Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
D

divisés (en ital. divisi)

Lorsque, dans une partition, une partie instrumentale attribuée aux instruments à cordes, celle des violoncelles par exemple, contient des notes doubles, le terme divisé (ou son abréviation div.) indique que les musiciens du groupe concerné doivent se partager la tâche au lieu de jouer le passage en doubles-cordes. Cette habitude, assez courante notamment dans les œuvres pour orchestre à cordes, apparut à l'époque romantique. On peut citer à titre d'exemple la symphonie Pathétique de Tchaïkovski, dans laquelle les basses sont souvent divisées pour accentuer le caractère sombre de l'œuvre.

division-viol

Nom donné, en Angleterre, à un type de basse de viole, de taille intermédiaire entre la consort-viol et la lyra-viol.

Ses dimensions réduites permettaient à l'exécutant un meilleur maniement de l'instrument et donc une plus grande dextérité d'exécution. On a écrit pour cet instrument nombre de divisions (ancêtre de la variation, consistant à « diviser » un thème en valeurs longues en valeurs beaucoup plus courtes et à les orner), ce qui lui a donné son nom. Certaines pièces demandaient même une grande virtuosité. Parmi les grands amateurs de division-viol, il faut citer Playford (Division-Violin, 1688) et surtout Christopher Simpson (The Division Violist, 1659 ; Division Viol, 1667).

division

1. Opération consistant à morceler une valeur en plusieurs valeurs plus petites (par exemple, la ronde se divise en 2 blanches ou 4 noires, etc.).

2. Dans l'Antiquité et au Moyen Âge, le mot division s'appliquait surtout à la division du canon, c'est-à-dire à la manière de graduer la règle mesurant les diverses sections de cordes vibrantes sur le monocorde servant à étudier les intervalles.

3. En plain-chant, on appelle division les barres de grandeurs différentes qui séparent les incises pour marquer les respirations et indiquer le phrasé, la grandeur des barres étant proportionnelle à l'importance de la respiration. Ne pas confondre ces barres de division avec les barres de pause, qui, dans la notation mesurée, en ont pris approximativement le tracé.

4. En Angleterre, aux XVIe et XVIIe siècles, le mot division a à peu près le même sens que diminution en France.

Divitis (Antonius)
ou Antoine Divitis

Compositeur franco-flamand (début du XVIe s.).

On ne connaît rien de sa vie ­ peut-être est-il né à Louvain vers 1475 ? ­ avant sa nomination à la cathédrale Saint-Donatien de Bruges comme maître des enfants (1501-1504), puis comme sous-chantre. Devenu maître de chant à Malines en 1504, il entra comme chantre au service de Philippe le Beau et le suivit en Espagne (1505-06). En 1515, il était membre de la chapelle du roi de France François Ier, en compagnie de Jean Mouton et d'Antoine Févin. Mais on ne saurait affirmer qu'il fut le Richardus Antonius signalé en 1526 à Rome à la chapelle pontificale. Trois messes et quelques fragments de messes isolés, trois motets, deux magnificat, un petit nombre de chansons et quelques pièces en manuscrit, seuls témoins de son œuvre, montrent un compositeur en possession de toutes les ressources techniques de son métier, mais dont la préoccupation constante était la limpidité et le naturel du discours. Ainsi s'explique le fait qu'il fût attentif aux rapports du texte et de la musique, qu'il écrivît de nombreux passages dans un style homorythmique et fît une place importante aux effets de nature harmonique.

dixieland

Se dit du style en honneur dans le sud des États-Unis, aux premiers temps du jazz.

L'usage français distingue dixieland, qui se rapporte aux ensembles blancs (Eddie Condon, Wild Bill Davison, etc.), de New Orleans, qui s'applique plus particulièrement aux ensembles noirs (Jelly Roll Morton, Louis Armstrong).

dixième

Intervalle formé entre les extrêmes de dix degrés diatoniques successifs.

La dixième est en fait le redoublement de la tierce à l'octave supérieure, par exemple do-mi.

Dlugoraj (Wojciech)

Luthiste polonais ( ? v. 1550 – ? apr. 1619).

Virtuose à la cour du roi Étienne Báthory, il est l'auteur d'une tablature de luth publiée en 1619 et des Chorea polonica où apparaissent des rythmes de danses polonaises et des schémas mélodiques empruntés au folklore traditionnel. Des fantaisies, des danses polonaises et villanelles de sa composition se trouvent dans le Thesaurus harmonicus du Français Jean-Baptiste Bésard, publié à Cologne en 1603. Quant à la forme, son œuvre révèle une influence italienne certaine, ainsi qu'un sens de la tonalité déjà assez affirmé.

Dlugoszewski (Lucia)

Femme compositeur américaine (Detroit 1931 – New York 2000).

Elle fait ses études à l'université de Detroit et à la Mannes School of Music, puis, en privé, avec Varèse (1951). Depuis 1960, elle est professeur à l'université de New York et à la New School for Musical Research. Elle travaille également pour la Fondation de danse moderne. Curieuse de timbres et de sonorités rares, elle a inventé toute une série de percussions (en verre, plastique, bois, papier, métal) et des instruments utilisant des archets ou des plectres faits d'une grande variété de matériaux. En 1958, elle avait déjà formé un orchestre de 100 percussions (verre, bois, etc.). Ses idées ont été influencées par les philosophies orientales et par l'œuvre de F.S.C. Northrop. À côté de réalisations conformes à ses découvertes (Ubu Roi, 1952, musique de scène pour orchestre de sons quotidiens), on trouve dans son œuvre un certain nombre de partitions conçues en fonction des éléments traditionnels : orchestre (Arithmetic Points, 1955 ; Beauty Music I, II and III, 1965), piano (3 sonates), voix (Parker Tyler Language, 1970 ; Desire, 1952), ou musique de chambre (quatuor à cordes).

do

Syllabe de solfège substituée au XVIIe siècle à la syllabe ut introduite par Guy d'Arezzo et jugée peu euphonique, mais que l'on conserva dans certaines expressions (clef d'ut, ut majeur).

On en ignore l'origine. Certains en attribuent l'introduction à Giovanni Doni (1594-1647), qui aurait pris la première syllabe de son nom, mais cette assertion n'a pas été prouvée. Dans les pays de langues allemande et anglaise, la note do est représentée par la lettre C.