épître
Transcription liturgique du mot latin epistola, qui signifie simplement « lettre ».
L'épître constitue, dans la messe traditionnelle, la première des deux lectures solennelles faites à haute voix ou chantées sur un timbre psalmodique propre dans la première partie de la messe, la seconde étant l'évangile. Cette lecture, variable selon la fête, était tirée soit de l'Ancien Testament, soit des lettres (épîtres) d'apôtres, d'où son nom, et se faisait obligatoirement du côté gauche de l'autel (à droite pour l'assistance), dit « côté épître » ; la droite honorifique (à gauche pour l'assistance) était le « côté évangile ». La lecture de l'épître, comme celle de l'évangile, traditionnellement en latin, fut dans certains pays, dont la France, transférée en langue vulgaire peu avant le concile Vatican II ; cette réforme semble avoir servi de ballon d'essai pour la campagne d'élimination de la liturgie latine menée après le concile en invoquant son autorité, mais, en fait, à l'encontre de ses prescriptions. La messe de Paul VI a rétabli l'usage antérieur de deux épîtres distinctes, l'une consacrée à l'Ancien Testament, l'autre au Nouveau.
Équateur
Les vicissitudes de l'histoire locale ont longtemps compromis la vie musicale de l'Équateur, à laquelle les franciscains flamands avaient donné une vive impulsion dès le XVIe siècle. Deux compositeurs ont marqué cette époque, Diego Lobato (1538-1610) et Gutierre Fernandez Hidalgo (1554-1620), ainsi que, un peu plus tard, Manuel Blasco, maître de chapelle à la cathédrale de Quito. Pendant trois siècles, cette cathédrale fut parmi les grands centres de culture musicale en Amérique latine, et le répertoire de plain-chant qu'on y interprétait venait de Tolède et appartenait donc à la tradition mozarabe.
Il faut attendre cependant le début du XXe siècle et la fondation d'un conservatoire national à Quito pour que l'activité musicale s'organise rationnellement, les principales manifestations en étant les travaux folkloriques. C'est le folklore qu'on trouve également à la base des œuvres de Pedro Traversari, longtemps directeur du conservatoire de Quito au début du siècle, de Segundo Luis Moreno (1882-1972), directeur de 1937 à 1941 d'un nouveau conservatoire national fondé en province à Cuenca, puis directeur d'un conservatoire à Guayaquil, et de Luis H. Salgado (né en 1903), qui ont été les personnalités les plus importantes de la musique en Équateur à l'époque moderne.
Érard
Famille française de facteurs de pianos, de harpes et d'orgues.
Sébastien (Strasbourg 1752 – Paris 1831). Fils de menuisier, il entra en 1768 comme ouvrier dans l'atelier d'un facteur de clavecins et se distingua immédiatement par son esprit inventif, son incessante recherche de perfectionnements. Il construisit un « clavecin mécanique », instrument complexe mais qui connut un grand succès. Protégé par la duchesse de Villeroy et installé dans l'hôtel de celle-ci, il construisit en 1777 le premier piano-forte français. Rejoint à cette époque par son frère Jean-Baptiste (Strasbourg 1745-Paris 1826), il fonda un établissement qui connut un développement rapide. Il apporta au piano, notamment, les perfectionnements suivants : faux marteau à double pilote (1790), échappement simple (1794), remplacement de la pointe du sommier des chevilles par une agrafe (1809), barrage métallique, échappement double (1822). Il inventa différentes variantes de piano : piano à deux claviers, piano-secrétaire, piano-clavecin, « piano organisé » (ce dernier était la combinaison d'un piano avec un petit positif à deux claviers). Son apport à la facture de la harpe fut également très important : en remplaçant le mécanisme à crochets ou à béquilles par un mécanisme à fourchettes et en créant le mécanisme à double mouvement, il amena l'instrument à son stade actuel. Il s'intéressa à l'orgue et construisit l'instrument du palais des Tuileries (1827-1829).
Pierre (Paris 1794 – id. 1865). Fils de Jean-Baptiste, il poursuivit brillamment l'œuvre de son oncle Sébastien et fit paraître deux essais historiques sur l'évolution de la harpe et du piano. La maison Érard poursuivit son existence et finit par s'associer en 1959 à la maison Gaveau au sein de la société Gaveau-Érard.
Erb (Donald)
Compositeur américain (Youngstown, Ohio, 1927).
Après des études à Kent State, Cleveland, Indiana et Paris (Nadia Boulanger), Donald Erb enseigna lui-même à Cleveland et Indiana. Malgré la formation traditionnelle à laquelle se rattachent certaines pages symphoniques (Christmas Music, 1967 ; The Seventh Trumpet, 1969 ; Cummings Cycle, 1963) ou instrumentales (quatuor à cordes, Correlations, 1958 ; Summer Music pour piano, Antipodes pour quatuor à cordes et percussion, 1965), il a recours occasionnellement à des moyens d'expression propres à sa génération (Reconnaissance, 1967, pour moog synthétiseur, violon, contrebasse et piano).
Erb (Karl)
Ténor allemand (Ravensburg, Souabe, 1877 – id. 1958).
Il était employé municipal dans sa ville natale lorsque sa voix fut découverte et il débuta, sans avoir fait d'études de chant, en 1907 au Hoftheater de Stuttgart dans Der Evangelimann de Kienzl. À Lübeck, puis de nouveau à Stuttgart, il se familiarisa avec le répertoire, chantant les rôles les plus variés, de Lohengrin à l'opérette, avant d'être engagé en 1913 à Munich où il devint le ténor favori de Bruno Walter et où il fut le créateur, en 1917, de Palestrina de Pfitzner. À partir de 1930, il abandonna la scène et se consacra au concert. Il devint l'interprète le plus célèbre à son époque de l'évangéliste dans les Passions de Bach, ainsi qu'un éminent chanteur de lieder. Il conserva intacte jusqu'à soixante-dix ans sa voix d'un timbre très particulier, menée avec une habileté, une musicalité, un sens de l'articulation et du phrasé exceptionnels.
Erb (Marie-Joseph)
Organiste et compositeur français (Strasbourg 1858 – Andlau, Bas-Rhin, 1944).
Élève, à Paris, de l'école Niedermeyer, puis de Widor, il se perfectionna dans le jeu du piano auprès de Liszt, à Weimar. Il fut organiste à Sélestat, puis à Saint-Jean de Strasbourg, et professeur de piano, d'orgue et de composition au conservatoire de Strasbourg, de 1910 à 1937. Son œuvre de compositeur est très vaste et touche à tous les genres, dans le style postromantique.