Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
D

diminué

Se dit d'un intervalle qui est plus petit d'un demi-ton que ceux qui sont déclarés « justes » ou « mineurs ».

Par exemple, les notes do-sol forment une quinte juste, mais les notes do-sol bémol une quinte diminuée. La tierce mineure (do-mi bémol), baissée d'un demi-ton devient une tierce diminuée (do-mi double bémol). Ou encore, les notes si-la se trouvent à un intervalle de septième mineure, si-la bémol à un intervalle de septième diminuée. Par extension, ce mot s'applique aux accords dont le plus grand intervalle est diminué. Par exemple, les notes si-ré-fa-la bémol constituent l'accord de septième diminuée, c'est-à-dire un accord de neuvième sans la note fondamentale (sol) [HARMONIE. Les notes si-ré-fa forment un accord de quinte diminuée.

diminuendo

Terme indiquant une nuance allant en diminuant, synonyme de decrescendo.

Cette nuance est indiquée dans les partitions par le signe O ou l'abréviation dim.

diminution

1. Dans la théorie des XVe et XVIe siècles, le terme désigne le passage d'une mesure à une autre telle que la même valeur écrite y reçoit une durée N fois plus courte, comme cela se passe encore actuellement quand on passe de C (où une blanche vaut 2 temps) à C barré

(où la même blanche vaut seulement 1 temps).

   La diminution changeait donc l'écriture, mais non obligatoirement la durée.

2. Dans le vocabulaire classique, au contraire, le terme désigne une nouvelle présentation d'un thème ou d'un fragment en durées plus courtes que dans sa présentation de référence (par exemple, sans changer de tempo, un thème en blanches énoncé en noires). La diminution change donc avant tout la durée et, accessoirement seulement, l'écriture.

3. Aux XVIIe et XVIIIe siècles , on appelait diminution une variation monnayant le thème en valeurs plus courtes au moyen de notes de passage ou d'ornementation.

4. Par extension du sens précédent, on a parfois étendu le terme « diminution » à toutes sortes d'ornementations, spécialement dans la musique vocale.

Dimov (Bojidar)

Compositeur bulgare (Lom 1935 – Cologne 2003).

Après des études musicales à Sofia, il se rend à Vienne, puis se fixe en 1968 à Cologne, où il fonde l'ensemble « Trial and Error », spécialisé dans le répertoire contemporain. Ayant fréquenté dans son enfance les milieux du théâtre, il en garde un goût marqué pour le spectacle visuel et la synthèse entre différentes formes d'art : son Bonner Raumspiel (1970-71) est un « jeu artistique compétitif » dont les « joueurs », musiciens (chanteurs et/ou instrumentistes) ou mimes (danseurs et/ou acteurs), sont dirigés par un « meneur de jeu » dans une sorte de liberté surveillée.

Dinicu (Grigorias)

Violoniste et compositeur roumain (Bucarest 1889 – id. 1949).

De 1902 à 1906, il fit ses études au conservatoire de Bucarest. Il travailla le violon avec le grand pédagogue Carl Flesch, ainsi qu'avec Nitzulescu-Lupu et Filip. Violoniste à la Philharmonique de Bucarest et à l'orchestre Pro Musica, il dirigea également une formation de musique populaire. Il fit des tournées en Angleterre, en France, en Belgique et aux États-Unis. Musicien aux talents multiples, il refusait la distinction brutale entre musique savante et musique populaire. Dans ses récitals, il interprétait aussi bien les œuvres classiques et romantiques que le répertoire des lautari (LAUTAR). Il recueillit et transcrivit des mélodies populaires roumaines et composa quelques pièces pour violon dont une, Hora staccato, figura longtemps au répertoire des virtuoses, notamment à celui de J. Heifetz, qui en fit un brillant arrangement en 1932.

dirge

Terme anglais signifiant « thrène », « hymne funèbre ».

