Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
L

Levasseur (Marie-Claude Josèphe, dite Rosalie)

Soprano française (Valenciennes 1749 – Neuwied-sur-le-Rhin 1826).

Elle débuta en 1766. Considérée comme une rivale par Sophie Arnould, elle chanta dans les cinq opéras en français de Gluck représentés à Paris de 1774 à 1779 : les trois derniers (Alceste, Armide et Iphigénie en Tauride) lui valurent ses plus grands triomphes. Tragédienne lyrique, elle parut également dans des ouvrages de Sacchini, de Piccinni, de Philidor et d'autres, et se retira en 1788.

Levi (Hermann)

Chef d'orchestre et compositeur allemand (Giessen 1839 – Munich 1900).

Il étudia la musique avec V. Lachner à Mannheim (1852-1855), puis avec Hauptmann et Rietz au conservatoire de Leipzig (1855-1858). Il fut directeur de la musique à Sarrebruck (1859-1861), chef d'orchestre à l'Opéra de Rotterdam (1861-1864), chef d'orchestre de la cour à Karlsruhe (1864-1872), puis à Munich (1872-1890), où il fut nommé en 1894 directeur général de la musique. Il dirigea la première de Parsifal à Bayreuth en 1882 et fut aussi l'ami de Brahms.

Lévinas (Michaël)

Compositeur français (Paris 1949).

Élève de Lazare Lévy (piano) dès l'âge de cinq ans, il entra au Conservatoire de Paris en 1959, y obtint notamment les premiers prix de piano (classe d'Y. Lefébure) et d'harmonie (classe de R. Challan), suivit le cycle de perfectionnement de piano avec Y. Loriod, et étudia aussi avec O. Messiaen. Il a également suivi un stage au G. R. M. et participé comme élève de Stockhausen aux cours internationaux de Darmstadt. En 1970, il a obtenu le premier prix du Concours international d'improvisation de la ville de Lyon. De 1975 à 1977, il a été pensionnaire à la villa Médicis à Rome. Il a de nombreuses activités de pianiste, en particulier dans le cadre de l'Itinéraire, et a obtenu le prix Enesco de la S. A. C. E. M., en 1980. Il enseigne depuis 1987 l'analyse et l'orchestration au Conservatoire de Paris.

   Intéressé par la lutherie électronique, par l'amplification des instruments en direct et par le synthétiseur comme révélateur des aspects vibratoires des instruments, il a écrit, dans un style souvent violent, plus d'une vingtaine d'œuvres, parmi lesquelles Mélodie sur un thème de René Char pour piano, baryton et flûte (1969), Arsis et Thésis ou la Chanson du souffle pour flûte basse sonorisée (1971), Orchestre pour grand orchestre et 3 trombones sonorisés (1972-73), Clov et Hamm pour trombone et tuba sonorisés, 1 percussionniste et 2 bandes magnétiques (1973), Musique d'une musique pour grand orchestre, œuvre de recherche sur la vibration par sympathie (1973), Appels pour 10 musiciens (1974), Musique et musique pour grand orchestre, avec 19 caisses claires mises en vibration par sympathie (1974-75), Sons en circulation pour cuivres et percussion (1976), Concerto pour un piano-espace pour piano, synthétiseur, instruments et 2 bandes magnétiques (1976-77), Étude sur un piano-espace pour piano et synthétiseur (1977), Dans un espace souterrain pour ondes Martenot, piano et synthétiseur (1977), Voix dans un vaisseau d'airain, « Chant en escalier » pour voix, flûte, cor et piano (1977), Strettes tournantes-Migrations pour ensemble instrumental (1978), Ouverture pour une fête étrange pour 2 orchestres et bande magnétique (1979), Concerto pour un piano-espace no 2 pour piano, ensemble instrumental et bande magnétique (1980), Contrepoints irréels –Rencontres 2 pour 6 flûtes, orgue électrique, ondes Martenot, bande magnétique et 1 percussionniste (1980-81), les Rires du Gilles pour petit ensemble instrumental et bande (1981), Arcades pour alto et piano (1982), Flux et Reflux (1984), l'opéra la Conférence des oiseaux (1985), la Cloche fêlée pour orchestre (1988), Préfixes pour 17 instrumentistes (1991).

