Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
C

Calderón de la Barca (Pedro)

Poète et dramaturge espagnol (Madrid 1600 – id. 1681).

En intégrant de plus en plus la musique au spectacle, par des intermèdes chantés, par des danses ou par la présence de chœurs ou d'instruments en coulisse, Calderón a joué un rôle non négligeable dans les premiers âges du théâtre lyrique. La première zarzuela, El Jardín de Falerina (1648), et le plus ancien opéra espagnol connu, La Purpura de la rosa (de Hidalgo, 1660), l'eurent comme librettiste. Il a également utilisé la puissance d'évocation que permet la musique dans les autos sacramentales, avec des chants et des ballets.

calinda

Danse des Noirs des Antilles et du sud des États-Unis, à l'origine danse rituelle africaine accompagnée de tambours.

À l'acte II de l'opéra de Frederick Delius Koanga (1896-1897), dont l'action se déroule dans une plantation de Louisiane dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, les esclaves chantent et dansent « la Calinda » durant les préparatifs des fêtes d'un mariage.

Callas (María Kalogheropoúlos, dite la)

Soprano grecque (New York 1923 – Paris 1977).

Elle fit ses premières études musicales aux États-Unis et les poursuivit en Grèce où elle s'installa en 1937. Elle débuta en 1939 à Athènes dans Santuzza de Cavalleria Rusticana de Mascagni et devint l'élève d'Elvira de Hidalgo au conservatoire d'Athènes. Entrée à l'opéra de cette ville en 1941, elle y interpréta une grande variété de rôles. Après avoir sans succès tenté sa chance aux États-Unis, elle se fit remarquer en 1947 aux Arènes de Vérone dans La Gioconda de Ponchielli. Elle chanta alors en Italie des rôles de grande soprano dramatique : Turandot dans l'opéra de Puccini, et des héroïnes de Wagner (Isolde dans Tristan et Isolde, Kundry dans Parsifal, Brünhilde dans la Walkyrie). Mais, appelée en 1949 à Venise pour remplacer au pied levé Margherita Carosio dans les Puritains de Bellini, elle découvrit son véritable univers, celui du bel canto romantique italien, où elle devait s'affirmer de façon incomparable, ressuscitant un type de voix dramatique, mais capable de souplesse et de virtuosité, qui avait disparu.

   À la Scala de Milan, où elle débuta en 1950, Maria Callas inaugura une ère nouvelle, une grande partie du répertoire de ce théâtre étant choisie en fonction de sa présence. Elle y chanta des partitions auxquelles son nom est resté attaché, soit chefs-d'œuvre célèbres dont elle proposait une vision nouvelle, soit œuvres partiellement ou totalement oubliées, de la résurrection desquelles elle est à l'origine : Norma, la Somnambule et le Pirate de Bellini, la Vestale de Spontini, Médée de Cherubini, Alceste et Iphigénie en Tauride de Gluck, Anna Bolena, Poliuto et Lucie de Lammermoor de Donizetti, Macbeth, les Vêpres siciliennes et La Traviata de Verdi, sans oublier, dans le registre bouffe, le Turc en Italie de Rossini. Dans le même temps, Maria Callas chantait dans le monde entier, célébrée comme aucune autre cantatrice du XXe siècle ne l'avait été. En 1962, alors que ses moyens vocaux déclinaient, elle s'installa à Paris. En 1963 et 1965, elle donna quelques représentations de La Tosca et Norma à l'Opéra de Paris et au Covent Garden de Londres, et, quoiqu'elle eût été par la suite fréquemment annoncée et même affichée, elle ne parut plus au théâtre, se produisant seulement occasionnellement en concert.

   Possédant à l'origine une étendue vocale de près de trois octaves, avec une technique très remarquable, notamment dans le domaine de la vocalise, Maria Callas était une actrice admirable autant qu'une musicienne inspirée. La voir en scène était une expérience inoubliable. Son art a profondément marqué l'évolution du théâtre lyrique, tant dans le style d'interprétation que dans l'orientation du répertoire. Le don total de sa personne à des rôles très divers était incompatible avec toute prudence dans la manière de conduire la voix, ce qui explique la brièveté de sa carrière.

Callinet

Famille de facteurs d'orgues français, actifs dans l'est de la France pendant un siècle environ (v. 1780-1890).

Le fondateur de la dynastie,François (1754-1820), travailla avec Riepp, à Dijon, et transmit à ses successeurs l'héritage de la facture traditionnelle du XVIIIe siècle. Son fils Joseph (1795-1857) fut le plus remarquable organier de la famille et parvint à maintenir, dans la décadence de la facture au XIXe siècle, et avant l'épanouissement de l'orgue symphonique de Cavaillé-Coll, un style de grande tenue. Les quelque 150 instruments signés par les Callinet valent par la qualité de leur mécanique et de leur harmonisation. D'autres membres de cette illustre famille sont Claude-Ignace (1803-1874), frère de Joseph, Louis-François (1834 – v. 1890), fils de Claude-Ignace, ainsi que le cousin des frères Callinet, Louis (1786-1846), qui s'établit à Paris.

Calmel (Roger)

Compositeur français (Béziers 1921 – ? 1998).

Élève, au Conservatoire de Paris, de Simone Plé-Caussade pour le contrepoint et la fugue, de Jean Rivier et Darius Milhaud pour la composition, il a reçu le grand prix musical de la Ville de Paris (1958) et diverses autres récompenses. Musicien minutieux, il fait usage dans une certaine mesure des techniques dodécaphoniques, mais son écriture à l'harmonie riche, parfois violemment dissonante, reste caractérisée dans l'ensemble par une belle inspiration mélodique et une allure noble. Il a écrit une symphonie, des œuvres concertantes, des suites et poèmes symphoniques, de la musique théâtrale (le Jeu de l'amour et de la mort, d'après Romain Rolland, 1966), des mélodies et cantates pour solistes (Cantate du jardin des Oliviers, pour baryton, clavecin et cordes, 1971 ; 5 Nocturnes pour mezzo-soprano et ensemble instrumental, 1973, etc.), des œuvres chorales à caractère profane (Cantate de la vigne, 1974) ou religieux (Marie au Calvaire, oratorio d'après Péguy, 1977), Requiem à la mémoire de la reine Marie-Antoinette (1993).

Calonne (Jacques)

Compositeur belge (Mons 1930).

Il a travaillé au conservatoire de Mons (1944-1947), puis avec Jean Absil, et a poursuivi des études personnelles. Il a suivi les cours d'été de Boulez et Stockhausen à Darmstadt, où plusieurs de ses partitions ont été créées et où il a obtenu un prix de composition en 1962. S'adonnant, parallèlement à la musique, à une activité picturale et littéraire, il a écrit notamment, pour orchestre : Chances (1961), Orbes (1965) ; pour instrument seul : Quadrangles pour piano (1959), Fenêtres et boucles pour piano (1960), Cahier pour violoncelle (1961) ; pour ensembles de chambre ou formations instrumentales diverses : Métalepses pour 9 exécutants (1957), Album pour quatuor (1958), Pages pour 19 instruments (1959), Tome pour 2 pianistes et 3 percussionnistes (1962), Scolies pour orchestre de chambre (1964), Mutations pour 2 à 5 pianos (1972-1975), Partiels pour violoncelle et 12 autres solistes (1974-1976).