polyrythmie
Superposition de plusieurs parties ayant chacune un rythme différent et dont les accents d'appui ne coïncident pas entre eux.
Le terme est surtout employé en ethnomusicologie.
polytonalité
Procédé consistant à superposer deux ou plusieurs fragments appartenant chacun à une tonalité différente.
On trouve de fréquents exemples de polytonalité dans l'ethnomusicologie et aussi dans la musique polyphonique du Moyen Âge ou de la Renaissance. Dans une réponse en strette, par exemple, chaque partie semble souvent se mouvoir dans sa propre tonalité. Bach présente des exemples analogues (par ex. dans la fugue 8 de l'Art de la fugue, numérotation de l'éd. Leduc), mesures 23-31, le « grand sujet » apparaît au ténor en fa majeur dans un ensemble harmonique en ré mineur. Elle n'en est pas moins « cachée » par une harmonie monotonale, qui la fait passer inaperçue à l'audition superficielle. Les premiers exemples apparents, encore que toujours analysables monotonalement, apparaissent chez Beethoven, puis chez Wagner, et plus nettement encore chez Debussy et Richard Strauss. C'est à partir du Sacre du printemps de Stravinski (1913) que la polytonalité s'évade franchement de la consonance et de l'analyse monotonale (cf. D. Milhaud, Honegger), pour connaître, vers 1925, une période d'apogée qui durera jusque vers 1945 ; ensuite, elle cédera peu à peu la place aux tendances atonales prônées par l'école de Schönberg.
Pommier (Jean-Bernard)
Pianiste et chef d'orchestre français (Béziers 1944).
Il commence l'étude du piano à l'âge de quatre ans avec Mina Kosloff, puis au Conservatoire de Paris, auprès d'Yves Nat, dont il est l'un des derniers élèves, et de Pierre Sancan, et se perfectionne avec Eugène Istomin. Il donne son premier concert à l'âge de dix ans et remporte en 1960 le premier prix du Concours des Jeunesses musicales de Berlin. Lauréat du Concours Tchaïkovski deux ans plus tard, il est invité à se produire au Festival de Prades. Après une vingtaine d'années consacrées uniquement à une carrière de pianiste, il commence à diriger au début des années 80. Il enseigne également, et dirige à partir de 1990 le festival d'été de Melbourne.
Ponce (Manuel)
Compositeur et pianiste mexicain (Fresnillo, Zacatecas, 1882 – Mexico 1948).
Il étudia au conservatoire de Mexico, puis à Bologne et à Berlin, où il donna un récital en 1906. Il devint professeur de piano au conservatoire de Mexico en 1909, vécut comme critique musical à La Havane, de 1915 à 1917, puis reprit son enseignement au conservatoire de Mexico. De 1925 à 1933, il vécut à Paris, où il travailla avec Paul Dukas. En 1934-35, il dirigea le conservatoire de Mexico, où il eut comme élève Carlos Chavez. Il essaya dès lors de concilier dans ses œuvres les techniques modernes et les éléments folkloriques.
Sa recherche d'un art authentiquement national l'amena à recueillir de nombreuses mélodies populaires. On lui doit notamment 1 concerto pour piano (1912), la Balada mexicana pour piano et orchestre (1914), Chapultepec, 3 esquisses symphoniques (1929 ; rév., 1934), Poema elegiaco pour orchestre de chambre (1935), Concierto del Sur, pour guitare et orchestre (1941), destiné à A. Segovia, et de nombreuses chansons. Sa dernière grande œuvre, le Concerto pour violon (1943), contient en son deuxième mouvement des échos d'Estrellita, une chanson publiée par lui en 1914 et qui était devenue le plus grand succès d'Amérique latine.
Poncet (Antoine Ponce, dit Tony)
Ténor français (Maria 1918 – Libourne 1979).
En 1947, il étudie au Conservatoire de Paris avec Fernand Francell et Vuillermos. De 1955 à 1958, il remporte de grands succès en Belgique, à la Monnaie de Bruxelles notamment. À partir de 1958, il chante souvent à l'Opéra-Comique et à l'Opéra de Paris. Il triomphe aussi bien dans l'opéra français en incarnant don José, Nadir et Faust, que dans Verdi avec Aïda, le Trouvère et Rigoletto. Il a aussi interprété de nombreuses opérettes, notamment le Pays du sourire de Franz Lehar, qu'il a enregistré.
Ponchielli (Amilcare)
Compositeur italien (Paderno Fasolaro, Crémone 1834 – Milan 1886).
Il entra à neuf ans au conservatoire de Milan (où il fut plus tard le professeur de Puccini et de Mascagni), se fit remarquer avec une opérette et de la musique de chambre, puis, en 1856, avec ses Promessi Sposi (rév. en 1872) et s'affirma avec I Lituani (Scala de Milan, 1874), d'après Praga, l'un des pionniers du vérisme littéraire. Boito lui fournit l'excellent livret de sa Gioconda, d'après Angelo tyran de Padoue de Hugo (1876). Dans cet opéra, dont le succès ne s'est jamais démenti, Ponchielli réussit habilement à jeter un pont entre les dernières exigences du grand opéra, avec ses ensembles de type verdien, et le chant plus déclamé qu'adoptera bientôt la « jeune école ».
Désormais célèbre, il put se consacrer à la musique instrumentale ou sacrée, revenant parfois au genre lyrique, avec notamment le Fils prodigue (1880), drame intérieur d'une belle sobriété, et Marion Delorme (1885), sorte de retour à un romantisme méditatif. D'une personnalité discrète et trop modeste, Ponchielli a parfois plié son inspiration aux goûts du public, ce qui ne doit pas faire négliger son très réel talent dramatique ni son rôle efficace en cette période charnière entre le dernier Verdi et le vérisme naissant.
Pons (Lily)
Soprano américaine, d'origine française (Draguignan 1898 – Dallas 1976).
Elle étudia d'abord le piano au Conservatoire de Paris, puis se tourna vers le chant, et fit ses débuts en 1928 à Mulhouse dans le rôle de Lakmé. C'est dans ce rôle, ainsi que dans celui de Lucia de Lammermoor, avec lequel elle débuta en 1931 au Metropolitan Opera de New York, qu'elle remporta ses plus grands triomphes. Elle possédait une voix de colorature très agile, qui lui permettait de monter très haut dans l'aigu.
Ponselle (Rosa)
Soprano américaine (Merifen 1897 – Baltimore 1981).
De parents immigrants napolitains, elle commença sa carrière en duo avec sa sœur Carmella comme attraction dans les cinémas locaux. Découverte par Caruso, qui la fit engager au Metropolitan Opera de New York, pour le rôle de Leonora de La Forza del destino de Verdi, elle y débuta aux côtés du célèbre chanteur en 1918. Son succès fut immédiat, et elle devint, jusqu'en 1937, la principale vedette du répertoire italien au Metropolitan. De nombreuses reprises furent effectuées pour elle dans ce théâtre, et, en particulier, la Vestale de Spontini, Norma de Bellini, La Gioconda de Ponchielli. Dans le même temps, elle chanta à Londres en 1929, 1931 et 1935, et à Florence en 1931.
Sa voix, profonde et dramatique, était d'une égalité absolue, sa musicalité parfaite et son style superbe. De plus, Rosa Ponselle était belle et possédait une présence scénique considérable. Elle fut probablement la plus grande soprano verdienne du XXe siècle. Elle se retira à l'âge de quarante ans, au sommet de ses capacités, parce que son interprétation de Carmen avait été discutée.