Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
R

Ravenscroft (Thomas)

Compositeur et théoricien anglais ( ? v. 1582 – ? v. 1633).

Petit chanteur à la cathédrale Saint-Paul de Londres, il y eut pour maître Edward Pearce. Il devint Bachelor of Music à Cambridge vers 1607 et enseigna la musique au Christ's Hospital de Londres de 1618 à 1622. Il a publié trois recueils de pièces vocales, le plus souvent à trois ou quatre voix : Pammelia (1609, premier des rounds et des catches imprimés en Angleterre), Deuteromelia (1609) et Melismata (1611). Ces volumes contiennent des catches, des rounds, des ballades, des chansons à boire, la plupart de caractère humoristique et populaire, bien que quelques pièces de Pammelia soient écrites sur un texte sacré latin ou anglais dans le genre du psaume métrique. Il est aussi l'auteur d'un Brief Discourse (1614) où, traitant de la musique mesurée, il déplore les libertés prises en ce domaine par les musiciens contemporains et prône un retour au système médiéval. Il doit aussi sa célébrité à sa publication d'une centaine de psaumes assez pauvrement harmonisés (dont 48 par lui-même), connue sous le titre de Ravenscroft Psalter et encore en usage.

Rawsthorne (Alan)

Compositeur anglais (Haslingden, Lancashire, 1905 – Cambridge 1971).

Il a étudié à partir de 1925 au Royal College of Music de Manchester, puis à Berlin avec Egon Petri. Il a enseigné ensuite quelque temps, à partir de 1932, à la Darlington Hall School. En 1939, ses Études symphoniques furent jouées au Festival de la S. I. M. C. à Varsovie. D'une œuvre assez abondante, surtout dans le domaine instrumental, on retiendra notamment 3 symphonies dont la 2e pour soprano et orchestre (1950, 1959, 1964), 2 concertos pour piano (1939, rév. 1942, 1951) et 2 pour violon (1948, 1956), de la musique de chambre, la cantate A Canticle of Man (1952).

Raxach (Enrique)

Compositeur néerlandais d'origine espagnole (Barcelone 1932).

Élève de Nuri Aymerich de 1949 à 1952, il s'installa à Paris en 1958 pour y rencontrer Pierre Boulez, puis à Munich, Zurich et Cologne (jusqu'en 1962). De 1959 à 1966, il suivit les cours de Darmstadt. Installé aux Pays-Bas en 1962, il en devint citoyen en 1969. Il a écrit de la musique d'orchestre comme Metamorphose I (1956), II (1958) et III (1959), Syntagma (1964-65), Equinoxial (1967-68), Figuren in einer Landschaft (1975), Erdenlicht (1975), de la musique de chambre comprenant notamment 2 quatuors (1961 et 1971, le second avec équipement électronique), Aubade pour quatuor de percussion (1978) et Cadenza pour timbales (1979, rév. 1980), de la musique vocale dont Paraphrase pour mezzo-soprano et 11 exécutants (1969), Sine nomine pour soprano et orchestre (1973) et Soirée musicale pour clarinette basse, chœur de femmes et orchestre (1978).

La deuxième des sept syllabes qui, dans les pays latins, désignent aujourd'hui les notes de la gamme diatonique. Elle est placée un ton au-dessus de la première (do ou ut) et correspond au D du système alphabétique anglo-saxon.

   Dans l'ancienne solmisation, la syllabe ré pouvait correspondre, selon l'hexacorde, aux lettres clefs D (sol-ré-la), G (sol-ré-ut) ou A (la-mi-ré).

réalisation

Se dit de l'opération qui consiste, soit par écrit, soit directement à l'instrument, à compléter une notation abrégée, principalement s'il s'agit d'un signe d'ornement ou d'une basse de continuo, chiffrée ou non.

Reaney (Gilbert)

Musicologue anglais (Sheffield 1924).

Il étudie le français et la musique à l'université de Sheffield, où il est reçu Master of Arts en 1951 avec une thèse sur Guillaume de Machaut (The Ballades, Rondeaux and Virelais Set to Music by Guillaume de Machaut), puis obtient une bourse du gouvernement français pour mener à bien une étude sur le Roman de Fauvel à la Sorbonne (1950-1953). Il enseigne ensuite successivement aux universités de Reading (1953-1956), Birmingham (1956-1959), Hambourg (1959-60) et, depuis 1960, à UCLA (University of California at Los Angeles). Gilbert Reaney s'est entièrement consacré à l'étude de la musique du Moyen Âge et du début de la Renaissance et a publié un très grand nombre d'articles sur Machaut, mais aussi sur l'Ars nova, sur la musique médiévale anglaise et sur plusieurs points de théorie épineux (modes, altérations, formes musicales médiévales). Il a également réalisé les deux volumes du RISM sur les sources de la musique polyphonique du XIe au XIVe siècle, coédité la revue Musica disciplina et a aussi édité la série Corpus scriptorum de musica de l'American Institute of Musicology, se chargeant lui-même des traités de Philippe de Vitry et de Francon de Cologne.

rebec

Petit instrument à cordes frottées, vraisemblablement issu du rebeb maghrébin, qui fut très populaire au Moyen Âge et est encore en usage dans les pays balkaniques.

Assez semblable à la vièle quant à l'aspect extérieur, tandis que la forme brisée de son manche évoque le luth, il annonce le violon par sa touche dépourvue de frettes et l'accord par quintes de ses trois cordes. Les bois durs employés à sa construction ne favorisent pas la vibration dans l'aigu, d'où un son étriqué caractéristique. L'étendue de l'instrument, joué avec un court archet courbe, dépasse à peine deux octaves.

Rebel

Famille de musiciens français des XVIIe-XVIIIe siècles.

 
Jean ( ? – Versailles v. 1692). En 1661, il entra en qualité de « haute-taille » à la chapelle royale. Par la suite, il chanta dans de nombreux divertissements royaux, et dans des opéras de Lully (Cadmus et Hermione, Alceste).

 
Jean-Ferry (Baptiste), violoniste, claveciniste et compositeur, (Paris 1666 – id. 1747). Fils du précédent. Élève de Lully, membre des 24 Violons du roi en 1705, il devint en 1713 claveciniste accompagnateur à l'Opéra, puis compositeur de musique de la Chambre en 1718. Auteur de la tragédie lyrique Ulysse (1703), il a surtout joué un rôle important dans la musique instrumentale, et a été l'un des premiers en France à écrire des sonates pour violon (Recueil de 12 sonates, composé en 1695, publié en 1712-13). Il est également l'auteur de symphonies instrumentales, dont les Caractères de la danse (1715), où se révèle son souci du choix des timbres, et du ballet les Élémens (1737).

 
Anne-Renée, cantatrice, (Paris 1663 – Versailles 1722). Sœur du précédent, elle épousa en 1684 Michel Richard Delalande.

 
François, violoniste et compositeur, (Paris 1701 – id. 1775). Fils de Jean-Ferry. Il fut musicien à l'Opéra dès l'âge de treize ans. Couvert d'honneurs et de gratifications, il devint surintendant de la musique de la Chambre (1733-1753) et inspecteur de l'Académie royale de musique, conjointement avec son ami Francœur, avec lequel il écrivit en collaboration la musique de nombreux spectacles (le Ballet de la paix, 1738 ; les Augustales, 1749 ; Zelindor le roi des Sylphes, 1745). En dépit des nombreuses difficultés qu'il avait rencontrées à l'Académie royale, il en devint néanmoins administrateur général en 1772.