Bedford (David)
Compositeur anglais (Londres 1937).
Né dans une famille de musiciens, il choisit très tôt sa voie et entre à la Royal Academy of Music, où il étudie avec Lennox Berkeley. Il est sensible au langage de Schönberg. En 1961, une bourse lui permet d'aller suivre des cours avec Luigi Nono à Venise. Il visite les studios électroniques de Milan en 1962, et subit aussi l'influence de Maderna.Bedford aime travailler avec les musiciens du monde de la « pop music », tels que Kevin Ayers et Mick Taylor des Rolling Stones. Cette collaboration débouche, par exemple, sur Star's end (1974) pour 2 guitares électriques, un percussionniste « pop » et orchestre symphonique. Il a composé egalement des œuvres pouvant être jouées par des enfants et des amateurs. La musique de Bedford est originale, mais, quoique très élaborée, elle n'a jamais l'apparence de la complication. Le compositeur aime puiser son inspiration dans un texte (Tentacles of the dark nebula, d'après une nouvelle de science-fiction d'Arthur Clarke). Une certaine élégance, héritée sans doute de Berkeley, caractérise son œuvre et, comme celle de son maître, la musique de Bedford ne révèle pas toutes ses qualités à la première approche. Mentionnons encore Piece for Mo, une œuvre pour chœur et orchestre, Star clusters, nebulae and places in Devon, et deux symphonies (1981, 1986).
Bedingham (John)
Compositeur anglais (XVe s.).
Vivant à l'époque de la guerre de Cent Ans, ce musicien voyagea probablement sur le continent, puisque c'est là qu'ont été trouvées, dans des manuscrits, quelques œuvres qui lui sont dues. Il est l'auteur de la messe cyclique Deuil angouisseux, qui se sert d'une ballade de Gilles Binchois, de 4 chansons (O rosa bella, le Serviteur, Grand Temps, Mon seul plaisir), et de quelques motets. Les solutions qu'il fournit aux problèmes posés par les règles strictes de l'écriture de l'époque en font un précurseur.
Bedos de Celles (dom François)
Moine bénédictin et facteur d'orgues français (Caux, Hérault, 1709 – abbaye de Saint-Denis 1779).
Constructeur de l'orgue de l'abbaye de Sainte-Croix de Bordeaux, il fut surtout un expert de premier plan et eut à connaître toutes les grandes réalisations de son temps. Il consigna le fruit de son expérience pratique et de ses connaissances théoriques en un monumental traité, l'Art du facteur d'orgues (3 vol., 1766-1778), qui demeure aujourd'hui l'ouvrage de base inégalé en ce domaine, réédité et étudié par tous les facteurs d'orgues.
Beecham (sir Thomas)
Chef d'orchestre anglais (Saint-Helens, Lancashire, 1879 – Londres 1961).
De formation autodidacte, il joua un rôle de premier plan dans la vie musicale britannique durant plus d'un demi-siècle, donnant son premier concert en 1899 et le dernier en 1960. Outre ceux qu'il réorganisa, il ne fonda pas moins de trois orchestres, dont les deux derniers existent toujours : le Beecham Symphony Orchestra en 1909, l'Orchestre philharmonique de Londres en 1932 et le Royal Philharmonic Orchestra en 1946. En 1910, il présenta sous sa propre responsabilité artistique et financière deux saisons à Covent Garden au cours desquelles furent créées en Angleterre Elektra et Salomé de Richard Strauss. Il dirigea également en 1913 la première londonienne du Chevalier à la rose et organisa cette année-là et en 1914 deux grandes saisons d'opéras et de ballets russes avec, notamment, la première apparition en Angleterre de Serge de Diaghilev.
Cette première période à Covent Garden prit fin en 1919, non sans qu'ait été fondée, dans l'intervalle, la Beecham Opera Company (1915).
Après une retraite de quelques années due à des embarras financiers, Beecham fit sa réapparition en 1923, et en 1929, consacra un festival entier à Frederick Delius, compositeur dont il se fit toujours une spécialité. En 1932, la fondation de l'Orchestre philharmonique de Londres et son retour à Covent Garden, dont il fut le maître unique et incontesté de 1936 à 1939, lui assurèrent une position unique. Ces années furent marquées par de mémorables représentations d'opéras et par des concerts tout aussi mémorables, parmi lesquels le festival Sibelius de 1938. De 1940 à 1944, Beecham vécut surtout aux États-Unis et dirigea au Metropolitan Opera de New York. Il passa ses quinze dernières années à la tête du Royal Philharmonic Orchestra, et, au terme de sa carrière, avait dirigé plus de 70 opéras différents.
Célèbre pour sa répartie et son sens de l'humour, dont il usait parfois sans ménagement, admiré pour son panache, pour son style incisif mais d'une suprême élégance, il vécut en grand seigneur en témoignant toujours d'un goût particulier pour la musique française, de Grétry et Méhul à Fauré et Debussy, et, notamment, pour Berlioz, dont il fut un des très grands interprètes. « Je donnerais tous les Brandebourgeois pour Manon de Massenet, sûr et certain d'avoir largement gagné au change », lança-t-il un jour comme boutade. Il excella aussi dans Haendel, Haydn, Mozart, Schubert, Bizet, Wagner, Puccini, Richard Strauss, Sibelius, et n'eut pas son égal, comme en témoignent de nombreux enregistrements, pour insuffler dynamisme et feu intérieur aux compositeurs qui suscitaient en lui « joie de vivre, et, qui plus est, fierté de vivre ». On lui doit une autobiographie (A Mingled Chime, Londres, 1944) et un livre sur Frederick Delius (Londres, 1959).
Beecke (Franz Ignaz von)
Compositeur allemand (Wimpfen-im-Talg 1733 – Wallerstein 1803).
Membre, avec le jeune Dittersdorf, de la chapelle du prince von Sachsen-Hildburghausen, il entra chez les Oettingen-Wallerstein en Bavière en 1759 ou en 1760, et poursuivit au service de cette famille princière une carrière à la fois musicale (il composa plusieurs symphonies), administrative et militaire, atteignant en 1792 le grade de major. En 1766, il rencontra les Mozart à Paris.
Beecroft (Norma)
Femme compositeur canadienne (Oshawa 1934).
Elle étudie au conservatoire de Toronto avec John Weinzweigz à Rome avec Petrassis à Tanglewood avec Copland et Lukas Foss, à Darmstadt avec Madernaz et s'initie aux techniques électroacoustiques à Toronto avec Myron Schaeffer et à Princeton avec Mario Davidovsky Assistante, puis productrice à la radio canadienne (1963-1969), elle déploie une grande activité en faveur de la musique contemporaine. Attirée au début par la technique sérielle, elle y a joint peu à peu des éléments électroacoustiques. On trouve dans son œuvre des pages destinées à des formations instrumentales traditionnelles ou insolites et d'autres utilisant l'apport électroacoustique (From Dream of Brase pour récitant, soprano, chœurs, orchestre et bande ; Eleg, Undersea Fantasy, etc.)