Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
B

Bachelet (Alfred)

Compositeur et chef d'orchestre français (Paris 1864 – Nancy 1944).

Il fut l'élève d'E. Guiraud au Conservatoire de Paris et obtint le grand prix de Rome en 1890 avec sa cantate Cléopâtre. Ensuite, il entra à l'Opéra Garnier comme second chef des chœurs avant d'y entamer, en 1907, une carrière de chef d'orchestre. Comme compositeur, Alfred Bachelet a manifesté un puissant tempérament dans trois œuvres lyriques écrites sans la moindre concession au goût populaire, mais cependant riches de mélodies attachantes : Scemo (1914), Quand la cloche sonnera (1922), Un jardin sur l'Oronte (1932). Il succéda à Guy Ropartz à la tête du conservatoire de Nancy (1919).

Bacilly (Bénignede)

Compositeur, chanteur et théoricien français (Normandie v. 1625 – Paris 1690).

Sa réputation de maître de chant fut grande sous Louis XIV, et il publia de nombreux volumes d'airs avec basse continue. Son ouvrage principal, traité intitulé Remarques curieuses sur l'art de bien chanter (1668), est très précieux pour la connaissance de la technique vocale, des ornements et de la prononciation dans la musique française du XVIIe siècle. Bénigne de Bacilly est également l'auteur d'un Recueil des plus beaux vers qui ont esté mis en chant (3 vol.), qui a permis l'identification de nombre d'auteurs des textes des airs de cour de l'époque.

Bäck (Sven Erik)

Compositeur suédois (Stockholm 1919 – id. 1994).

Entré en 1938 à l'Académie royale de Stockholm pour suivre les classes de violon et d'alto, il y travailla la composition de 1940 à 1944 avec Hilding Rosenberg, puis poursuivit ses études à la Schola cantorum de Bâle (1948-1950) et à l'académie de Sainte-Cécile, à Rome, auprès de G. Petrassi. Après avoir appartenu à des formations de musique de chambre, il dirige depuis 1959 l'École de musique de la radio suédoise. Dans un style éclectique, empreint d'une profonde connaissance de la musique du passé, il a composé 3 quatuors à cordes et diverses pièces instrumentales, de la musique vocale, dont un Concerto per bambini (1952) pour chœur d'enfants, des opéras de chambre, des ballets, des musiques de scène et de film.

Backhaus (Wilhelm)

Pianiste allemand (Leipzig 1884 – Villach, Autriche, 1969).

À dix ans, il entra au conservatoire de Leipzig et travailla avec Alois Reckendorf. Il entendit le 2e concerto pour piano de Brahms, joué en soliste par E. d'Albert sous la direction du compositeur, et reçut des conseils de ce dernier. En 1900, ses premiers concerts, à Londres, inaugurèrent sa longue carrière. Interprète, au début, de tous les romantiques, Backhaus finit par ne jouer pratiquement que Brahms et surtout Beethoven. Son jeu alliait grandeur, sobriété et pureté de style.

Bacon (Ernst)

Compositeur américain (Chicago, 1898 – Orinda, Californie, 1990).

Élève d'Eugène Goossens et d'Ernest Bloch, il a été professeur au conservatoire de San Francisco, directeur des activités musicales régionales dans le cadre du Federal Music Project (1934-1937), professeur à l'école Eastman de Rochester, directeur de la faculté de musique à l'université de Syracuse. Il a obtenu le prix Pulitzer (1932) et le prix de la fondation Guggenheim (1939 et 1942). Son œuvre, d'esprit néoclassique, inspirée par son pays et ses traditions musicales, comporte deux symphonies, des suites d'orchestre, un opéra folklorique (A tree on the plains, 1942), des cantates, de la musique de chambre et des mélodies.

Bacquier (Gabriel)

Baryton français (Béziers 1924).

Après des études au Conservatoire de Paris, il chante, plusieurs années durant, dans les théâtres de province et, à partir de 1953, à la Monnaie de Bruxelles, puis, à Paris, à l'Opéra-Comique (débuts, en 1956, dans Sharpless de Madame Butterfly) et à l'Opéra (1958, d'Orbel de la Traviata). Son incarnation de Don Juan au festival d'Aix-en-Provence (1960) inaugure une carrière exceptionnelle qui le conduit sur toutes les grandes scènes du monde. Gabriel Bacquier est un chanteur à la voix peu spectaculaire, mais d'une extrême habileté. Son expression et son jeu scénique sont très raffinés, et son vaste répertoire va du bouffon au tragique. Le comte (dans les Noces de Figaro), Alfonso (Cosi fan tutte), Scarpia (Tosca), Golaud (Pelléas et Mélisande) lui ont, entre autres, valu la renommée. Il a enseigné l'art lyrique au Conservatoire de Paris jusqu'en 1987.

badinerie

Ce terme a le même sens que bagatelle, mais avec une nuance de naïveté. On le rencontre dans la musique des XVIIe et XVIIIe siècles. Le plus célèbre exemple est la badinerie qui sert de finale à la Suite no 2 en si mineur, pour flûte et cordes, de J. S. Bach.

Badings (Henk)

Compositeur néerlandais (Bandoeng, Indonésie, 1907 – Maarheze 1987).

Il écrivit ses premières œuvres en autodidacte, travailla ensuite avec Wilhelm Pijper, donna sa symphonie no 1 en 1930, la no 2 en 1932 et devint célèbre avec la no 3 (1934). Il fut professeur aux conservatoires de Rotterdam et d'Amsterdam, puis dirigea celui de La Haye de 1941 à 1945. Il a enseigné ensuite à Utrecht (1961) et à Stuttgart (1962-1972). Son opéra radiophonique Oreste (1954) lui valut le prix Italia. Parti du langage classico-romantique, il en vint à explorer toutes les découvertes de son temps (polytonalité, emploi original des modes) et fut en son pays, à partir de 1952, un des pionniers de la musique électronique (ballet Kain, 1956). Sa production abondante comprend notamment 14 symphonies pour diverses formations (de 1930 à 1968), dont la 6e avec chœurs (Symphonie de Psaumes, 1953) ; des œuvres symphoniques diverses et des ballets ; des concertos dont deux pour 2 violons (1954 et 1969), un pour 2 pianos (1954) et un pour basson et contrebasson (1963) ; de la musique de chambre, de piano et d'orgue ; de nombreuses partitions électroniques ; l'oratorio Apocalypse (1940) et une Passion selon saint Marc pour solistes, chœur d'hommes, orchestre et bande magnétique (1970-71) ; des opéras dont Martin Korda (1960).

Badoaro (Giacomo)
ou Giacomo Badoero
ou Giacomo Badovero

Librettiste italien (Venise 1602 – id. 1654).

Gentilhomme dilettante, il fournit à Monteverdi deux livrets d'opéra (Il Ritorno d'Ulisse in patria, 1641 ; Le Nozze di Enea con Lavinia, 1641). Il fit preuve d'une conception dramatique hardie pour l'époque et ne respecta pas toujours les règles traditionnelles.