Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
C

Calvé (Emma)

Soprano française (Decazeville, Aveyron, 1858 – Millau, Aveyron, 1942).

Elle fit des études de chant à Paris et débuta à Bruxelles en 1882 dans le rôle de Marguerite de Faust de Gounod. Après de nouvelles études à Paris avec Mathilde Marchesi, elle entra à l'Opéra-Comique en 1886 et acquit une renommée internationale. Sa personnalité très particulière résultait de la fusion d'une technique vocale remarquable, appuyée par une grande virtuosité, et d'un talent d'actrice exceptionnel, tourné vers un réalisme parfois violent. Massenet écrivit pour elle Sapho et la Navarraise. Elle fut une interprète illustre du rôle de Carmen dans l'opéra de Bizet.

Calvière (Antoine)

Organiste et compositeur français (Paris v. 1695 – id. 1755).

Disciple de François Couperin, il fut organiste à la basilique de Saint-Denis et en diverses églises de la capitale, pour devenir finalement titulaire de l'orgue de Notre-Dame (1730) et succéder à Marchand en tant qu'organiste de la chapelle royale (1738). Il fut réputé pour sa virtuosité et surtout pour son talent d'improvisateur. De ses compositions pour orgue, il ne subsiste qu'un Récit de cromorne en taille.

   Il a également écrit des motets à grand chœur, aujourd'hui perdus.

Calvin (Jean)

Réformateur français (Noyon 1509 – Genève 1564).

Alors qu'en Allemagne Luther réservait à la musique une large place dans le service sacré, Calvin lui assigna un rôle beaucoup plus étroit. Proscrivant l'usage de l'orgue et celui de la polyphonie, il n'admit à l'église que le chant à l'unisson, et le borna pour les textes (à quelques exceptions près) aux psaumes de l'Ancien Testament. Le premier recueil de chants de réformés de France, Aulcuns Pseaulmes et cantiques mys en chant, fut publié en 1539 à Strasbourg. Dans ce recueil se trouve le psaume LXVIII (le célèbre psaume « des Batailles ») dont la mélodie est de Mathias Greiter, musicien strasbourgeois. Le psautier huguenot, comprenant les 150 psaumes de David, fut achevé en 1562. Clément Marot et Théodore de Bèze, pour les textes, Loys Bourgeois, pour les chants, en furent les principaux auteurs. Calvin veilla à son unité et à son austérité. Il voulait que le chant des psaumes « ne soit ni léger ni volage, mais qu'il ait poids et majesté ». Sans doute n'a-t-il pas joué, dans l'histoire de la musique française, un rôle comparable à celui de Luther pour la musique allemande. Toutefois, c'est dans le climat spirituel du calvinisme que se sont développés, dès 1546, les psaumes polyphoniques qui, pour n'être pas destinés à l'église, n'en sont pas moins, sous les signatures de Pierre Certon, Loys Bourgeois, Claude Goudimel, Paschal de L'Estocart, Claude Le Jeune, des pages maîtresses de la musique religieuse française.

Calvisius (Sethus)

Compositeur, théoricien, astronome et érudit allemand (Gorsleben, Thuringe, 1556 – Leipzig 1615).

Il fit ses études aux lycées de Frankenhausen et Magdebourg, puis aux universités de Helmstedt et Leipzig. Il fut cantor successivement à la Paulinerkirche de Leipzig (1581), à Schulpforta (1582-1594) et à Saint-Thomas de Leipzig (1594-1615). Il a laissé des hymnes, des bicinia, des psaumes, des motets et des traités (Melopoeia sive Melodiae condendae, Erfurt, 1592 ; Compendium musicae practicae pro incipientibus, Leipzig, 1594, etc.), qui ont contribué à l'évolution du style contrapuntique au style harmonique.

Calvocoressi (Michael Dimitri)

Musicologue et critique musical italien d'ascendance grecque (Marseille 1877 – id. 1944).

Autodidacte en grande partie, il commença sa carrière de critique dans l'Art moderne belge, la Renaissance latine, puis devint correspondant du Monthly Musical Record. Sa correspondance avec Balakirev à partir de 1905 l'amena à s'intéresser particulièrement à la musique russe, dont il se fit le propagateur. Il fut l'un des principaux conseillers de Diaghilev lors de ses premières saisons parisiennes. Ses ouvrages, surtout son Moussorgski (1908), son Glinka (1911) et Masters of Russian Music (1936, en collaboration avec G. Abraham) font encore autorité. On lui doit aussi les traductions françaises des livrets de Boris Godounov et du Coq d'or, ainsi que du Traité d'orchestration de Rimski-Korsakov.

calypso

Forme de seize mesures très populaire dans l'île de la Trinité et connue aussi à la Jamaïque.

Chanté en anglais créole, avec des paroles souvent improvisées, le calypso est le véhicule de la satire socio-politique et du « commérage » local. Comme forme et comme rythme, il a été sollicité par divers musiciens de jazz américains, notamment Sonny Rollins.

Calzabigi (Ranieride)

Écrivain et librettiste italien (Livourne 1714 – Naples 1795).

Après des études à Livourne et à Pise, il commença sa carrière de librettiste à Naples, comme imitateur de Métastase. Puis il se rendit à Paris, où, en 1750, il introduisit, avec Casanova, un système de loterie. Il y fut également engagé dans la querelle des Bouffons, ce qui l'incita à écrire son poème héroï-comique, la Lilliade. En 1761, il fut nommé à Vienne conseiller de l'empereur et commença, l'année suivante, à collaborer avec Gluck en lui fournissant un premier livret, Orfeo ed Euridice, suivi en 1767 et 1770 de ceux d'Alceste et de Paride ed Elena. Après son retour, en 1780, en Italie, où il passa les dernières années de sa vie, il participa également, en tant que librettiste, à la création d'ouvrages lyriques de Salieri et de Paisiello. Préconisant le retour à la tragédie des Anciens, défenseur des idées de Gluck, Ranieri de Calzabigi joua un rôle non négligeable dans la réforme de l'opéra. Il s'inscrit ainsi dans ce grand courant de pensée classique, en faveur dans la seconde moitié du XVIIIe siècle.

Camargo Guarnieri (Mozart)

Compositeur, chef d'orchestre et pédagogue brésilien (Tietê, province de São Paulo, 1907 – São Paulo 1993).

Il a fait ses études musicales à São Paulo, puis à Paris, en particulier avec Charles Kœchlin. De retour dans son pays, il a été cofondateur de l'Académie brésilienne de musique en même temps que le principal animateur de la vie musicale à São Paulo, ville où il a occupé notamment les fonctions de professeur de composition et de directeur de l'orchestre municipal. Dans ses partitions, des éléments issus de la tradition folklorique sont moulés dans des formes généralement très classiques. Son œuvre abondante comprend des symphonies, des concertos pour piano, des quatuors à cordes, des sonates, des œuvres pour orchestre de chambre, des cantates, des mélodies, un opéra-comique, Pedro Malazarte (1932), qui le rendit populaire, et un opéra, l'Homme seul (1960).