Levine (James)

Chef d'orchestre et pianiste américain (Cincinnati 1943).

Il s'oriente d'abord vers le piano avec Rudolf Serkin et Rosine Lhevinne à la Juilliard School. À dix-huit ans, il se tourne vers la direction d'orchestre, qu'il travaille à la Juilliard School avec Jean Morel, et devient trois ans plus tard l'assistant de G. Szell à Cleveland. En 1971, au Festival de Ravinia, il se produit pour la première fois à la tête de l'orchestre symphonique de Chicago, avec lequel il collaborera abondamment par la suite. Il est nommé en 1973 directeur musical de ce festival et chef principal du Metropolitan Opera de New York (où il a débuté en 1971), puis en 1975 directeur musical de cette maison. Cette même année, il fait ses débuts à Salzbourg. De 1975 à 1995, il dirige de nombreuses productions lyriques à Salzbourg et à Bayreuth et se produit régulièrement à la tête de l'orchestre philharmonique de Berlin. Il devient en 1986 directeur artistique du Metropolitan Opera de New York

Lévy (Lazare) , dit Lazare-Lévy

Pianiste et compositeur français (Bruxelles 1882 – Paris 1964).

Élève du Conservatoire de Paris (1894-1898), il y étudie le piano avec L. Diémer, l'harmonie avec A. Lavignac et la composition avec A. Gédalge. Après avoir obtenu une mention au prix Diémer en 1904 et s'être fait remarquer par des récitals essentiellement consacrés à Beethoven, Schubert et Chopin, il s'oriente vers la pédagogie, éditant une méthode de piano en 1907, en collaboration avec Diémer, avant d'assurer une classe de piano au Conservatoire de Paris (1921-1953). Citons, parmi ses élèves, Monique Haas, Yvonne Loriod, Jean Hubeau. Le compositeur a écrit de nombreuses pièces pour son instrument (Études, Valses, Sonatines, Enfantines, Préludes), pour l'orgue, la flûte, le violoncelle, ainsi que deux quatuors à cordes. L'interprète et le pédagogue ont laissé le souvenir d'un être simple et noble, plus enclin à la méditation qu'à la gloire.

Lhevinne (Josef)

Pianiste russe (Orel, près de Moscou, 1874 – New York 1944).

Fils d'un violoniste, il manifeste très tôt des dons éclatants. Un musicien suédois, Krysander, lui donne ses premières leçons de six à onze ans, avant qu'il n'entre, en 1885, au conservatoire de Moscou, dans la classe du grand pédagogue Safonov, en même temps que Rachmaninov et Scriabine. Il en sort avec une médaille d'or en 1891. À quatorze ans, il éblouit Anton Rubinstein, qui lui demande de jouer sous sa direction le 5e Concerto de Beethoven. Malgré les premiers succès à l'étranger, il rentre en Russie, où il épouse une pianiste, Rosa Bessie, et enseigne, à Tiflis (1900-1902), puis au conservatoire de Moscou (1902-1906). Installé à Berlin en 1907 et retenu par la guerre jusqu'en 1919, il part pour les États-Unis travailler à la Juilliard School of Music de New York, où sa femme devient un professeur de renom. Parmi ses élèves, John Browning, Arthur Gold, James Levine, Van Cliburn. Doué d'une prodigieuse technique, Josef Lhévinne n'a jamais sacrifié le message musical à la virtuosité gratuite, la rigueur du phrasé et de la mesure aux excès romantiques. Ses disciples à la Juilliard School, Sacha Gorodnitzki et Josef Raïeff, continuent sa tâche selon les préceptes qu'il a consignés dans un traité : Basic Principles in pianoforte playing (Philadelphie, 1924-1972).