Le quatrième volet de la Sérénade opus 31 de Benjamin Britten (1943), sur un poème écossais anonyme du XVe siècle, est intitulé Dirge (chant funèbre). Quatre des sept volets de la Cantate d'Igor Stravinski (1951-52) sont intitulés A Lyke-Wake Dirge, et le quatrième volet (sur un texte de Walt Whitman) du Dona Nobis Pacem de Ralph Vaughan Williams (1936) porte comme titre Dirge for two Veterans.

Diruta (Mancini, dit Girolamo)

Compositeur et théoricien italien (Deruta, près de Pérouse, 1561 – ? apr. 1609).

Il eut pour premier maître Batista Capuani, moine franciscain comme lui. À Venise, où il vécut une dizaine d'années, il travailla avec Zarlino, Porta et l'organiste Claudio Merulo, dont il fut l'un des plus brillants sujets. Il tint, en effet, successivement les orgues de Chioggia (1597), puis de Gubbio (1609). Son traité Il Transilvano constitue la première tentative pour étudier la technique spécifique de l'orgue. Dédié à Sigismondo Battoni, « principe di Transilvania », l'ouvrage, resté longtemps célèbre, se divise en deux parties : la première (Venise, 1593 ; rééd. 1597, 1609, 1612, 1625), sous forme de dialogue entre Transilvano et Diruta, envisage les problèmes techniques et d'interprétation, avec de nombreuses illustrations musicales ; la seconde (Venise, 1609 ; rééd. 1622) aborde les diminutions, le contrepoint, les modes et leurs transpositions, avec des exemples musicaux de Luzzaschi, Florini, Banchieri et Diruta lui-même.

discordance

Contrairement au latin discordantia qui est simplement synonyme de dissonantia et s'oppose à concordantia en englobant l'usage régulier de la dissonance, l'emploi actuel de ce mot exclut cette dernière acception et comporte un aspect péjoratif en désignant l'association abusive de sons incompatibles entre eux.

discothèque

Le terme de discothèque est utilisé dans trois acceptions différentes.

Lieu de stockage de disques,

la discothèque est généralement organisée en casiers et rayonnages. Le mode de conservation des disques le plus rationnel est l'empilement à l'horizontale, en très petites quantités : tout risque de voile est ainsi écarté, mais il faut éviter le danger d'écrasement des disques. C'est pourquoi on préfère le plus souvent le stockage vertical, qui doit s'effectuer en casiers assez étroits dans lesquels les disques resteront serrés, pour demeurer constamment à la verticale. Pour ces différentes raisons, le groupage de disques en coffrets (éventuellement calés par de la mousse à l'intérieur du coffret) est préférable aux simples pochettes cartonnées. Température et humidité de la discothèque doivent être maintenues dans des valeurs normales et régulières, les disques redoutant particulièrement les excès de chaleur et de siccité. Le classement des disques ne pose guère de difficultés pour les discothèques d'amateurs possédant quelques dizaines ou quelques centaines d'enregistrements : par ordre alphabétique de compositeurs, par époques ou par genres musicaux. Dans les grandes discothèques, il est nécessaire de passer par un fichier qui renvoie au lieu de classement.

Organismes publics ou privés,

les discothèques de consultation ou de prêt acquièrent des enregistrements et en assurent la conservation à l'usage du public professionnel ou amateur. Ce sont les discothèques municipales de prêt, organisées à l'image des bibliothèques municipales et sur le modèle de la Discothèque de France, créée en 1959 à Paris, les discothèques d'entreprises ou de documentation pédagogique, les phonothèques et discothèques de consultation et de documentation de grandes instances : Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou (centre Beaubourg), conservatoires et universités, musées d'ethnologie et d'ethnomusicologie, centres culturels, etc. Les deux plus grandes discothèques françaises sont constituées par le fonds de la Phonothèque nationale, dépendant de la Bibliothèque nationale, qui régit le dépôt légal, et celui de la radio : discothèque centrale de Radio-France (1 500 000 disques) et phonothèque de l'Institut national de l'audiovisuel (archives sonores de la radio). Selon leurs statuts, ces discothèques assurent la consultation ou le prêt au grand public ou à des bénéficiaires particuliers.

   On appelle aussi discothèques des « boîtes de nuit » où l'on se réunit pour danser et écouter de la musique enregistrée.