Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
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Frumerie (Gunnarde)

Compositeur et pianiste suédois (Nacka 1908 – Mörby 1987).

Ses études se déroulent à Stockholm, Vienne et Paris (avec A. Cortot et Sabanejev) où il est fortement impressionné par la musique de Debussy. Une grande partie de son œuvre est écrite pour le piano (Chaconne, 1932 ; Quatuor avec piano, 1941 ; Variations et Fugue, 1932 ; 4 concertos ; Ballade symphonique, 1943-44 ; concerto pour 2 pianos, 1953 ; trio avec piano no 2, 1952 ; 2e quatuor avec piano, 1963). Le style de Frumerie est d'un grand classicisme tempéré par des élans romantiques.

Frye (Walter)

Compositeur anglais du XVe siècle, actif vers 1450-1475.

On ne connaît rien de ses origines. En 1457, il appartenait à la corporation des musiciens de Londres, mais la plupart de ses œuvres se trouvent dans des manuscrits d'origine bourguignonne, ce qui laisse supposer que Walter Frye mena au moins une partie de sa carrière sur le continent. Sans doute plus jeune que Dunstable († 1453), Frye a continué à influencer les musiciens continentaux en leur apportant les « consonances » du style anglais. Il a laissé 3 messes, qui emploient la technique du cantus firmus (Summe Trinitati et Nobilis et pulchra [à 3 voix] et Flos regalis [à 4 voix]), 6 motets (5 étant à 3 voix) dont Sospitati dedit et l'Ave Regina, repris plus tard par Obrecht dans un motet et une messe du même nom, ainsi que quatre chansons.

Fuchs (Aloys)

Musicologue et collectionneur autrichien (Razova, Moravie, 1799 – Vienne 1853).

Fonctionnaire, également chanteur, il se constitua à partir de 1820 une précieuse collection d'autographes, de copies et d'éditions rares (Bach, Gluck, Haydn, Mozart, Beethoven et d'autres) dont la plupart devaient aller après sa mort à la Bibliothèque royale de Berlin et à celle de l'abbaye de Göttweig en Autriche. Cette collection possède toujours une valeur musicologique certaine, et il en va de même des divers catalogues thématiques dressés par Fuchs, en particulier de celui consacré à Haydn (manuscrit 1839, publié en fac-similé en 1968).

Fuchs (Robert)

Compositeur et pédagogue autrichien (Frauenthal, Styrie, 1847 – Vienne 1927).

Élève du conservatoire de Vienne (1865), il y enseigna l'harmonie (1875-1912) puis la théorie et le contrepoint, et fut organiste à la chapelle impériale de 1894 à 1905. Comme compositeur, il écrivit notamment deux messes, des pièces d'orgue, les opéras Die Königsbraut (1889) et Die Teufelsglocke (1893), ainsi que des œuvres pour piano, de musique de chambre et de musique symphonique fort appréciées de Brahms, mais il obtint surtout le succès par ses sérénades, qui lui valurent d'être appelé « Serenaden-Fuchs ». Pédagogue de renom, il contribua à former d'innombrables élèves parmi lesquels Gustav Mahler, Hugo Wolf, Frauz Schreker et Jean Sibelius.

Fuennllana (Miguelde)

Vihueliste et organiste espagnol aveugle (Navalcarnero v. 1500 – Valladolid v. 1579).

Il publia en 1554 à Séville un recueil de tablatures, comprenant 182 pièces pour vihuela, intitulé Orphenica Lyra. Divisé en 6 livres, ce recueil comprend à la fois des œuvres de sa composition et des transcriptions d'auteurs espagnols et étrangers de l'époque.

fugato (ital. ; « fugué »)

Terme utilisé par extension pour dire « en style fugué », ou « (un peu) comme une fugue ».

Traditionnellement, il indique qu'un passage d'un morceau (et non le morceau tout entier) est traité dans le style de la fugue, mais sans posséder toute la rigueur de celle-ci, par exemple sur le plan de la conduite des voix, ou encore sur celui de la définition et du traitement du sujet. Là aussi, la terminologie succéda à la pratique. Certains mouvements de structure binaire de la musique préclassique commencent dans le style fugué puis deviennent homophone, et/ou ne font participer au style fugué que leurs voix supérieures, non leurs basses : ils peuvent être (en particulier chez Franz Xaver Richter) ou non (en particulier chez les compositeurs italiens ou viennois) intitulés fugato. En outre furent parfois appelées fugato, à cette époque, de véritables fugues (Michael Haydn). Avec le classicisme viennois, le procédé devint plus rare, et prit en général une autre fonction, celle de rendre plus dense et plus dramatique un développement de forme sonate ou un couplet central de rondo (finale du quatuor op. 55 no 1 de Haydn, finale de l'Héroïque de Beethoven). À partir de la même période, et avec la même fonction, on trouve des fugatos au sein de séries de variations pour le reste homophones (premier mouvement du quatuor op. 76 no 6 de Haydn, finale de l'Héroïque de Beethoven). Comme mouvements ou œuvres avec fugato datant de ces années, on peut encore citer, de Dittersdorf, le finale du quatuor en la majeur ; de Mozart, les finales du quatuor K. 387, du concerto pour piano K. 459, de la Plaisanterie musicale K. 522 et de la symphonie Jupiter, ainsi que l'ouverture de la Flûte enchantée ; de Haydn, les finales de plusieurs trios pour baryton, du quatuor op. 64 no 5 (l'Alouette) et des symphonies nos 95 et 101 (l'Horloge) ; de Beethoven, les deuxièmes mouvements de la 7e symphonie et du quatuor op. 95, ainsi que les Variations Diabelli. Aux époques romantique et moderne, cet usage du fugato devait se poursuivre, jusqu'à parfois servir à « remettre en marche » un discours, en d'autres termes remédier à un fléchissement de l'inspiration.

Fugère (Lucien)

Baryton français (Paris 1848 – id. 1935).

Il fit ses débuts au café-concert. Engagé à l'Opéra-Comique en 1877, il y resta trente-cinq ans, chantant plus de cent rôles du répertoire français et étranger. Il chanta, parmi les premiers, le père de Louise et Boniface dans le Jongleur de Notre-Dame. Dans le répertoire étranger, il faut mentionner Papageno, Figaro, Leporello et Falstaff. Il chanta jusqu'à l'âge de quatre-vingts ans et célébra cet anniversaire dans une représentation de la Basoche de Messager (rôle du duc de Longueville). L'art de Fugère était caractéristique du chant français à son meilleur : phrasé exemplaire, articulation parfaite, goût musical. Il était, en outre, un remarquable comédien.