Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
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Musicora

Salon annuel organisé à Paris depuis 1985 et consacré aux différentes activités liées à la musique, plus particulièrement à la musique classique.

Il concerne l'édition musicale, l'interprétation, la diffusion (enregistrements, festivals, radios, associations), la lutherie (traditionnelle ou informatique), la presse musicale, les musiciens amateurs. Pendant le déroulement du salon, des animations (concerts, conférences, émissions de radio, séances de démonstration) sont organisées.

musicothérapie

Art de guérir les maladies par la musique.

Déjà pour Platon la musique était capable de rétablir l'harmonie de l'âme perturbée par le corps. Mais, plus près de nous, Florimond Hervé, lorsqu'il était en 1841 organiste de Bicêtre, jouait de l'harmonium pendant les récréations des aliénés de l'établissement dès que certains malades amorçaient une invective. Les motifs calmes, ou gais, exerçaient une action indéniable sur leur humeur. Entre les deux guerres mondiales, des chercheurs isolés se penchèrent sur les possibilités thérapeutiques de la musique. Et constatèrent d'heureux effets sur les alcooliques, les toxicomanes, et dans la préparation de soins chirurgicaux. En 1960, ils arrivèrent à conclure que des musiques enregistrées, judicieusement choisies en fonction de chaque cas particulier, pouvaient permettre d'explorer l'univers affectif et émotionnel d'un individu. Il s'agit de créer chez le malade un climat de sécurité, de réveiller son imagination et ses énergies constructives afin de réorganiser sa vie intérieure ou sociale. Aujourd'hui, il existe à Paris l'Association de recherches et d'applications des techniques psychomusicales dont l'activité, en s'imposant, obtient des résultats de plus en plus positifs.

mutation

Famille de jeux de l'orgue faisant entendre des harmoniques du son fondamental, et, particulièrement, outre les octaves, les sons de quinte (nasard et larigot) et de tierce.

On trouve parfois la septième, ou harmonique 7. Intervenant isolément, ces jeux sont alors dits « mutations simples » et se combinent avec la fondamentale pour donner des sonorités richement timbrées, propres aux récits et aux dialogues. Réunis entre eux, en « mutations composées », ils constituent principalement les jeux de cornet et de sesquialtera.

Muthel (Johann Gottfried)

Organiste et compositeur allemand (Mölln 1728 – Bienenhof, près de Riga, 1788).

Dernier élève de Bach à Leipzig (1750), il rendit ensuite visite à Berlin à Carl Philipp Emanuel, qui devait l'influencer fortement en matière de musique pour clavier. De 1755 à sa mort, il fut organiste à l'église luthérienne de Riga. Il a laissé des concertos et des sonates pour clavecin ainsi que de la musique d'orgue.

Muti (Riccardo)

Chef d'orchestre italien (Molfetta, près de Naples, 1941).

Après un essai infructueux au violon, il étudie le piano au conservatoire San Pietro a Majella de Naples, avec V. Vitale, puis la direction d'orchestre et la composition au conservatoire Verdi de Milan, respectivement avec A. Votto et B. Bettinelli, tout en poursuivant à l'université de cette ville des études de littérature et de philosophie. Avant même de remporter son diplôme de fin d'études, il dirige, en 1966, son premier opéra. L'année suivante, il remporte le prix Guido-Cantelli, qui lui apporte ses premiers engagements : Orchestre de la RAI (1968), Mai musical florentin, dont il devient chef permanent (1969), débuts lyriques à Naples et à Rome (1970). Il fait une entrée remarquée au Festival de Salzbourg, en dirigeant en 1971 Don Pasquale de Donizetti, et aux États-Unis (en 1972) avec l'Orchestre de Philadelphie. La même année à Florence, il est le premier à diriger le Guillaume Tell de Rossini dans une version véritablement intégrale.

   Riccardo Muti se fait connaître par sa curiosité pour les ouvrages méconnus de Paisiello, Cherubini, Spontini et du jeune Verdi, son auteur de prédilection. Il remporte avec Aïda un grand succès aussi bien à l'Opéra de Vienne (1973) qu'à Covent Garden (1977), où il est invité régulièrement. On le voit diriger également les orchestres philharmoniques de Berlin et de Vienne (par exemple au cours d'une tournée au Japon avec Karl Böhm), le New Philharmonia (de 1973 à 1982 comme successeur d'Otto Klemperer) et l'Orchestre de Philadelphie, dont il devient successivement principal chef invité en 1975 et directeur musical de 1980 à 1992. En 1986, il succède à Claudio Abbado comme directeur musical de la Scala de Milan. Il défend un vaste répertoire et possède les qualités qui font les grands chefs.

Mutter (Anne-Sophie)

Violoniste allemande (Rheinfelden 1963).

Elle étudie d'abord le piano, puis le violon auprès d'Erna Honigsberger et remporte un premier prix avec félicitations du jury lors du concours fédéral Jugend musiziert. Au Conservatoire de Winterthur, en Suisse, elle travaille ensuite avec Aïda Stucki, élève de Carl Flesh comme son professeur précédent. Après un récital triomphal donné à Lucerne en 1976, elle est invitée par Karajan pour une audition. Âgée de treize ans, elle est alors engagée par lui pour interpréter avec la Philharmonie de Berlin le Concerto K 216 de Mozart, concert où elle reçoit les ovations du public. À partir de cette date, elle se produit sous la direction de Zubin Mehta, Mstislav Rostropovitch, Christophe von Dohnanyi. En 1989, elle constitue un trio à cordes avec B. Giuranna et M. Rostropovitch et, l'année suivante, commence à enseigner le violon à la Royal Academy of Music de Londres.

Myslivecek (Josef)

Compositeur tchèque (Horni Sarka, près de Prague, 1737 – Rome 1781).

Fils d'un meunier, il étudia l'orgue et le contrepoint avec Frantisek Habermann et Josef Seeger. Il fit paraître 6 symphonies sans nom d'auteur (1760), et décida de se consacrer entièrement à la musique (1762). Il se rendit à Venise (1763) et son premier opéra, Medea, fut donné à Parme (1764). Dès lors, il vécut principalement en Italie, séjournant cependant à Vienne et à Munich (1772), puis de nouveau à Munich (1777). Sa vie dissolue hâta sans doute sa fin. Mozart, qui le rencontra à Bologne en 1770 et à Munich en 1777, l'appréciait fort. On lui doit de la musique de chambre (dont une série de quintettes à cordes) souvent teintée de folklore tchèque, des pièces pour instruments à vent, des oratorios, dont l'un, Isacco figura del Redentore (Florence, 1776 ; donné à Munich, 1777, avec comme titre Abramo ed Isacco), fut attribué à Mozart, et surtout des opéras, parmi lesquels Il Bellerofonte (Naples, 1767), Il Demofoonte (Venise, 1769), Erifile (Munich, 1773), Armida (Milan, 1779), et Antigono (Rome, 1780).