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East (Michael)
Compositeur anglais (v. 1580 – Lichfield 1648).
En 1606, il obtint le grade de Bachelor of Music de l'université de Cambridge. Il fut nommé Master of the Choristers à la cathédrale de Lichfield (1618), puis organiste. Son œuvre, assez abondante, est d'une qualité non négligeable. Elle se compose de musique vocale et instrumentale, et fut publiée en sept recueils successifs. D'abord parurent deux livres de madrigaux à 3, 4 et 5 voix (1604 et 1606). Le troisième (1610) contient une musique apt both for Viols and Voyces (« convenant aux violes et aux voix ») : il s'agit non seulement de madrigaux, mais de pastorales, de fantaisies instrumentales et de pièces de musique religieuse (anthems). Les autres recueils datent de 1618, 1619, 1624. Enfin, en 1638, East publia The Seventh Set of Fancies (« Septième Livre de fantaisies ») pour violes. Les madrigaux ont été édités dans The English Madrigal Composers (Oxford, 1921, rééd. 1948, rév. T. Dart, 1961).
East (Thomas)
Imprimeur et éditeur anglais ( ? v. 1540 – Londres 1608).
Peu de temps après la mort de Thomas Tallis (1585), William Byrd, qui partageait avec ce dernier le monopole de l'imprimerie musicale en Angleterre, céda ce privilège à un homme plus doué en affaires : Thomas East. Celui-ci développa considérablement cette entreprise en achetant de nouveaux caractères et en engageant des ouvriers adroits. À partir de 1588, East publia la plupart des œuvres religieuses et profanes de l'époque élisabéthaine (Psalms, Sonets and Songs de W. Byrd). En six ans, il imprima plus de recueils qu'il n'en avait été fait durant les quatre-vingts années précédentes. On connaît Thomas East uniquement comme imprimeur ; il ne paraît pas avoir été compositeur.
Eben (Petr)
Compositeur tchèque (Žamberk 1929 – Prague 2007).
Interné à Buchenwald à quatorze ans, il reprend, à son retour, ses études de piano auprès de František Rauch et de P. Bořkovec pour la composition à l'académie Janáček de Brno (1948-1952). Il partage sa vie entre sa carrière de pianiste, sa chaire d'assistant en musicologie à l'université Charles-IV de Prague et la composition. Son œuvre témoigne d'une invention mélodique inconnue en Bohême et en Moravie depuis Janáček. L'ensemble de ses compositions vocales est d'une qualité permanente, puisant ses nombreux sujets dans le patrimoine mélodique de son pays ou dans une savante recréation de l'époque grégorienne et de la Renaissance. Sa connaissance de la voix humaine, en soliste ou dans le chœur, en fait un compositeur profondément original, tant par son inspiration que par ce qu'il obtient sur le plan sonore, sans pour autant chercher les performances requises par les partitions d'un Messiaen, d'un Berio ou d'un Xenakis. Ses réussites dans ce domaine sont multiples : Six Chants d'amour sur des textes médiévaux (1951), Chants sur des poèmes de Rilke (1961), Chants d'amour et de mort pour chœur mixte (1958), Pragensia pour chœur et instruments anciens (1972). D'autres partitions, instrumentales, retiennent l'attention : Concerto pour orgue « symphonia gregoriana » (1954), Concerto pour piano (1961), Vox clamantis pour orchestre (1970), le ballet Malédictions et bénédictions (1983).
Eberl (Anton)
Compositeur et pianiste autrichien (Vienne 1765 – id. 1807).
Ami et peut-être élève de Mozart vers 1785-1786, il effectua des tournées comme pianiste et fut de 1796 à 1800 maître de chapelle à Saint-Pétersbourg. Il revint ensuite dans sa ville natale. Il composa des opéras, des symphonies et surtout de la musique pour piano (sonates, concertos) et de chambre.
Eberlin (Daniel)
Compositeur allemand (Nuremberg ? 1647 – Kassel ? v. 1715).
Il embrassa tout d'abord la carrière militaire et combattit dans les troupes pontificales contre les Turcs. Il occupa des fonctions de musicien et de secrétaire privé à Eisenach, à Hambourg et à Kassel, où il fut nommé maître de chapelle, vraisemblablement en 1678. Après la découverte d'un déficit dans le service d'administration des monnaies dont il avait la responsabilité à Eisenach, il s'enfuit de cette ville en 1692 et à partir de 1705 fut capitaine de la milice à Kassel. De son œuvre ont été conservés un recueil imprimé de sonates en trio et, en manuscrit, trois cantates. L'une de ses filles, Amalia Louise Juliana, épousa Georg Philipp Telemann, qui loua la maîtrise de son beau-père dans le jeu de violon et l'art du contrepoint.
Eberlin (Johann Ernst)
Compositeur et organiste allemand (Jettingen 1702 – Salzbourg 1762).
D'abord élève au collège des jésuites d'Augsbourg, il s'installa à Salzbourg en 1721, s'y perfectionna auprès de l'organiste de la cathédrale Matthäus Gugl, et, en 1729, devint organiste de la cathédrale et de la cour. De 1749 à sa mort, il fut maître de chapelle à la cathédrale et à la cour, postes auxquels, en 1762, Leopold Mozart espéra en vain lui succéder. Outre ses pièces d'orgue, il laissa une production essentiellement religieuse plus de 50 messes, 12 requiem, oratorios, offertoires, etc. et, à ce titre, en particulier par la solidité de son écriture contrapuntique et par son goût pour les tournures populaires germaniques, exerça sur le jeune Wolfgang Amadeus Mozart une influence que celui-ci reconnut toujours volontiers.
Eble II de Ventadorn, dit le Chanteur
Troubadour français ( ? v. 1090 – abbaye du Mont-Cassin, Italie, 1149).
On n'a retrouvé aucune de ses œuvres, mais il est certain que son influence fut très importante. Comme son suzerain Guillaume de Poitiers, il cultiva musique et poésie. Il fit de son château (Ventadour, en Corrèze) un lieu de rencontre des troubadours et des jongleurs. Dans ce cénacle se développa le talent de Bernard de Ventadour, qui fut peut-être son parent. Il partit en croisade avec Louis VII et mourut sur le trajet du retour.