Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
B

Bonaventura (Arnaldo)

Musicologue italien (Livourne 1862 – Florence 1952).

Il fut critique musical de La Nazione, conservateur de la section musicale de la Bibliothèque nationale de Florence et professeur de musicologie à Florence. Il a publié de nombreux ouvrages consacrés aux musiciens italiens, à l'histoire de la musique et à l'opéra de son pays. Parmi ses écrits, citons ses travaux sur Paganini, Cimarosa, Verdi (Paris, 1923), B. Pasquini, Puccini, le Mefistofele de A. Boito, Boccherini, Rossini : Storia del violino, dei violinisti e della musica per violino (Milan, 1925), L'opera italiana (Florence, 1928).

Bonci (Alessandro)

Ténor italien (Cesena, province de Forli, 1870 – Viserba, près de Rimini, 1940).

Il débuta à Parme, en 1896, dans le rôle de Fenton de Falstaff de Verdi, acquit rapidement une notoriété internationale et fut engagé dans le monde entier. Sa carrière se poursuivit jusqu'en 1927. C'était un ténor lyrique à la voix limpide, émise avec une égalité parfaite. Son style raffiné, son art de « miniaturiste » (R. Celletti) firent de lui, avec Mattia Battistini, un des derniers représentants de la tradition du bel canto au début du XIXe siècle. Alessandro Bonci brilla particulièrement dans les œuvres de Bellini et de Donizetti.

Bondeville (Emmanuel)

Compositeur français (Rouen 1898 – Paris 1987).

Fils du sacristain de l'église Saint-Gervais de Rouen, il commença, fort jeune, ses études musicales avec l'organiste Louis Haut. Orphelin à seize ans, il fut nommé organiste de Saint-Nicaise, travailla avec Jules Haelling, organiste de la cathédrale, puis, après la guerre, à Paris avec Jean Déré. Il écrivit trois pièces pour piano, les Illuminations, qu'il orchestra ; l'un de ces trois poèmes symphoniques, le Bal des pendus, fut joué sous la direction d'Albert Wolff aux Concerts Lamoureux. En 1934, il entra à la station de radio de la tour Eiffel et devint secrétaire général de la Radiodiffusion française, en 1938 ; il s'efforça de faire jouer les compositeurs français contemporains et participa à la création des dix premiers orchestres radiophoniques régionaux. Il fut aussi l'un des fondateurs du groupe le Triton. En 1935, son École des maris fut créée à l'Opéra-Comique. Directeur artistique de Radio Monte-Carlo (1945), directeur de l'Opéra-Comique (1949), où l'on créa sa Madame Bovary en 1951, il fut nommé directeur de l'Opéra en 1952, puis directeur de la musique de la Réunion des théâtres lyriques nationaux en 1959. Membre de l'lnstitut depuis 1959, il est, à partir de 1964, secrétaire perpétuel de l'Académie des beaux-arts. Son opéra Antoine et Cléopâtre a été créé au théâtre des Arts de Rouen en 1974.

   Ses trois œuvres pour le théâtre constituent l'essentiel de la production d'Emmanuel Bondeville. Ce sont des partitions vivantes, d'une écriture variée, d'une orchestration habile, d'une inspiration lyrique parfois brûlante. Bondeville a aussi écrit des pièces symphoniques, des motets et des mélodies.

Bondon (Jacques)

Compositeur français (Boulbon, Bouches-du-Rhône, 1927).

Il a fait ses études à l'école César-Franck, puis avec Charles Kœchlin et au Conservatoire de Paris avec Jean Rivier et Darius Milhaud. Il a obtenu, en 1963, le grand prix musical du conseil général de la Seine pour l'ensemble de son œuvre. Même si les influences de Milhaud et de Bartók sont perceptibles, Bondon apparaît comme un musicien libre et indépendant. Le fantastique et la science-fiction ont inspiré plusieurs de ses œuvres. Bondon a écrit de la musique symphonique, de la musique de chambre (dont deux partitions remarquables : quatuor à cordes, 1958, et Giocoso pour violon et orchestre à cordes, 1960), de la musique vocale (dont le Pain de serpent pour voix et 14 instruments, 1959), de nombreuses musiques de films, les opéras Mélusine au Rocher (Luxembourg, 1969), Ana et l'albatros (Metz, 1970) et i. 330 (Nantes, 1975), l'oratorio le Chemin de Croix (1989).

bongo

Instrument à percussion cubain, de la famille des « peaux ».

Le petit fût cylindrique du bongo, fait de planchettes juxtaposées à la manière des douves d'un tonneau, est fermé à la partie supérieure par une peau, dont la tension est réglable. Les bongos vont par paire, posée sur les genoux ou fixée sur pied, et se jouent soit à mains nues, soit avec des baguettes de tambour.

Boni (Guillaume)

Compositeur français (Saint-Flour v. 1515 – Toulouse 1594).

Il vécut dans l'entourage humaniste du cardinal Georges d'Armagnac, qu'il accompagna dans ses ambassades à Venise et à Rome. Celui-ci, devenu archevêque de Toulouse, lui confia la maîtrise de la cathédrale. Boni composa pour ce chœur deux volumes de motets à 5 et 7 voix, et d'autres pièces religieuses témoignant de l'influence de la musique italienne qu'il entendit au cours de ses voyages. Il écrivit aussi des chansons profanes sur des vers de Ronsard et de Pibrac (Sonetz de P. de Ronsard à 4 voix, Paris, 1576 ; les Quatrains du Sieur de Pibrac, de 3 à 6 voix, Paris, 1582 ; 2e livre, 1579).

Bonnet (Joseph)

Organiste et compositeur français (Bordeaux 1884 – Saint-Luce, Canada, 1944).

Élève de son père ­ lui-même organiste à Bordeaux (église Sainte-Eulalie), puis à Paris ­, de Vierne, de Tournemire et de Guilmant, il fut nommé organiste de Saint-Eustache en 1906, poste qu'il occupa jusqu'à sa mort, tout en effectuant des tournées internationales, principalement en Amérique. Il a écrit pour son instrument et publié des éditions d'œuvres classiques, notamment des Fiori musicali de Frescobaldi. Il s'est imposé par la pureté de son style d'exécution et par la réflexion qui présidait à ses interprétations.

Bonnet (Pierre)

Compositeur français (fin XVIe s.).

On ignore pratiquement tout de son existence sinon qu'il naquit dans le Limousin et qu'il fréquenta la cour du roi Henri III jusqu'en 1586, année où il entra au service de Georges de Villequier, gouverneur de la haute et de la basse Marche. Il a laissé des airs et des villanelles à 4 et 5 voix (1er Livre d'airs, Paris, 1585 ; Airs et villanelles, Paris, 1600 et 1610). Comme les airs de Jean Planson, ceux de Pierre Bonnet, fort beaux, mettent l'accent sur l'importance mélodique de la partie supérieure et appartiennent à la première période de l'air de cour. Ses chansons s'inspirent parfois de la musique mesurée à l'antique, et leur écriture verticale contribue à la compréhension des paroles. Souvent, elles prennent la forme d'un dialogue (ex. : Francion vint l'autre jour, à 5 voix).