sus-dominante
Nom donné au 6e degré de la gamme lorsqu'il a une fonction harmonique, et dans ce cas seulement. Cet emploi étant exceptionnel, en langage classique contrairement à la dominante et à la sous-dominante , le terme est peu employé. Il est, du reste, contestable, car il a été forgé par analogie à partir d'un contresens sur le mot « sous-dominante ». Ce dernier, à l'origine, ne voulait pas signifier « degré au-dessous de la dominante », mais « dominante du dessous », c'est-à-dire la quinte inférieure de la tonique comme la dominante en était la quinte supérieure. Dans une telle acception, le mot « sus-dominante » n'avait aucun sens.
Susato (Tylman)
Compositeur et éditeur de musique flamand (v. 1500 – Anvers ? 1561/1564).
Il est calligraphe, en 1529, et trompettiste, en 1531, de la cathédrale d'Anvers, et devient la même année musicien de la ville. Il le restera jusqu'en 1549. Après deux tentatives infructueuses de coopération avec les imprimeurs Henry ter Bruggen et Willem Van Vissenaecken (1541), puis avec Van Vissenaecken seul (1542), il obtient en 1543 son propre privilège et publie alors, jusqu'en 1561, 57 recueils de musique : 3 livres de messes, 19 livres de motets (4 livres de sacrarum cantionum et 15 d'ecclesiasticarum cantionum), 11 Musyck boexken et 24 recueils de chansons, dont une série en 14 livres. Une grande partie de ses publications est consacrée aux compositeurs franco-flamands en général sous forme d'anthologies.
Il consacre, par exemple, 4 Musyck boexken à Clemens non Papa, et 4 autres, à son élève G. Mes ;, 1 recueil de chansons, à Th. Crecquillon ; 1 autre à P. de Manchicourt ; 1 album rétrospectif, à Josquin Des Prés, et plusieurs, à ses propres compositions. Il édite, en effet, lui-même la plupart de ses œuvres, dont 1 messe (In illo tempore), 7 motets, 10 Souterliedekens (dans les recueils consacrés à Clemens non Papa), 1 livre de danses (volume 3 des Musyck boexken) et quelque 90 chansons. Premier imprimeur de musique important en Flandre, il fut également l'un des premiers à publier des œuvres de Lassus, auquel est consacré l'unique volume édité par son fils et successeur, Jacques Susato, en 1564.
Süsskind (Walter)
Chef d'orchestre et pianiste tchèque naturalisé anglais (Prague 1913 – Berkeley 1980).
À l'Académie de Prague, il étudie le violon avec Josef Suk et la composition avec Alois Haba, avant de rencontrer Georges Szell à Berlin. De 1934 à 1938, il en est assistant et pianiste au Théâtre-Allemand de Prague. Il émigre à Londres en 1938, où il joue jusqu'en 1942 dans le Trio tchèque avant de diriger, de 1943 à 1945, la Carl Rosa Opera Company. De 1946 à 1952, il dirige au Sadler's Wells et au Scottish National Opera. En 1956, il commence une carrière canadienne en étant, jusqu'en 1965, à la tête de l'Orchestre symphonique de Toronto. À partir de 1962, il dirige le Festival d'Aspen, et termine sa carrière à l'Orchestre de Cincinnati, de 1978 à 1980. Il a fait découvrir les symphonies de Mahler et de Bruckner au public canadien. Il a réalisé de remarquables enregistrements du Prince de bois, du Château de Barbe-Bleue et de la Cantate profane de Bartók.
Süssmayr (Franz Xaver)
Compositeur autrichien (Schwanenstadt, Haute-Autriche, 1766 – Vienne 1803).
Il étudia avec son père, puis au monastère de Kremsmünster (1779-1787), et, en 1788, s'installa à Vienne comme professeur de musique. En 1790 ou 1791, il fit la connaissance de Mozart, qui lui enseigna la composition. Après la mort de Mozart, il étudia le style vocal avec Salieri, et, de 1794 à sa mort, fut maître de chapelle au Burgtheater pour l'opéra allemand, obtenant le succès dans le genre du singspiel avec Der Spiegel von Arkadien (1794), Die edle Rache (1795), Der Wildfang (1797) ou encore Soliman der Zweite oder Die drei Sultaninnen (1799). On se souvient principalement de lui pour la part qu'il prit dans l'achèvement du Requiem de Mozart (EYBLER), dont il acheva aussi le concerto pour cor K.412. Il composa aussi probablement les récitatifs non accompagnés (secco) de la Clémence de Titus.
Sutherland (Joan)
Soprano australienne (Sydney 1926).
Avant son arrivée à Londres en 1950, elle avait débuté à Sydney dans le principal rôle d'un opéra d'Eugène Goossens : Judith. À Londres, elle chanta d'abord des rôles lyriques comme Micaëla de Carmen et Agathe du Freischütz. En 1955, elle créa The Midsummer Marriage de Michael Tippett. Son mariage avec Richard Bonynge, l'année suivante, donna un tournant décisif à sa carrière. Avec Lucia di Lammermoor en 1959, elle s'affirma comme une des plus brillantes stars du bel canto orné et commença une carrière internationale, dans laquelle Haendel, Rossini, Donizetti, Bellini, devaient trouver en elle une virtuose exceptionnelle. Dans les années 70, elle exhuma avec bonheur un certain nombre d'opéras français oubliés tels que Esclarmonde et le Roi de Lahore de Massenet, auxquels elle donna un regain de popularité. La caractéristique la plus étonnante de la voix de Sutherland, plus encore que son étendue (du do3 au sol5), est sans doute sa puissance unie à une extraordinaire agilité. C'est avant tout une cantatrice d'abattage. Son brio, dans les mouvements rapides, paraît insurpassable. Mais sa diction laisse à désirer et son expression paraît souvent conventionnelle.
Svanhölm (Set)
Ténor suédois (Västeräs 1904 – Saltsjö-Duvnäs 1964).
Il étudie l'orgue, et devient en 1927 l'élève de John Forsell à Stockholm. Il débute en 1930 à l'Opéra de Stockholm, mais il est d'abord baryton. En 1936, il fait ses débuts de ténor. À partir de 1938, il s'impose comme wagnérien à Salzbourg, Berlin et Budapest, avant de chanter à Bayreuth en 1942. De 1946 à 1956, il poursuit sa carrière au Metropolitan de New York, et dirige l'Opéra royal de Stockholm de 1956 à 1963. Il a marqué les rôles de Siegmund et Siegfried dans la Tétralogie, ainsi que Tristan. Dans les pays scandinaves, on l'a souvent comparé au Danois Lauritz Melchior.
Sveinsson (Atli Heimir)
Compositeur et pédagogue islandais (Reykjavík 1938).
Il étudie à Reykjavík, Cologne et Darmstadt avec G. M. Koening, K. Stockhausen, H. Pousseur et A. Zimmermann. Sveinsson est un avant-gardiste qui, après avoir hésité entre l'aléatoire (Mengi pour piano, 1970) et l'exactitude (Drei Impressionen, 1961), a réussi à équilibrer ces deux tendances dans ses œuvres les plus récentes : Concerto pour alto (1971), Concerto pour flûte et Könnun (1972). Avec Bizarreries, pour soprano, flûte, piano et bande magnétique (1973), il introduit des éléments de théâtre musical qu'il développe dans Flower Shower (1974). Président de l'Union des compositeurs islandais, il a été joué en Europe continentale, notamment à l'Automne de Varsovie.