Wolfram von Eschenbach
Poète allemand (Eschenbach, près d'Ansbach, Bavière, v. 1170 – ? v. 1220).
C'est à la cour du landgrave Hermann de Thuringe qu'il écrivit l'essentiel de son Parzival et c'est là, sans doute, qu'il rencontra Walther et Morungen. Dans Willehalm, il adapta la légende française de Guillaume d'Orange. Il a laissé 7 chansons et relancé la mode de la chanson d'aube (Tagelied), dont il a accentué le caractère dramatique.
La notoriété de Wolfram von Eschenbach comme poète et comme musicien fut si durable qu'il apparaît encore dans le manuscrit de Colmar comme chef de file des Meistersinger.
Wolkenstein (Oswaldvon)
Poète et musicien autrichien (château de Schöneck, Tyrol, v. 1377 - Merano 1445).
Après des années de formation à travers l'Europe, il participa en 1401-1402 aux campagnes italiennes de Robert du Palatinat. En 1407, il obtint par héritage l'évêché de Bressanone et prit une part active aux affaires politiques locales. En 1409, il quitta l'Europe pour un pèlerinage d'un an à Jérusalem. Le concile de Constance (1415), au cours duquel il apprit probablement à connaître la chanson polyphonique française, marqua son entrée au service du futur empereur Sigismond. Une ambassade au Portugal le conduisit probablement jusqu'au Maroc la même année. De graves différends avec le duc Frédéric IV conduiront au démantèlement de son château de Greifenstein et à son incarcération dans les geôles du duc en 1422 et 1427. Après leur réconciliation, il participa encore à la diète de Nuremberg en 1431, puis, après un séjour en Italie, à Piacenza, il fit le voyage de Bâle en 1432, à l'occasion du concile.L'essentiel de son œuvre fut achevé dès 1425. Elle comprend cent vingt-six chansons de genre et de facture très divers qui puisent leurs thèmes dans la narration autobiographique, l'amour courtois, la ferveur chrétienne ou l'univers plus grivois des bains et des tavernes. L'invention mélodique de ses chansons monodiques se situe dans le prolongement de l'art des minnesänger, tandis que ses quarante compositions polyphoniques traduisent, par-delà certains traits parfois frustes, l'influence de la musique savante de l'Ars nova ou du Trecento et ouvrent la voie au Tenorlied.
Wolpe (Stefan)
Compositeur américain d'origine russe (Berlin 1902 – New York 1972).
Il fit ses études à Berlin avec Paul Juan, Franz Schreker et, en privé, avec Busoni, Webern et Hermann Scherchen. Après deux années de voyage (au cours desquelles il étudia notamment le chant grégorien à Poligny), il revint à Berlin comme directeur musical du Volkstheater où il fut étroitement associé avec Bertolt Brecht. Un séjour de quatre ans en Palestine (comme professeur de composition au conservatoire) précéda son départ pour les États-Unis (1938), où il fut tour à tour professeur à Black Mountain College et à Mannes School. Il eut, à ce titre, une très grande influence sur la jeune génération de compositeurs américains.
Attiré, à ses débuts, par l'union du jazz et des différentes techniques contemporaines, il a évolué vers un style personnel, sous l'influence de Schönberg, Webern, Stravinski et Bartók : variation développée, rythmes asymétriques et phrases irrégulières, contrepoint rigoureux, l'ensemble au service d'une esthétique néoromantique et d'une nature curieuse et vive.
Wood (sir Henry)
Chef d'orchestre anglais (Londres 1869 - Hitchin 1944).
Il étudia à la Royal Academy of Music (1886-1888), et commença sa carrière dans diverses compagnies théâtrales. En 1893 fut ouverte à Londres une nouvelle salle de concerts, Queen's Hall (détruite dans un bombardement en 1941), et à partir de 1895 y fut organisée tous les ans une série de concerts qui prirent le nom de Promenade Concerts (certains auditeurs disposant de places non assises). Wood prit la direction de ces Promenade Concerts, et devait la conserver seul jusqu'en 1940 (il eut alors comme assistant Basil Cameron), sauf pour une partie de la saison de 1912 et lorsque divers compositeurs contemporains vinrent y diriger leurs propres œuvres.Depuis la destruction de Queen's Hall, ces concerts ont lieu au Royal Albert Hall, tous les ans, de juillet à septembre et, depuis la mort de Wood, ils portent officiellement son nom (Henry Wood Promenade Concerts). Depuis 1927, la BBC en assume la responsabilité. C'est dans le cadre des Promenade Concerts, ou « Proms », élément essentiel de la saison d'été londonienne, qu'en 1912 Wood assura la création des Cinq Pièces pour orchestre op. 16 de Schönberg.
Woodward (Roger)
Pianiste australien (Sydney 1944).
Il étudie la composition au Conservatoire de Sydney avec Raymond Hanson, puis part à Varsovie où il travaille avec Alexander Sverjenski. Il se passionne d'emblée pour la musique contemporaine. Dans ce domaine, il est sans doute le pianiste qui possède le plus vaste répertoire. Barraqué, Cage, Berio, Xenakis et Penderecki sont parmi ses auteurs favoris. En 1985, il consacre cependant, à Sydney, une série de concerts à Chopin. En 1988, il y fonde l'orchestre de chambre Alpha Centauri, puis un festival. Débordant d'activités, il est souvent invité à Pékin et à Shanghai. Il est aussi compositeur, et signe en 1989 Sound by Sound, pour le Bicentenaire de la Révolution française.
work-song
Expression anglaise signifiant « chant de travail » et s'appliquant en général à toutes sortes de musiques vocales destinées à soutenir un travail dont elles épousent le rythme (chants de laboureurs, de piqueurs de riz, de bûcherons), et en particulier aux chants afro-américains nés de l'esclavage et qui sont une des origines du blues et du jazz.
Le work-song présente en général un caractère lancinant et répétitif, et utilise souvent le principe du « call and response pattern » (structure d'appel et de réponse) : un soliste lance une formule à laquelle répond la collectivité. Le rythme peut être marqué par l'outil de travail (pioche, hache, marteau, etc.). Certains pionniers du jazz comme Huddie Ledbetter (1889-1949) ont enregistré des work-songs sous leur forme ancienne.