Petri (Egon)
Pianiste américain d'origine allemande (Hanovre 1881 – Berkeley 1962).
Descendant d'une famille de musiciens hollandais, il reçoit ses premières leçons de son père, Henri, violoniste réputé, élève lui-même du grand Joachim. En dehors du violon, il étudie également l'orgue, le cor, la théorie musicale avec Draeseke, le piano avec Buchmayer et T. Carreño. Mais, sans l'intervention de Busoni, ami de la famille Petri, Egon aurait continué une carrière de violoniste, commencée en 1899 dans l'orchestre de l'Opéra de Dresde et comme second violon du quatuor paternel. Élève de Busoni et interprète zélé de son œuvre, il débute comme pianiste en 1902 et se produit en duo avec son professeur, avec qui il réalise une nouvelle édition de l'œuvre pour clavier de Bach. Il se partage entre la carrière de soliste il est particulièrement admiré pour ses interprétations de Bach et de Liszt , et de pédagogue, enseignant successivement au Collège royal de musique de Manchester (1905-1911), en Pologne (1917-1920), à Bâle (1920-21), à la Berliner Hochschule (1921-1926), de nouveau à Zakopane en Pologne (1926) et ensuite aux États-Unis, où il émigre : à l'université Cornell (1940-1946), au Mills College d'Oakland (1947-1957) et, enfin, au conservatoire de Bâle (1957-58). Comme son maître Busoni, Egon Petri tablait sur son intuition personnelle pour revivifier l'héritage lisztien. Armé d'un toucher limpide et rigoureux, il donnait des œuvres des interprétations sobres et profondément analytiques.
Petrov (Ivan)
Basse soviétique (Irkoutsk 1920 – Moscou 2003).
Il a étudié au collège Glazounov de Moscou en 1938-39, chanté des rôles mineurs à partir de 1939 et débuté au Bolchoï en 1943. Célèbre dans le monde entier pour sa voix à la grande richesse de timbre et pour la force dramatique de son jeu, il a triomphé notamment dans les rôles de Boris Godounov, où on l'a comparé à Chaliapine, de Méphisto (du Faust de Gounod) et de Russlan (de Russlan et Ludmilla de Glinka).
Petrov (Ossip Afanassievitch)
Basse russe (Elisavetgrad 1807 – Saint-Pétersbourg 1878).
Partiellement autodidacte, il perfectionna son art vocal avec Cavos à Saint-Pétersbourg (1830) et débuta dans le rôle de Zarastro (la Flûte enchantée). Tout en se produisant dans les opéras français, italiens et allemands de l'époque (Meyerbeer, Rossini, Bellini, Weber), il se rendit surtout célèbre par sa participation aux opéras de ses contemporains russes, de Glinka (Ivan Soussanine, Rouslan) à Moussorgski (Varlaam dans Boris) en passant par Dargomyjski (le Meunier dans la Roussalka, Leporello dans le Convive de pierre) et Rimski-Korsakov (Ivan le Terrible dans la Pskovitaine). C'est lui qui établit la tradition des grandes basses russes. Glinka écrivit à son intention des Exercices pour le perfectionnement de la voix (1836).
Son épouse Anna Vorobieva-Petrova (Saint-Pétersbourg 1816 – id. 1901), contralto, fut également une cantatrice célèbre dans le répertoire russe et étranger.
Petrovics (Emil)
Compositeur hongrois d'origine yougoslave (Nagybecskerek 1930).
Il vécut jusqu'en 1941 à Belgrade, étudia la composition avec Férenc Farkas à l'Académie de Budapest, dirigea de 1960 à 1964 la musique au théâtre Petöfi, et enseigne depuis à l'Académie des arts dramatiques. Comme compositeur, il est particulièrement à l'aise dans les grandes formes dramatiques, et s'est imposé sur la scène musicale internationale avec son opéra C'est la guerre (1961). Suivirent le Livre de Jonas (1966) et Crime et Châtiment (d'après Dostoïevski, 1969). Son écriture vigoureuse, s'appuyant sur la rythmique propre de la langue hongroise, masque l'emploi de libres procédés sériels qui retrouvent leur harmonie naturelle dans un fond typiquement hongrois.
Petrucci (Ottaviano)
Imprimeur italien (Fossombrone 1466 – Venise 1539).
Il se familiarise avec la technique et les premiers imprimés allemands à la cour du duc Guidobaldo Ier Malatesta, à Urbino, puis part pour Venise vers 1490, où il met au point le principe des caractères mobiles appliqué à l'impression de la musique mesurée. Ayant obtenu en 1498 un premier privilège de vingt ans pour l'impression de la musique et des tablatures de luth et d'orgue (il n'imprimera pourtant jamais de musique d'orgue), il fait paraître le 15 mai 1501 le premier volume de musique imprimée, Harmonice musicae Odhecaton. Les recueils vont ensuite se succéder très rapidement, mais, en 1511, il quitte Venise pour Fossombrone, où, associé à Francesco da Bologna, il ouvre un atelier de typographie. Sa production musicale, moins élégante que celle de Venise, se fait plus rare et laisse peu à peu la place à des ouvrages de littérature, pour cesser complètement en 1520. Rappelé à Venise en 1536, il part y reprendre ses activités d'éditeur littéraire. Son énorme production (au moins 45 recueils), qui comprend des messes, motets, chansons des plus grands compositeurs de l'époque (Josquin Des Prés, Brumel, Isaac, Obrecht, Pierre de la Rue, Mouton, Agricola et beaucoup d'autres), a eu une importance considérable dans la diffusion des styles et a profondément influencé l'évolution de la musique en Europe.
Pettersson (Allan)
Compositeur suédois (Västra Ryd 1911 – Stockholm 1980).
Compositeur solitaire et introverti, Pettersson est, peut-être, le dernier grand symphoniste du XXe siècle dans une filiation qui part de Mahler et passe par Vaughan Williams, Chostakovitch, Honegger et Martinů. Après une enfance difficile, il étudie le violon et l'alto, entre à l'Orchestre de Stockholm, puis étudie la composition avec K.-B. Blomdahl et, en 1950, va à Paris pour travailler avec R. Leibowitz et A. Honegger. En 1953, il quitte sa place de musicien d'orchestre pour se consacrer à la composition ; jusqu'à la fin de sa vie, ses souffrances physiques et morales vont prendre de plus en plus d'importance. Pettersson est, avant tout, un compositeur autobiographique qui a transposé la tragédie de sa vie en une musique souvent violente, parfois naïve, dans un style qui utilise, avec un grand souffle et un remarquable sens de l'équilibre formel, une forme de métamorphose des motifs de base. De ses 16 symphonies, écrites à partir de 1949, les 7e (1967) et 8e (1969) sont peut-être les plus remarquables, et ont beaucoup fait pour la connaissance et le succès de son œuvre hors de la Suède. À leurs côtés, il faut retenir les 7 Sonates pour 2 violons (1951), 3 concertos pour cordes, des mélodies, et Vox humana pour solistes, chœurs et orchestre (1973-74).