Balakauskas (Osvaldas)
Compositeur lituanien (Vilnius 1937).
Il étudie la musique à Vilnius, puis à Kiev (1966-1969). Il compose essentiellement de la musique de chambre, mais écrit aussi quelques pièces pour orchestre : Symphonie (1973), Ad astra (1976). Son langage est d'essence webernienne, mais, depuis 1970, il tente de retrouver, par des modes de 8 et 9 tons, de nouvelles possibilités harmoniques comparables aux modes, surtout pentatoniques, de la musique paysanne. Dans le domaine des rythmes, chez lui très organisés, il reprend à son compte les résultats acquis par B. Blacher et H. Searle. Fort élaborée techniquement, la musique de Balakauskas s'oppose à la tradition soviétique, vouée à la cantate académique et à la symphonie miaskovskienne.
Balakirev (Mili Alexeïevitch)
Compositeur russe (Nijni-Novgorod 1837 – Saint-Pétersbourg 1910).
Cet autodidacte naquit dans un milieu de toute petite noblesse ruinée. Oulibichev, riche gentilhomme et excellent biographe de Mozart, lui permit de se former au contact de l'orchestre qu'il entretenait et, en 1855, le présenta à Glinka. En 1877, Balakirev entreprit la réédition de l'œuvre de Glinka. La même admiration le poussa, pour tenter une réforme musicale fondée sur les principes de ce maître, à réunir autour de lui, à Saint-Pétersbourg, de jeunes dilettantes : Cui, Moussorgski, Rimski-Korsakov et Borodine ; ce fut la « puissante petite bande », plus connue sous le nom de « groupe des Cinq ». Pour divulguer et mettre en pratique les idées du groupe, Balakirev créa, en 1862, l'École libre de musique, consacrée à la diffusion des œuvres russes. Il vivait au jour le jour : leçons de piano, prestations dans des salons ; il fut même employé de gare, mais trouva enfin une relative sécurité matérielle comme directeur de la Chapelle impériale (1883-1895), institution qu'il réorganisa profondément. Souvent souffrant, atteint d'une grave maladie, il avait un tempérament autoritaire qui fut cause de l'isolement dont il souffrit à la fin de sa vie.
Sur le plan de la composition, une soif de perfection dans sa propre musique peut sembler une fuite devant l'achèvement d'un acte : il mit seize ans pour écrire Thamar, œuvre de vingt-trois minutes, et trente-six ans pour sa première symphonie. Le folklore fut une source importante de son inspiration. Balakirev manqua sans doute de souffle et de spontanéité, mais, sans lui, il n'y aurait pas eu de continuateur de Glinka, et, peut-être, pas de musique nationale russe.
Œuvres principales : Ouvertures, 2 symphonies, 2 poèmes symphoniques, 2 concertos pour piano et orchestre, œuvres pour piano seul (sonate, mazurkas, valses), nombreuses mélodies, chœurs.
balalaïka
Instrument populaire russe de la famille du luth, à caisse triangulaire montée de trois cordes simples ou doubles.
Comme la mandoline, dont elle se rapproche aussi par sa touche garnie de frettes, la balalaïka se prête au jeu mélodique par le va-et-vient rapide d'un plectre sur la corde, qui produit ainsi un son tremblé continu. Elle existe en plusieurs tessitures, de la basse au soprano. On peut rencontrer des ensembles de balalaïkas très fournis.
Balanchivadze
Famille de musiciens russes.
Meliton Antonovitch (Kutaïs, Géorgie, 1862 – id. 1937). Élève de Rimski-Korsakov, il joua un rôle historique en composant, le premier, opéras et romances, puisant largement leurs sources littéraires et musicales dans le patrimoine folklorique géorgien.
Andreï Melitonovitch (Saint-Pétersbourg 1906), fils du précédent et frère du chorégraphe George Balanchine. Élève d'Ippolitov-Ivanov et de Jitomirski, il a assumé une longue activité pédagogique au conservatoire de Tbilissi. C'est un compositeur essentiellement symphonique, auteur de deux grandes symphonies (dont la première [1944] évoque la violence de la Seconde Guerre mondiale), d'une série de tableaux symphoniques, de 4 concertos pour piano et orchestre (dont le troisième est écrit pour et sur les enfants : scènes de la vie des écoliers, rapports parents-enfants), et du premier ballet géorgien, le Cœur de la montagne (1936-1938), utilisant des mélodies et rythmes de danses populaires et relatant un épisode de la révolte paysanne contre le prince Eristhavi au XVIIIe siècle.
Balassa (Sandor)
Compositeur hongrois (Budapest 1935).
Ayant abordé la musique à l'âge de dix-sept ans, il étudia d'abord la direction chorale (1952-1956), puis la composition à l'Académie de musique de Budapest avec E. Szervansky (1960-1965). Depuis 1964, il est producteur au département musical de la radio hongroise. Il écrivit la cantate Âge d'or pour soprano, chœur et orchestre en 1965, Zénith pour contralto et orchestre en 1967, et parvint à la célébrité avec son Requiem pour Lajos Kassak pour soprano, ténor, basse, voix mixtes et orchestre (1969). Cette œuvre obtint le premier prix de la Tribune internationale des compositeurs, à Paris, en 1972. La même année, Balassa reçut le prix Erkel. Ses œuvres suivantes, parmi lesquelles Iris pour orchestre (1971) ou Lupercalia, « concerto in memoriam Igor Stravinski » pour ensemble d'instruments à vent (1972), lui ont valu une audience internationale. On lui doit aussi de la musique de chambre et des mélodies. Son esthétique, dans la tradition expressionniste d'Emil Petrovics, révèle une personnalité inquiète, parfois violente, mais aux dons mélodiques évidents. En témoigne l'opéra Sur le seuil, sur un livret de Gaza Fodor d'après Draussen vor der Tür de Wolfgang Borchert, composé de 1973 à 1977 et créé à Budapest en 1978.
Balázs (Árpád)
Compositeur hongrois (Szentes 1937).
Il fait ses études au conservatoire de Szeged, puis à l'Académie F.-Liszt de Budapest, dans la classe de composition de F. Farkas (1961-1964). Successeur spirituel de Bartók, utilisant fréquemment la veine populaire, il ne s'est pas limité à un postsérialisme d'éthique bartókienne. L'importance de son œuvre chorale en fait un continuateur de Kodály. Balázs a également composé de la musique symphonique, une musique de ballet, Quatorze Pièces faciles pour piano, des arrangements de chansons populaires et des musiques de film et de scène.