Smijers (Albert)
Prêtre et musicologue néerlandais (Raamsdonksveer, Nord-Brabant, 1888 – Utrecht 1957).
Il fait ses études au séminaire de Haaren et est ordonné prêtre en 1912. Il enseigne quelque temps au séminaire de Beekvliert et étudie avec Averkamp à Amsterdam, avant de se rendre à Vienne en 1915. Élève de Guido Adler à l'université, il soutient sa thèse de doctorat en 1917 (Karl Luython als Motetten-Komponist), puis enseigne à nouveau à Beekvliert de 1918 à 1929, et de 1929 à 1933, au conservatoire d'Amsterdam. Il est nommé en 1930 professeur de théorie et d'histoire de la musique à l'université d'Utrecht, et occupe ce poste, première chaire de musicologie aux Pays-Bas, jusqu'à sa mort. Il se spécialise dans l'étude de la musique néerlandaise (Nederlandsche Musiekgeschiedenis, 1930), en particulier de la période franco-flamande, et ses recherches aboutissent à la publication d'une anthologie en sept volumes (Van Ockeghem tot Sweelinck, 1939-1956), d'une nouvelle édition des œuvres d'Obrecht (Jacob Obrecht, Opera omnia, 3 vol. 1953-1956) et surtout des œuvres complètes de Josquin Des Prés (Werken van Josquin Des Prés), dont il publie 41 volumes de son vivant (1921-1956).
Smith (Hopkinson)
Luthiste américain (New York 1946).
Il fait ses études à l'Université Harvard, puis travaille la musique et la musicologie auprès d'Alfred Deller, ainsi qu'à la Schola cantorum de Bâle, où il est nommé professeur de luth en 1976. À partir de 1975, il se produit dans le monde entier, s'associant à plusieurs ensembles de musique ancienne. Il enregistre de nombreux disques (Bach, compositeurs français du XVIIe siècle).
Smyth (dame Ethel)
Femme compositeur anglaise (Marylebone 1858 – Woking 1944).
Elle étudia au conservatoire de Leipzig et en privé avec Heinrich von Herzogenberg, et s'imposa à Londres avec une messe en ré (1893). Elle se tourna ensuite vers l'opéra, donnant notamment, à Leipzig en 1906 puis à Londres en 1909, The Wreckers. Elle s'identifia par la suite à la cause des suffragettes, ce dont témoigne en particulier The Boatswain's Mate (Londres, 1916).
Société internationale pour la musique contemporaine (S. I. M. C.)
Fondée le 11 août 1922 à Salzbourg à l'issue d'un festival de musique de chambre contemporaine tenu dans le cadre du Festival, la S. I. M. C. se fixa pour objectif, par le biais d'un festival annuel tenu dans l'un des pays membres et en dépassant les barrières nationales, de dresser régulièrement le bilan d'une année de production musicale. Son premier festival eut lieu à Londres en 1923, et son premier président fut Edward J. Dent. Il y avait 14 sections nationales en 1923, 27 en 1976. De 1957 à 1969, le président a été Heinrich Strobel. Le président actuel (1982) est Siegfried Palm. Dans le cadre des divers festivals ont été créés, entre autres, le Concerto pour violon de Berg (Barcelone, 1936), Das Augenlicht et la 2e Cantate de Webern (Londres, 1938, et Bruxelles, 1950) et le Marteau sans Maître de Pierre Boulez (Baden-Baden, 1955).
Söderstrom (Elisabeth)
Soprano suédoise (Stockholm 1927).
Elle fait ses débuts à l'Opéra de Stockholm en 1948, où elle ne tarde pas à devenir vedette absolue dans les emplois de soprano lyrique. À partir de 1951 commence sa carrière internationale. Elle chante Marguerite de Faust au Metropolitan Opera de New York, où elle est la partenaire de Siepi et de Bjorling, et se produit également à Salzbourg et à Glyndebourne. Son répertoire comprend les rôles principaux de Puccini et de Richard Strauss. Elle est une des rares cantatrices à avoir chanté successivement les trois rôles féminins (la Maréchale, Octave, Sophie) du Chevalier à la rose. Plus récemment, elle a abordé des ouvrages modernes, tels que Wozzeck d'Alban Berg et Élégie pour de jeunes amants de Hans Werner Henze. À son timbre transparent et chaud s'ajoutent des dons dramatiques remarquables et une personnalité attachante. Elle est depuis 1990 directrice artistique du théâtre de Drottningholm.
Sofronitzki (Vladimir)
Pianiste russe (Saint-Pétersbourg 1901 – Moscou 1961).
Il passe son enfance à Varsovie, où il commence ses études de piano. Au Conservatoire de Saint-Pétersbourg, il est ensuite l'élève de Léoonid Nikolaïev et de Glazounov. Ami d'Horowitz, condisciple de Maria Yudina, il donne de nombreux concerts, rencontre Rachmaninov, Chaliapine, Paderewski, Godowsky, Heifetz, ainsi que le dramaturge Meyerhold, qui lui dédie sa mise en scène de la Dame de pique. De 1943 jusqu'à sa mort, il enseigne au Conservatoire de Moscou. Malgré la carrière flamboyante qu'il a menée dans son pays, il est pendant longtemps resté inconnu en Europe occidentale, jusqu'à ce que ses enregistrements y soient diffusés, après sa mort.
sol
La cinquième des sept syllabes qui, dans les pays latins, désignent actuellement les notes de la gamme diatonique. Elle est placée un ton au-dessus du fa et correspond à la lettre G du système alphabétique anglo-saxon.
Dans l'ancienne solmisation à six syllabes, la syllabe sol pouvait correspondre, selon l'hexacorde, aux lettres (clefs) G (sol-ré-ut), D (la-ré-sol) ou C (sol-fa-ut) [sur le mécanisme de la transformation, voir l'article UT]. Dans la théorie de Gui d'Arezzo, la syllabe sol n'a qu'une valeur de nomenclature. En revanche, selon l'exégèse ésotérique de l'hymne Ut queant laxis d'où la syllabe a été tirée, elle joue dans le texte de l'hymne un rôle essentiel par sa double représentation du soleil central (sémantisme et graphisme).
Solage
Compositeur français (fin du XIVe siècle).
Il n'est connu que par dix chansons à trois et quatre voix (sept ballades, deux virelais et un rondeau), qui figurent dans le Manuscrit de Chantilly. Elles ne sont pas datées, mais trois des ballades suggèrent que le compositeur était proche de la famille royale dans les années 1380. S'aincy estoit est dédiée au duc Jean de Berry, et Calextone qui fut et Corps féminin font sans doute allusion au mariage du fils du duc avec Catherine de France en 1386. Ces pièces présentent une certaine unité stylistique par leur écriture à trois voix, leur complexité rythmique (en particulier S'aincy estoit) et leur extrême richesse harmonique, et s'apparentent ainsi à l'« Ars subtilior ». Elles sont certainement tardives dans l'œuvre de Solage car elles contrastent avec les chansons à quatre voix, au style beaucoup plus simple, très proche de celui de Machaut.