-garde. La musique de Iancu Dumitrescu témoigne d'une fantaisie structurelle et timbrique sans faille dont le fondement est constitué par le concept d'acousmatique, signifiant, pour lui, l'enrichissement de l'impact sonore par l'occultation de la source du son et le rejet de toute incidence anecdotique (Perspectives au Movemur pour quatuor à cordes, 1979 ; Cogito-Trompe-l'œil pour deux contrebasses, piano préparé, percussion et objets métalliques). La musique orchestrale de Dumitrescu se caractérise par la même recherche de l'expression inouïe, de la plasticité et de la ductilité du son, un son auquel le compositeur attribue souvent une signification symbolique (Aulodie Mioritica pour contrebasse et orchestre, 1981 ; Astrée lointaine pour orchestre d'harmonie, trois groupes de percussion, piano et saxophone basse soliste, 1992). Il a écrit en outre Grande Ourse pour deux bassons, piano préparé, percussion et bande (1981-82), Nimbus I-III pour trois trombones, percussion et bande synthétisée (1985), Mythos pour ensemble de chambre (1994), Kronos Holzwege Quartet pour quatuor à cordes (1994), Mnemosyne pour ensemble (1994).
dumka
Pièce pensive, rêveuse au lyrisme typiquement slave.
Elle correspond à la méditation française, à la rêverie (Traümerei) allemande. Habituellement écrite en forme de lied, elle peut s'introduire dans la musique de chambre, comme par exemple dans le Trio op. 90 de Dvořák.
Duni
Famille de musiciens italiens.
Antonio (Matera, Pouilles, v. 1700 – Schwerin, Allemagne du Nord, apr. 1768). Il contribua à introduire la culture italienne en Espagne et, surtout, en Europe du Nord et de l'Est, notamment à Schwerin, où il fit représenter en 1756 un intermède, L'Amor mascherato, et à Moscou, où, l'année suivante, il enseigna le chant. Il composa une œuvre variée comprenant des cantates (Londres, 1735), des motets et des symphonies.
Egidio Romualdo (Matera 1709-Paris 1775). Élève de Durante à Naples, il se fit connaître, comme son frère, hors de son pays : à Londres en 1737, à Leyde en 1738 et surtout à Paris où il se fixa en 1757. Son séjour à la cour de Parme, où régnait le gendre de Louis XV, l'avait accoutumé à la culture française et il sut très vite s'adapter au goût de son nouveau pays. Respectueux de la prosodie, il fut très apprécié des Parisiens, ce qui lui valut d'être nommé, en 1761, directeur de la Comédie-Italienne. Après avoir écrit en Italie une douzaine d'opéras traditionnels, il se consacra désormais à l'opéra-comique, collaborant avec les librettistes les plus célèbres, Anseaume, Vadé et Favart. Ses ouvrages les plus connus sont le Peintre amoureux de son modèle (1757), la Fille mal gardée (1758), Nina et Lindor (1758), les Deux Chasseurs et la Laitière (1763), l'École de la jeunesse (1765), la Fée Urgèle (1765) et les Moissonneurs (1768). Sa musique, mieux écrite pour la voix que pour l'orchestre, témoigne de l'influence de Philidor, notamment lorsqu'elle peint les sentiments tendres et pathétiques.