Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
G

Gallus (Jacobus)
ou Jakob Handl

Musicien slovène (Ribnica 1550 – Prague 1591).

Moine cistercien des couvents autrichiens de Melk et Zwettl, il appartient à la cour de Vienne dès 1574, puis devient regens chori de la chapelle de l'évêque d'Olomoutz (1580-1585). En 1581, il passe à l'ordre des Jésuites. Il séjourne à Breslau avant de terminer sa vie à Prague, comme cantor de l'église Saint-Jean-in-Vado dans la vieille ville. Il ne fut rien de moins que l'équivalent de Palestrina en Slovénie et Bohême. Dans ses œuvres profanes en particulier (Harmoniae morales [1589, 1590], Moralia [1596]), il donne la primauté à la ligne mélodique, jouant d'effets chromatiques et de recherche de timbres qui seront les secrets de la nouvelle musique italienne. Les modulations sont fréquentes, adaptées au sens des textes et à leur prosodie. L'emploi de certains intervalles, tel le triton, étonne les musicologues.

galop

Danse rapide à deux temps, originaire d'Europe centrale, dont le rythme particulier évoque approximativement le galop d'un cheval.

Galuppi (Baldassare) , dit II Buranello

Compositeur italien (Burano, Venise, 1706 – Venise 1785).

Fils d'un violoniste, il composa en 1722 l'opéra La Fede nell'incostanza, qui n'eut pas de succès, puis devint l'élève préféré de Lotti. Il remporta son premier triomphe de compositeur avec Gl'odi delusi dal sangue (1728), écrit en collaboration avec Pescetti. Compositeur attitré d'opéras italiens au théâtre de Haymarket à Londres de 1741 à 1743, il devint vice-maître de chapelle (1748), puis maître de chapelle (1762) à Saint-Marc de Venise, et fut ensuite maître de chapelle de la cour de Catherine II à Saint-Pétersbourg (1765-1768). De ses opere serie, seuls Alessandro nell'Indie (Mantoue, 1738) et L'Olimpiade (Milan, 1747) eurent quelque succès. Ce fut essentiellement un maître de l'opéra bouffe, ce dont témoignent en particulier les œuvres nées de sa collaboration avec Carlo Goldoni : L'Arcadia (1749), Il Mondo della luna (1750), Il Mondo alla roversa (1750), Le Virtuose ridicole, d'après les Précieuses ridicules de Molière (1752), Il Filosofo di campagna (1754), La Diavolessa (1755). Il Filosofo di campagna, en son temps un des opéras bouffes les plus prisés, est parfois ressuscité de nos jours. Galuppi semble avoir été l'un des premiers compositeurs à saisir l'importance théâtrale et musicale des finales d'acte. Il écrivit en tout 91 opéras. On lui doit également 27 oratorios, d'autres ouvrages pour l'église et de la musique instrumentale dont sept Concerti a quattro pour cordes et surtout 51 Sonates pour clavecin qui font de lui l'un des principaux pionniers du genre.

Galway (James)

Flûtiste irlandais (Belfast 1939).

Il étudie au Royal College of Music de Londres et à la Guildhall School of Music, puis au Conservatoire de Paris (1960-61) avec G. Crunelle et J.-P. Rampal, enfin avec Marcel Moyse. Il est d'abord musicien de théâtre au Royal Shakespeare Theater de Stratford, puis au Sadler's Wells et au Covent Garden, dont il devient le premier flûtiste. En 1966, il entre à l'Orchestre symphonique de Londres ; en 1967, il est nommé première flûte du Royal Philharmonic Orchestra et, de 1969 à 1975, il est première flûte solo à l'Orchestre philharmonique de Berlin. Puis il entame une véritable carrière de soliste, interrompue par un accident. Il se consacre depuis en majeure partie à l'enseignement.

gambe

1. Famille de jeux de fond de l'orgue. La gambe est appelée aussi viole de gambe. Les jeux « gambés », aux tuyaux de métal, se caractérisent par une taille étroite qui leur donne une sonorité plus mordante que celle des principaux. Surtout employés dans l'orgue symphonique de style romantique, ils sonnent à l'échelle normale (8 pieds), au grave et plus rarement à l'aigu (16 et 4 pieds). Ils sont également baptisés violoncelle et salicional.

2. Abréviation courante de la basse de viole (VIOLE DE GAMBE).

gamelan

Ce mot javanais désigne une formation orchestrale propre à Java et à Bali, caractérisée par la prédominance d'instruments à percussion très élaborés : jeux de cloches, jeux de gongs, métallophones, xylophones, etc. Révélé au monde occidental lors de l'Exposition universelle de Paris en 1889, le gamelan et ses sonorités étranges ont exercé une influence certaine sur la musique européenne par l'intermédiaire, notamment, de Claude Debussy.

gamma

Lettre grecque correspondant au « G ».

Lorsqu'on forma l'alphabet musical latin (CLEF), on adapta les lettres à l'échelle du système grec qui commençait au la : A désigne donc le la, et on marque le changement d'octave par le changement de graphie des lettres : capitales, puis minuscules, puis minuscules doublées. Mais, dans certains modes plagaux ecclésiastiques, le chant pouvait descendre jusqu'au sol sous le A initial. On avait donc besoin d'un G inférieur, et il n'existait pas de « sous-capitales ». On donna à ce G la forme et le nom du G grec, et, comme c'est lui qui ouvrait la nomenclature, celle-ci prit son nom et devint la « gamme ». Parmi les syllabes de solmisation, le gamma ne pouvait recevoir que la syllabe ut, d'où son nom complet de gamma ut, devenu parfois gamut par contraction.

gamme

1. Nomenclature des sons appartenant soit à une échelle, soit à une tonalité ou à un mode déterminés, rangés par degrés conjoints. La gamme s'énonce le plus souvent de tonique à tonique sur l'étendue d'une octave (1 à 8) : « Une gamme de do majeur. »

2. Exercice usuel chez les instrumentistes, consistant à jouer à la suite, en combinaisons variées, tous les sons d'une gamme donnée : « Gamme en tierces, faire ses gammes. »

3. Le mot gamme est parfois employé abusivement pour échelle ou mode : « Tel passage est en gamme par tons entiers. »

Ganassi Dal Fontego (Silvestro)

Compositeur et théoricien italien (Venise 1492 – ? milieu du XVIe s.).

Instrumentiste lui-même ­ célèbre comme joueur de flûte et de viole de gambe ­, il appartint à la Signoria de Venise (Saint-Marc). Il fut l'auteur de la première méthode pour la flûte connue (La Fontegara, 1535) ainsi que de l'un des premiers traités pour la viole publié en deux volumes (Regola rubertina, 1542). Ces ouvrages contiennent de précieux renseignements concernant la technique de ces instruments à l'époque. Le second explique également l'art de la diminution, de la transposition, et de l'accompagnement d'une pièce vocale. Notés en tablature de viole, les volumes de la Regola rubertina renferment des ricercari pour un seul instrument, employant parfois une écriture à 2 voix grâce à la technique du jeu en doubles-cordes.