Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
L

Loehrer (Edwin)

Chef d'orchestre suisse (Andwil, Saint-Gall, 1906 – Orselina, Locarno, 1991).

Il étudie la direction d'orchestre et la composition à la Tonkunstakademie de Munich (1927-1932), l'orgue au conservatoire de Zurich et la musicologie à l'université de cette même ville. Il fonde en 1936 l'ensemble vocal de la radio de la Suisse italienne (Studio Lugano) et en 1961 la Società cameristica de Lugano, formation spécialisée dans l'interprétation de la musique italienne ancienne.

Lœillet

Famille de musiciens belges originaire de Gand.

 
Jean Baptiste, dit Jean de Londres (Gand 1680 – Londres 1730). Il fit ses études musicales à la maîtrise de la cathédrale de Gand, étudia l'orgue, le clavecin, la flûte, et enseigna ces diverses disciplines. En 1705, il fut engagé comme flûtiste à l'orchestre du Haymarket Theater de Londres. Il donna de nombreux concerts de flûte traversière, faisant connaître et apprécier cet instrument en Angleterre. Également compositeur, il écrivit plusieurs sonates en trio et des recueils d'exercices pour la flûte traversière et le clavecin (Lessons, v. 1712). Ces œuvres, dans lesquelles la maîtrise du contrepoint va de pair avec un sens mélodique très séduisant, se rattachent à l'esthétique française autant qu'au style concertant italien. Il avait constitué une importante collection d'instruments de musique, qu'il légua, en 1729, à ses cousins. L'anglicisation de son nom en « Lullie » créa des confusions avec celui de Lully.

 
Jacques (Gand 1685 – id. 1748). Comme Jean-Baptiste, son frère, il fit ses études à la maîtrise de la cathédrale de Gand. Après avoir été musicien du prince électeur de Bavière, Max Emmanuel, il fit carrière en France. En 1715, il faisait partie de la Chambre du roi Louis XV à Versailles en qualité d'hautboïste. Pendant ses loisirs il pratiqua, dit-on, la magie et donna à la cour des séances d'illusionnisme.

 
Jean-Baptiste, dit L'Œillet de Gand, cousin des précédents (Gand 1688 – Lyon v. 1720). Mort de bonne heure, il composa néanmoins 48 sonates pour flûte et basse, qui furent toutes éditées chez Roger à Amsterdam entre 1710 et 1717. Elles présentent un compromis entre la sonata da chiesa et la sonata da camera.

Loewe (Carl)

Compositeur allemand (Löbejün, près de Halle, 1796 – Kiel 1869).

Il étudia avec son père puis avec D. G. Türk à Halle. Nommé en 1820 organiste et cantor de la Jacobikirche de Stettin, il devait rester dans cette ville quarante-six ans, y remplissant également les fonctions de directeur général de la musique et de professeur au Gymnasium. Il écrivit dans la Berliner Allgemeine Musikalische Zeitung d'Adolph Bernhard Marx (fondée en 1824), donna des concerts de ses œuvres vocales à Vienne (1844), à Londres (1847), en Scandinavie (1851), en France (1857). Il fut, avant tout, un auteur de ballades pour voix avec accompagnement de piano ; Erlkönig (1818), sur le poème de Goethe (composé trois ans après le chef-d'œuvre du même nom de Schubert), fit sensation. Citons encore Herr Oluf (1821), Trois Ballades d'après Goethe, dont l'Apprenti sorcier (1832), Heinrich der Vogler (1836).

   Loewe fut un peu à la musique ce que Ludwig Uhland fut à la littérature allemande. On lui doit aussi 5 opéras, dont Die drei Wünsche (1834), des oratorios, dont Die Siebenschläfer (1833), des cantates et motets, 3 sonates pour piano, 2 symphonies. Dans les ballades, de couleur souvent populaire, à l'accompagnement descriptif, la musique varie en général d'une strophe à l'autre pour répondre aux exigences du texte.

Logothetis (Anestis)

Compositeur autrichien d'origine grecque (Burgas, Bulgarie, 1921 – Lainz, Autriche, 1994).

Élève d'Erwin Ratz (théorie) et d'Alfred Uhl (composition) à Vienne, il a travaillé en 1957 au Studio de musique électronique de Cologne avec Gottfried Michael König, et développé, à partir de 1958, un système original de notation graphique (cf. ses écrits Notation mit graphischen Elementen, Salzbourg, 1967 ; Zeichen als Agregatzustand der Musik, Vienne, 1974). De 1950 à 1960, il a écrit, surtout, des œuvres de chambre et d'orchestre en notation traditionnelle et d'obédience sérielle. Parmi ses ouvrages en notation graphique, les ballets Himmelsmechanik (1960), 5 Porträte der Liebe (1960) et Odyssee (1963), les œuvres de théâtre musical Party (1961) et Karmadharmadrama (1961-1968), et Entomology-party, écrit pour la radio (1972). Citons encore Klangfelder und Arabeske pour piano et bande magnétique ou orchestre de chambre (1976), et Daidalia oder Das Leben einer Theorie (Daidalia ou la Vie d'une théorie, 1977), qui relève du théâtre musical.

Lolli (Antonio)

Violoniste italien (Bergame v. 1725 – Palerme 1802).

Il fut violoniste à la cour de Stuttgart de 1758 à 1774, puis à celle de Saint-Pétersbourg jusqu'en 1778, et, en fin de carrière, voyagea beaucoup (Paris, Espagne, Londres, Palerme, Copenhague, Paris, Vienne, Naples). Doté d'une très grande technique, il a écrit ­ sans doute non sans être aidé ­ 8 concertos pour violon, 3 cahiers de sonates pour violon avec basse continue, 6 duos pour 2 violons, ainsi qu'une École du violon en quatuor (v. 1784).

Lombard (Alain)

Chef d'orchestre français (Paris 1940).

À sept ans, il prend ses premières leçons de violon avec Line Talluel. L'année suivante, il rencontre Suzanne Demarquez, qui lui enseigne le piano et le solfège. Admis à neuf ans au Conservatoire national supérieur de Paris, dans la classe de direction d'orchestre de Gaston Poulet, il dirige pour la première fois, deux ans plus tard, l'Orchestre Pasdeloup. Après son baccalauréat, il se consacre totalement à la musique, étudiant, notamment, avec le chef hongrois Ferenc Fricsay. Il commence sa carrière à l'Opéra de Lyon, comme chef assistant, puis principal. En 1962, à Paris, il dirige, en alternance avec Georges Prêtre, les premières représentations de l'Opéra d'Aran de Bécaud. Il débute à New York en 1963, à l'American Opera Society, avec Hérodiade de Massenet. En 1966, il remporte, devant trente-quatre concurrents, le prix Mitropoulos, et devient l'assistant de Bernstein à l'Orchestre philharmonique de New York et de Karajan au festival de Salzbourg. L'année suivante, il dirige Faust au Metropolitain Opera de New York, dont il devient chef assistant. Il est également nommé directeur musical de l'Orchestre de Miami (1967). Il a dirigé à partir de 1972 l'Orchestre philharmonique de Strasbourg, où, de 1974 à 1979, il a été le responsable artistique du nouvel Opéra du Rhin. Il a été nommé pour la période 1981-1983 à la direction musicale de l'Opéra de Paris. Il a eu comme successeur à Strasbourg Theodor Guschlbauer, et a succédé à Roberto Benzi à la tête de l'Orchestre de Bordeaux-Aquitaine (1987-1995).