mélanges (all. Festschrift)
Volume édité en hommage à une personnalité (en général un musicologue) et comprenant une série d'articles rédigés par ses « collègues et amis », soit autour d'un thème ou de divers thèmes précis (en principe de la spécialité de la personnalité honorée), soit sur de thèmes choisis librement.
Melartin (Erkki)
Compositeur finlandais (Käkisälmi 1875 – Pukinmäki 1937).
Élève de Wegelius à l'Institut musical (future Académie Sibelius) d'Helsinki, il lui succéda en 1911 à la direction de l'établissement, conservant ce poste jusqu'en 1936. Il fut le premier à diriger Mahler en Finlande, et est l'auteur notamment de l'opéra Aino (1907, créé en 1909), de quatre quatuors à cordes et de huit symphonies, dont deux inachevées (de 1902 à 1925).
Melba (Nelly)
Soprano australienne d'origine écossaise (Melbourne 1861 – Sydney 1931).
Elle étudia à Paris avec la célèbre Mathilde Marchesi, dont elle devait devenir la plus brillante élève. Elle fit ses débuts à la Monnaie de Bruxelles en 1887, dans le rôle de Gilda de Rigoletto de Verdi. L'année suivante, elle parut à Londres, dans celui de Lucia di Lammermoor de Donizetti. Ses triomphes furent tels que, pendant près de quarante ans, elle fut « prima donna assoluta » à Covent Garden, décidant de l'engagement des artistes et de la distribution des rôles. Cela ne l'empêcha pas de mener une carrière internationale qui la conduisit aux États-Unis, en France, en Italie et même en Russie. Le répertoire de Melba était essentiellement italien (Lucia di Lammermoor, la Traviata, Rigoletto, la Bohème, Otello), et français (Faust, Roméo et Juliette, Hamlet). Elle aborda pourtant Lohengrin et même Siegfried de Wagner (ce dernier ouvrage une fois seulement). Sa voix était d'une beauté exceptionnelle et sa technique prodigieuse tant du point de vue de l'émission que de l'agilité qui lui permettait d'admirables fioritures. Son goût musical, la pureté de son style, une diction parfaite compensaient la froideur de son jeu d'actrice.
Melchior (Lauritz)
Ténor danois (Copenhague 1890 – New York 1973).
Il débute comme baryton à Copenhague en 1913 (Silvio dans Paillasse) et continue de chanter ces emplois pendant quatre ans. Après encore un an de travail, il fait ses seconds débuts comme ténor dans Tannhäuser en 1918. De 1921 à 1929, il poursuit ses études de chant avec Anna Bahr-Mildenburg ; et, en 1924, il incarne Siegmund et Parsifal à Bayreuth. Il y reviendra chaque année jusqu'en 1931.
Entre-temps, Lauritz Melchior devient le plus célèbre ténor wagnérien de l'époque. Il abandonne peu à peu ses autres rôles, Radamès, Paillasse, Jean dans le Prophète, Florestan dans Fidelio, où il a pourtant triomphé, afin de se consacrer plus exclusivement à Tristan et à Siegfried, qui seront les personnages de prédilection. À partir des années 30, le Metropolitan Opera de New York est son principal port d'attache. Il y fait ses adieux en 1950 dans Lohengrin.
Avec le recul, Melchior apparaît comme le plus grand ténor wagnérien que le monde ait connu. Sa voix était prodigieuse d'ampleur et de facilité, parfaitement égale sur toute l'étendue de son registre, avec un timbre d'une richesse sans égale. Ses demi-teintes forçaient l'admiration aussi bien que ses éclats de vaillance, et ses interprétations étaient toujours passionnantes, malgré un physique toutefois peu crédible.
mélismatique
Caractère d'un morceau dont l'usage systématique de mélismes d'une certaine ampleur est l'une des caractéristiques essentielles.
Le chant mélismatique s'oppose au chant syllabique, dans lequel à chaque syllabe correspond en principe une note et une seule, sauf à y glisser de temps à autre un court mélisme de faible amplitude. Ces deux styles de chant sont particulièrement tranchés dans le grégorien, où le style mélismatique culmine dans les graduels, répons, alléluias, et le style syllabique dans les antiennes ordinaires et les cantillations psalmodiques.
mélisme (gr. melisma, dérivé de melos à travers melizo, « chanter sans paroles », le plus souvent avec un instrument)
Terme désignant, dans une pièce chantée, un groupe de notes réunies sur une même syllabe et rappelant ainsi la mélodie instrumentale. Le mélisme se distingue de la vocalise par son caractère occasionnel et sa dimension plus restreinte ; en outre, il n'inclut pas, comme souvent la vocalise, de notion de virtuosité, bien qu'il présente parfois lui aussi un caractère vraiment ornemental.
Par analogie, on appelle aussi mélisme, dans la musique instrumentale, un groupe de notes ornementales venant agrémenter la mélodie sans en altérer la structure.
Melkus (Eduard)
Violoniste autrichien (Baden, près de Vienne, 1928).
De 1943 à 1953, il étudie le violon à l'Akademie für Musik und darstellende Kunst, et la musicologie à l'université de Vienne. Il travaille ensuite le violon à Paris avec F. Touche, à Zurich avec Schaichet et à Winterthur avec Peter Rybar. Il est alto solo dans l'orchestre de Tonhalle de Zurich (1955-56), dans l'orchestre de Winterthur (1957), et premier violon dans le nouveau Quatuor à cordes de Zurich. En 1958, il est nommé professeur de violon à l'Akademie (actuellement Hochschule) für Musik und darstellende Kunst de Vienne. En 1965, il fonde la Capella academica de Vienne, dont les musiciens utilisent uniquement des instruments d'époque. Il a publié des articles sur le violon et le livre le Violon (Lausanne, 1972).
Mellers (Wilfrid)
Compositeur et musicologue anglais (Leamington 1914).
Élève à l'université de Cambridge (1933-1938), il étudia en même temps la composition à Oxford avec E. Wellesz et E. Rubbra. Il fit ensuite une carrière d'enseignant, débutant à Dartington Hall avant d'être nommé à Downing College (Cambridge), puis à l'université de Birmingham et à celle de Pittsburg (États-Unis). En 1964, il fut nommé professeur de musique à l'université de York, et il y resta jusqu'en 1981, année où il devint directeur de la Britten-Pears School à Aldenburgh (Suffolk).
Réputé pour ses écrits, W. Mellers s'est particulièrement intéressé aux musiques anglaise et française du XXe siècle (Studies in Contemporary Music, 1948), mais aussi au phénomène social que la musique peut refléter, qu'il s'agisse de musique classique, de musique folklorique, de jazz ou de pop music.
Son œuvre de compositeur s'est orientée dans une direction analogue : attiré initialement par le style baroque, Mellers semble avoir été marqué par son expérience des États-Unis, et il mêle volontiers au diatonisme de ses débuts les techniques d'écriture les plus variées.