Braunfels (Walter)
Pianiste et compositeur allemand (Francfort-sur-le-Main 1882 – Cologne 1954).
Il fut l'élève, pour le piano, de James Kwast à Francfort et de Leszetycki à Vienne, et, pour la composition, de Ludwig Thuille à Munich, ville où il vécut jusqu'en 1925. Il devint alors codirecteur avec Hermann Abendroth de la Staatliche Hochschule für Musik de Cologne, mais il fut congédié en 1933, et l'exécution de ses œuvres fut interdite en Allemagne jusqu'en 1945. De 1945 à 1950, il retrouva la direction de l'école de musique de Cologne.
Ses œuvres relèvent d'une esthétique postromantique, mais avec une harmonie parfois fort peu conventionnelle. Il a composé des œuvres symphoniques et concertantes, de la musique pour piano, un quintette et trois quatuors à cordes, des œuvres chorales religieuses, des lieder et une douzaine d'opéras dont il écrivit en général lui-même les livrets.
break (angl. ; « cassure », « rupture »)
Dans le jazz, moment où la continuité du discours rythmo-mélodique se brise pour mettre en évidence une courte figure généralement confiée à un soliste. Presque toujours improvisé (citons toutefois parmi les exceptions les breaks élaborés, à deux cornets, de King Oliver et de Louis Armstrong), le break prend place le plus souvent à la chute d'une phrase ; mais, dans le blues, il intervient plutôt au début du chorus.
Bream (Julian)
Guitariste et luthiste anglais (Londres 1933).
Élève de son père, il se produisit en public pour la première fois à l'âge de douze ans et reçut les conseils d'Andrés Segovia. Il acquit bientôt une réputation mondiale. Au luth, il s'est spécialisé dans le riche répertoire des XVIe et XVIIe siècles, notamment dans les œuvres de Dowland, où il lui arrive fréquemment d'accompagner des chanteurs. Virtuose de la guitare, Julian Bream interprète le répertoire habituel ; de plus, maintes œuvres ont été composées à son intention, par exemple les mélodies de Britten Songs from the Chinese avec accompagnement de guitare.
Brebos
Famille de facteurs d'orgues flamands (fin du XVIe s.).
Ils émigrèrent en Espagne à l'invitation de Philippe II, en 1579. Gilles Brebos construisit les orgues à Louvain et à Anvers, puis les quatre orgues du palais royal de l'Escurial et de petits instruments pour la famille régnante d'Espagne. L'un de ses quatre fils, Hans, établit des orgues à Madrid et à Tolède (cathédrale).
Brecht (Bertolt)
Auteur dramatique allemand (Augsbourg 1898 – Berlin 1956).
La collaboration avec des musiciens se situe au cœur de sa production. Pour lui, ajoutée au texte, la musique, par sa seule présence, constituait une attaque contre l'atmosphère étroite, lourde et visqueuse des drames impressionnistes. Il écrivit des textes d'opéras mis en musique par Kurt Weill (l'Opéra de quat'sous, Grandeur et décadence de la ville de Mahagonny, Celui qui dit oui, celui qui dit non) et Paul Dessau (le Procès de Lucullus). Avec Weill et le chorégraphe Balanchine, il conçut le ballet les Sept Péchés capitaux des petits-bourgeois. Pour Weill, Dessau, Hans Eisler, Hindemith, Brecht écrivit les textes de sorte de cantates et de songs, forme qui ne s'apparente guère à la chanson occidentale en général, française en particulier, ni même avec le couplet de la chanson, aiguisée d'une pointe politique, du XIXe siècle. Le song est une arme plus acérée, qui évoque sans fard la condition ouvrière, qui stigmatise le mal, la misère, la cruauté, la bêtise. Dans les pièces de Brecht, les parties chantées retournent les situations, démasquent les personnages, procurent un point de vue nouveau (auquel correspond d'ailleurs un éclairage scénique particulier durant le chant), commentaire critique, souvent cruel, de l'action, trait de clarté orientant le spectateur. On doit aussi à Brecht un changement dans la façon d'envisager le chant, car il prit des acteurs, des danseurs et les fit passer du parler, du geste au chanter.
Bregenz
Ville d'Autriche sur le lac de Constance, capitale du Vorarlberg, abritant chaque été depuis 1956 un festival d'opéras et d'opérettes.
Certaines représentations sont données sur un scène édifiée sur le lac même (Seebühne).
Breitkopf
Famille d'éditeurs de musique allemands.
La firme fut fondée, à Leipzig, en 1719, sur les bases d'une imprimerie remontant à 1542 par Bernhard Christoph Breitkopf (1695-1777). Elle imprima notamment des œuvres de Leopold Mozart, Telemann et Carl Philipp Emanuel Bach. Gottlob Immanuel (1719-1794), fils du précédent, développa l'entreprise tout en faisant paraître, chaque année ou presque, de 1762 à 1787, un précieux catalogue thématique des œuvres manuscrites ou imprimées qu'il avait en magasin (rééd. par Barry S. Brook, New York, 1966). Son fils Christoph Gottlob (1750-1800) s'associa en 1795 avec Gottfried Christoph Härtel (1763-1827), la maison devenant alors Breitkopf und Härtel. Härtel lui donna un second souffle en fondant la célèbre revue Allgemeine Musikalische Zeitung (1798-1848), en lui adjoignant une fabrique de pianos (1807) et en entreprenant l'édition des « œuvres complètes » de Mozart, Haydn, Clementi et d'autres musiciens. Breitkopf und Härtel publia également plusieurs ouvrages de Beethoven. Gottfried Christoph Härtel eut comme successeurs ses deux fils, Hermann (1803-1875) et Raimund (1810-1888), et ceux-ci, privés d'héritiers mâles, leurs neveux (fils de leurs deux sœurs) Wilhelm Volkmann (1837-1896) et Oskar von Hase (1846-1921). Suivirent, de génération en génération, Ludwig (1870-1947), Wilhelm (1898-1939) et Joachim (1926) Volkmann, et les fils d'Oskar von Hase, Hellmuth (1891-1979) et Martin (1901-1970). Leur frère Hermann von Hase (1880-1945) joua un rôle de 1910 à 1914. La maison, qui, au XIXe siècle, avait compté parmi les fondateurs de la Bach-Gesellschaft et publié les œuvres complètes de Bach, possédait probablement à la veille de la dernière guerre le fonds musical le plus important du monde. Une grande partie de ses archives et de son matériel devait malheureusement disparaître dans un bombardement de Leipzig en 1943. Après la guerre, elle s'est retrouvée divisée du fait de la partition de l'Allemagne : l'ancienne maison mère, nationalisée en 1952, subsiste à Leipzig comme entreprise d'État, tandis qu'une filiale fondée à Wiesbaden en 1945 y existe depuis 1947 comme établissement indépendant. Après la réunification, le siège principal de la maison est demeuré à Wiesbaden, avec des filiales à Leipzig et à Paris. La direction est assurée depuis 1979 par Liselotte Sievers (1928), fille de Hellmuth von Hase, auparavant assistante de son père et de Joachim Volkmann.