Lemoine
Maison parisienne d'édition fondée en 1772 par le virtuose de la guitare Antoine Marcel Lemoine (1753-1817), et dirigée jusqu'à nos jours par ses descendants.
Spécialisée dans les ouvrages d'enseignement, la firme a publié notamment les célèbres traités d'instrumentation et d'orchestration de Berlioz, Gevaert et Widor, ainsi que le Panthéon des pianistes et le Répertoire classique du chant français.
Lenaerts (René Bernard Maria)
Musicologue belge (Bornem, près d'Anvers, 1902 – Louvain 1992).
Ecclésiastique, il étudia en même temps au séminaire de Mechelen et à l'institut Lemmens. En 1929, il obtint un doctorat de philologie germanique à Louvain avec une thèse sur la musique polyphonique néerlandaise au XVe siècle, Het Nederlands polifonies Lied in de 16de Eeuw, qui fut publiée en 1933. Il poursuit ses études de musicologie sous la direction d'André Pirro à Paris (1931-32). De 1944 à 1973, il enseigna à l'université catholique de Louvain, où il développa le département de musicologie, tandis qu'il succéda à Smijers à l'université d'Utrecht en 1958 et y resta jusqu'en 1971. Membre de l'IMS (International Musicological Society) et de l'Académie royale de Belgique, il a collaboré à la rédaction de la Revue belge de musicologie et à l'édition des Monumenta musicae belgicae. On lui doit de nombreux comptes rendus de ses travaux de recherches sur la musique polyphonique des XVe et XVIe siècles.
Lenaerts (Constant)
Compositeur et chef d'orchestre belge (Anvers 1852 – id. 1931).
Élève de Peter Benoit, il débuta, à dix-huit ans, comme chef d'orchestre du théâtre flamand d'Anvers. Il fut ensuite professeur au conservatoire de cette ville, chef des concerts populaires et du « Toonkunstenaarbond », et fondateur de la Société royale de l'harmonie. Parmi ses œuvres, citons une cantate De triomf van't licht (1890), de la musique instrumentale et des mélodies.
Lendvai (Erwin)
Compositeur hongrois (Budapest 1882 – Londres 1949).
Élève de Koessler à Budapest et de Puccini à Milan, il enseigna successivement la théorie à l'institut J.-Dalcroze à Hellerau (Dresde) en 1913, au conservatoire Klindworth-Scharwenka de Berlin (1914-1920), puis à la Hochschule de Hambourg en 1923. Kappelmeister de différentes sociétés chorales allemandes entre 1923 et 1933, il dut fuir le nazisme et s'établit à Londres. Au lendemain de la guerre, il renoua des liens étroits avec la Hongrie et s'intéressa particulièrement à l'œuvre de Béla Bartók, tout en dirigeant l'Académie de Györ.
Lendvay (Kamilló)
Compositeur hongrois (Budapest 1928).
Il étudia la composition à l'académie Franz-Liszt auprès de János Viski, et dirigea le théâtre d'État de marionnettes, puis le théâtre d'opérettes du Capitol, écrivant pour ces divers théâtres A harom testör (« les Trois Mousquetaires »), Musica leggiera (« ballet sur une musique de jazz », 1965), Knock out (1968), et, pour la télévision, A búvös szék (« la Chaise magique », 1972). Sa veine épique se manifesta dans Orogenesis (1969-70), oratorio pour chœur, cinq solistes, récitant et grand orchestre. Son cycle pour voix d'alto et ensemble de chambre Kocsiùt az éjszakában (« Chemin dans la nuit », 1970, sur des poèmes d'E. Ady) confirma ses dons de dramaturge.
Leningrad
Dans le domaine musical, les premières années du pouvoir soviétique sont marquées par la nationalisation et la transformation de nombreux organismes musicaux, dont le conservatoire (auquel est adjoint, en 1923, un studio d'opéra), la Chapelle impériale (devenue la Chapelle académique d'État), le théâtre Marie (devenu le théâtre d'opéra et de ballet, et, à partir de 1935, le théâtre Kirov). L'année 1918 voit l'ouverture du théâtre Maly (le petit théâtre). Les initiatives de Lounatcharski, commissaire du peuple à l'instruction, favorisent les activités musicales dans les couches populaires. En 1923, la Philharmonie de Petrograd rassemble l'Orchestre symphonique d'État, la chapelle d'État, le Chœur communal des travailleurs (anciennement chœur Arkhangelski, du nom de son fondateur) et le quatuor Glazounov. Les concerts de la Philharmonie, dirigés par Cooper, Klimov, Malko, Samosoud, sont consacrés au répertoire classique ainsi qu'aux contemporains russes et occidentaux.
Au cours des années 20, Leningrad est à la pointe des réalisations artistiques. Après les reprises d'opéras de Wagner en 1923 (Tannhäuser, Lohengrin, Siegfried), ce sont les œuvres dramatiques de Schreker (Der ferne Klang, 1925), de Prokofiev (l'Amour des trois oranges, 1926), de Berg (Wozzeck, 1927), de Křenek (Johnny spielt auf, 1928) qui sont représentées, grâce aux initiatives de l'Association pour la musique contemporaine (fondée en 1924), tandis que les œuvres pianistiques de ces mêmes compositeurs, ainsi que celles de Bartók et du groupe des Six, sont révélées par des pianistes comme Maria Youdina.
La culture musicale et la musicologie sont représentées par Ivan Sollertinski, qui fait des cours publics d'histoire de la musique, et, surtout, par Boris Assafiev et Paul Lamm, qui entreprennent de restituer toute l'œuvre de Moussorgski d'après les manuscrits originaux. En 1928, la version originale de Boris Godounov est jouée à Leningrad.
Dans le domaine de la mise en scène d'opéra, les recherches d'avant-garde aboutissent, en 1935, à la Dame de pique de Tchaïkovski, dans la mise en scène de Meyerhold, qui suscite de violentes polémiques.
Leningrad est lié au nom du plus illustre compositeur soviétique : Dimitri Chostakovitch (1906-1975), qui fit dans cette ville toutes ses études et y fit ensuite représenter ses opéras le Nez (1930) et Lady Macbeth de Mzensk (1934). Il dédia, en 1942, à sa ville natale sa 7e Symphonie.
Parmi les autres représentants de l'art musical de Leningrad, il faut citer le compositeur populaire Soloviev-Sedoï (1907-1979), le pianiste Vladimir Sofronistki (1901-1961), le chef d'orchestre E. Mravinski (1906-1988), les musicologues Guinzbourg, Drouskin, Raaben, et le compositeur Boris Tistchenko (né en 1939), élève de Chostakovitch, qui est actuellement l'un des compositeurs les plus en vue de l'ancienne U. R. S. S.
Depuis 1944, le conservatoire de Leningrad porte le nom de Rimski-Korsakov.
Pour la période prérévolutionnaire : SAINT-PÉTERSBOURG.