Walter (Anton)
Facteur de pianos allemand (Neuhausen-an-der-Fildern, Souabe, 1752 – Vienne 1826).
Installé à Vienne avant 1780, il travailla au début de 1781 douze jours à Eszterháza à la réparation de clavecins et de divers instruments à clavier, et construisit des pianoforte célèbres pour le raffinement de leur mécanisme, répondant aux exigences des interprètes virtuoses, et particulièrement appréciés de Mozart dans ses dernières années.
Walter (Bruno W. Schlesinger, dit Bruno)
Chef d'orchestre américain d'origine allemande (Berlin 1876 – Hollywood 1962).
Il fait ses études au conservatoire Stern de Berlin et se produit comme pianiste en 1886. Dès ses débuts à l'Opéra de Cologne en 1894, il révèle des dons éclatants de chef lyrique, qu'il confirme à l'Opéra de Hambourg, de 1894 à 1896. Il y rencontre Gustav Mahler, qui lui ouvre les portes du Hofoper de Vienne, où il est chef d'orchestre de 1901 à 1912, après avoir dirigé à Breslau, Presbourg, Riga et Berlin. Successeur de F. Mottl comme directeur général de la musique à Munich, de 1913 à 1922, il y dirige notamment les festivals Wagner et Mozart et se voit régulièrement invité à Salzbourg, à partir de 1922, et à Londres, de 1924 à 1931. Directeur général de la musique à l'Opéra de Berlin, à partir de 1925, chef de l'orchestre du Gewandhaus de Leipzig, à partir de 1929, Bruno Walter choisit l'exil en 1933, d'abord à Vienne, où il dirige le Staatsoper de 1936 à 1938, puis en France en 1938 et aux États-Unis en 1939. Naturalisé américain en 1946, il accepte de diriger de 1947 à 1949 la Philharmonie de New York et se produit régulièrement au Met, notamment de 1941 à 1945 et lors des saisons 1950-51 et 1956-57. Entre 1948 et 1960, il fait de fréquentes tournées en Europe, dirige pour la dernière fois à Paris en 1956 et consacre ses dernières années à compléter sa discographie.
Mahlérien de la première heure, il a créé le Chant de la Terre et la Neuvième Symphonie, en 1911 et 1912, et écrit en 1932 un essai ému sur son maître. Beethoven, Brahms, Bruckner et surtout Mozart, qu'il servit aussi bien comme pianiste que comme chef, furent ses autres passions. L'œuvre du compositeur, pour l'essentiel deux symphonies, des lieder, un quatuor, un trio, s'est effacée derrière la carrière du chef. Ses interprétations, spontanées et lumineuses, recèlent un charme subtil, qui échappe à la pesanteur du temps et des chapelles, à force de ferveur.
Walther (Johann)
Compositeur allemand (Kahla 1496 – Torgau 1570).
Tout en servant le prince-Électeur de Saxe, il se prit d'amitié pour Martin Luther, qui commençait à prêcher la Réforme, et compta parmi les premiers musiciens du mouvement. En 1524, Luther écrivit la préface de son ouvrage le Geistlich Gesangbüchlein. Parallèlement, Walther chantait la partie de basse dans la maîtrise du prince de Saxe, et, l'année suivante, prenait la direction de la même maîtrise à Torgau. Bien que le Corpus musicum du souverain ait été supprimé en 1530, le compositeur se fixa dans cette localité et y fonda la première société de chant allemande. Au rétablissement de la chapelle électorale à Dresde, en 1548, il en prit à nouveau la direction jusqu'en 1554, date à laquelle il se retira à Torgau, pensionné par le prince, sans cesser de composer dans la stricte continuité luthérienne.
Walther se situe dans le droit fil de la grande tradition franco-flamande, illustrée par Josquin Des Prés (le musicien préféré de Luther) et Isaak. Mais les particularismes de l'école allemande sont sensibles dans ses lieder, les uns homophones à quatre voix, les autres polyphoniques, à cinq et même six voix. Tout à la fin de sa vie, Walther, qui fut aussi le principal artisan de la Messe allemande (Deutsche Messe) voulue par Luther, composa les premiers motets de chorals affranchis de la règle du cantus firmus et les premiers psaumes allemands.
Son œuvre comprend de nombreux motets, un Magnificat, une Passion selon saint Matthieu, prototype de la passion-répons en Allemagne, et des mélodies de chorals (deux recueils seront imprimés en 1552 et 1561, avec le célèbre cantique sur le choral de Luther Von Himmel hoch). Il a également laissé un important poème-épitaphe sur la mort du réformateur, et son travail comme maître de chœurs à Torgau en fait le premier cantor de l'histoire de la musique luthérienne, un modèle qui se perpétuera jusqu'à l'époque de Jean-Sébastien Bach et au-delà. De ce point de vue, son influence a été grande, même hors des pays germaniques, et la musique protestante a trouvé, avec lui, un ton naturel et des harmonisations simples et chantantes dont Goudimel, en France, fera son profit.
Walther (Johann Gottfried)
Organiste, compositeur et lexicographe allemand (Erfurt 1684 – Weimar 1748).
Élève de Johann Bernhard Bach, il a subi, par son intermédiaire, l'influence déterminante dans l'Allemagne centrale de Johann Pachelbel. Organiste à Saint-Thomas d'Erfurt de 1702 à 1707, il obtint en 1707 le poste important de maître de tribune à Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Weimar. Durant les années que Jean-Sébastien Bach passa dans cette ville comme maître de chapelle (1708-1714), Johann Gottfried Walther appartint au petit cercle de ses familiers et amis. Ses contemporains (notamment le célèbre Mattheson) semblent l'avoir tenu en grande estime, comme compositeur d'abord (pièces vocales, pièces pour orgue dont des toccatas, préludes et fugues et paraphrases de mélodies de chorals qui jettent un pont entre Pachelbel et les organistes de l'école nord-allemande comme Buxtehude et Vincent Lübeck, etc.), comme musicographe ensuite (son Musikalisches Lexikon, publié en 1732, est le premier dictionnaire musical en allemand, et le premier aussi à donner des articles biographiques sur les auteurs du temps). À ce titre, Walther apporte une documentation de première main sur la vie musicale de son siècle.
Walther (Johann Jacob)
Compositeur et violoniste allemand (Witterda, près d'Erfurt, 1650 – Mayence 1717).
Il passa ses années d'apprentissage en Italie pour revenir en Allemagne comme premier violon à la cour de Dresde en 1674. En 1688, il passa au service de l'Électeur de Mayence comme secrétaire à la cour (Hofsekretär), sans obligation musicale d'ailleurs. Il fut l'un des rares instrumentistes allemands à soutenir la comparaison avec les plus célèbres virtuoses italiens du temps. Il a publié des Scherzi da violino solo, con il basso continuo (1676) et aussi Hortulus chelicus uno violino duabus, tribus et quatuor subinde chordis simul sonantibus harmonice modulanti (1688) qui ne le cèdent en rien en technique et en mélodisme à la manière transalpine.