Bazin (François)
Compositeur français (Marseille 1816 – Paris 1878).
Élève d'Auber et d'Halévy, il obtint le second grand prix de Rome en 1839, derrière Gounod, puis le premier, en 1840. Ses envois de Rome {Messe solennelle, oratorio la Pentecôte, Psaume CXXXVI) et le début de sa carrière furent consacrés à des œuvres religieuses d'une très belle facture. Il se tourna ensuite vers le théâtre lyrique et écrivit des partitions tenant de l'opéra-comique et de l'opéra bouffe : petites œuvres en 1 acte dont certaines, comme Maître Pathelin (1856), connurent le succès. Sa seule œuvre plus développée, le Voyage en Chine (1865), jouit d'une grande popularité pendant plusieurs dizaines d'années. Il devint professeur au Conservatoire de Paris en 1844, et membre de l'Académie des beaux-arts en 1872.
be-bop
ou bop
École qui, dans l'histoire du jazz, apparut à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Dans son style, la mélodie, plus audacieuse que par le passé, s'appuie sur une harmonie chromatique et dissonante, tandis que la section rythmique de l'orchestre tend à se dissocier (le piano et la batterie produisant, à l'encontre de la contrebasse, des rythmes ultrasyncopés). Kenny Clarke, Dizzy Gillespie, Thelonious Monk, Charlie Parker, Bud Powell, Max Roach ont figuré parmi les chefs de file de l'école bop.
beat
Mot anglais désignant d'une manière générale les temps de la mesure, mais aussi, dans le jazz, la qualité du tempo par rapport aux critères propres à ce type de musique.
Lorsque la partie de basse comporte régulièrement quatre noires par mesure, on parle d'un four-beat rhythm ; en revanche, si la deuxième noire n'est que sous-entendue, il s'agit d'un two-beat rhythm. Ces deux systèmes opposés peuvent se succéder au cours d'une même exécution.
Beaufils (Marcel)
Critique et esthéticien français (Beauvais 1899 – id. 1985).
De formation universitaire, excellent germaniste, orienté vers les recherches touchant à l'esthétique (il a été professeur d'esthétique musicale au Conservatoire de Paris), Beaufils est un des rares critiques qui ont traité avec bonheur ce difficile sujet que constituent les rapports du mot et de la musique. Son ouvrage sur le Lied romantique allemand (Paris, 1956) est particulièrement remarquable. Citons encore Wagner et le Wagnérisme (Paris, 1947), la Musique de piano de Schumann (Paris, 1951), Musique du son, musique du verbe (Paris, 1954) et la Philosophie wagnérienne : de Schopenhauer à Nietzsche (in Wagner, ouvr. collectif, Paris, 1962).
Beaujoyeux (Baldassarino di Belgioioso, dit Balthazar de)
Violoniste et chorégraphe italien (Piémont début du XVIe s. – Paris 1587).
Il arriva à Paris vers 1555 dans la suite du maréchal de Brissac. Catherine de Médicis l'accueillit à la Cour, le nomma violoniste de la Chambre et fit de lui son premier valet de chambre. Responsable des divertissements de la Cour, il est connu surtout pour avoir conçu en France le premier ballet de cour fondé sur un argument suivi et préfigurant l'opéra. Il organisa avec bonheur, à l'occasion du mariage du duc de Joyeuse avec mademoiselle de Vaudémont le 15 octobre 1581, le grandiose spectacle intitulé Ballet comique de la Royne (à l'origine Ballet de Circé) qui comportait des chants, des danses, des machines et des intermèdes instrumentaux, mais il ne semble pas avoir participé à la composition de sa musique due à Lambert de Beaulieu et à Jacques Salmon.
Beaumarchais (Pierre Augustin Caron de)
Écrivain français (Paris 1732 – id. 1799).
Quoiqu'il ait enseigné les rudiments de la musique, et, en particulier, de la guitare, aux trois filles de Louis XV, écrit le livret d'un opéra, Tarare, mis en musique par Salieri (Paris, 1787), et composé de nombreuses romances (paroles et musiques), ses rapports avec la musique se fondent principalement sur ses comédies, le Barbier de Séville (1775) et le Mariage de Figaro ou la Folle Journée (d'abord interdite par Louis XVI et enfin représentée en 1784). Les intrigues à l'italienne de ces deux œuvres courageuses, qui s'attaquaient aux privilèges, ont inspiré divers musiciens. En particulier, Mozart (1786) s'empara de la seconde, et Paisiello (1782), puis Rossini (1816) triomphèrent grâce à la première, que Beaumarchais avait d'ailleurs dès l'origine conçue comme un opéra-comique, et pour laquelle il avait lui-même écrit de la musique.
bebung (allemand pour « tremblement »)
Effet produit au clavicorde en faisant osciller le doigt sur la touche à peu près comme les instrumentistes à cordes pour produire un vibrato.
bec
Embouchure de certains instruments à vent de la famille des bois.
Dans la flûte douce (ou flûte à bec), c'est un court sifflet à biseau qui produit à lui seul la vibration initiale. Dans les instruments à anche simple (clarinettes, saxophones), le bec consiste en un cône allongé et aplati dont la partie inférieure évidée, appelée « table », est recouverte par l'anche qu'une « ligature » métallique maintient en place. Les becs de clarinette, autrefois taillés dans du bois dur, puis réalisés en ébonite, sont aujourd'hui coulés dans de la matière plastique, dont la stabilité est très supérieure. Il existe aussi, pour le jazz, des becs de saxophone en métal inoxydable.
bécarre
Dans l'usage actuel, signe de notation musicale qui précise que la note à laquelle il s'applique n'est pas altérée et qui annule les altérations ayant pu antérieurement affecter cette note. Comme les autres signes d'altération, le bécarre se place normalement avant la note qu'il affecte, et peut aussi s'employer en armature ou en chiffrage. Dans la musique sérielle, on a pris pour règle de placer un bécarre devant toute note naturelle, même s'il n'y a pas d'altération antérieure à annuler, afin d'éviter qu'une graphie différente ne suggère une différence de traitement entre notes naturelles et notes altérées.
Les solfèges un peu anciens prescrivent, si l'on veut changer l'altération d'une note, par exemple affecter un bémol à une note subissant l'effet d'une altération par un dièse, de mettre d'abord un bécarre d'annulation ; on renonce aujourd'hui à cette complication inutile.
Dans l'ancienne solmisation, le sens du bécarre était assez différent de celui qu'il a aujourd'hui (BÉMOL). Sa graphie initiale était celle du bémol : un b minuscule, mais dont on prenait soin d'anguler la boucle (, b carré, d'où bécarre, s'opposant à b, b arrondi, « mol », d'où bémol). Puis la différence de graphie apparut insuffisante et, pour éviter les confusions, on ajouta un petit trait descendant prolongeant la partie droite du« carré » : telle est encore sa forme actuelle (). Mais, jusqu'au XVIe siècle, il ne fut pas fait de véritable différence entre le bécarre et le dièse.