Hlobil (Emil)
Compositeur tchèque (Veseli 1901 – Prague 1987).
Élève de J. Suk à Prague, il subit dans ses premières œuvres son influence et celle de Janáček (1er Quatuor op. 5, Sérénade op. 12a), puis évolua vers un néoclassicisme précis, concis et virtuose. Il réussit particulièrement dans la musique de chambre. On lui doit notamment six symphonies (1949, 1951, 1957, 1959, 1970, 1973), des concertos, le poème symphonique le Printemps dans les jardins de Prague (1953), les opéras Anna Karenine (1963) et le Bourgeois gentilhomme (1965). De 1941 à 1958, Hlobil a enseigné la composition au conservatoire de Prague.
Hoboken (Anthonyvan)
Musicologue hollandais (Rotterdam 1887 – Zurich 1983).
Il étudia la musicologie à Vienne sous la direction de H. Schenker. Après avoir commencé en 1936 un catalogue de sa propre collection d'éditions musicales, il entreprit un catalogue thématique et bibliographique de l'œuvre de Joseph Haydn (Joseph Haydn, Thematisch-bibliographisches Werkverzeichnis), dont les trois volumes sont parus respectivement en 1957 (œuvres instrumentales), en 1971 (œuvres vocales) et en 1978 (index, addenda et corrigenda). Les œuvres de Haydn sont aujourd'hui identifiées d'après ce catalogue, néanmoins déjà dépassé sur de nombreux points. Hoboken a fait don de sa collection à la Bibliothèque nationale de Vienne en 1974 et de ses archives Haydn à la Société des amis de la musique (Gesellschaft der Musikfreunde) de Vienne en 1980.
Hoddinott (Alun)
Compositeur gallois (Bargoed, Glamorgan, 1929).
Il fit ses études à l'université de Cardiff, établissement où il fut nommé professeur en 1951. Attiré par la pédagogie, il a souvent composé à l'intention des ensembles de jeunes musiciens, telle l'œuvre intitulée Dives and Lazarus, cantate pour solistes, chœurs et orchestre écrite pour le Farnham Schools Festival (1964). Son langage musical, tonal et généralement facile d'accès, a subi l'influence de Stravinski et de Hindemith, certes, mais aussi celle de Britten et d'autres compositeurs anglais du XXe siècle. Certaines de ses œuvres sont d'inspiration galloise (Welsh Dances pour orchestre). Sa production, considérable, comprend, entre autres, cinq symphonies (1955, 1962, 1969, 1970, 1973), Landscape/Tirlun pour orchestre (1975), des concertos, dont trois pour piano (1960-1966), de la musique de chambre, six sonates pour piano (1959-1972), de la musique vocale, dont la cantate Saint Paul on Malta (1971), et les opéras The Beach of Falesa (1970-1974), The Magician (1975), What the Old Man Does is always Right (1977) et The Rajah's Diamond (1979).
Hoérée (Arthur)
Compositeur et musicologue belge (Saint-Gilles, Bruxelles, 1897 – Paris 1986).
Il a suivi l'enseignement du conservatoire de Bruxelles de 1908 à 1912, puis celui du Conservatoire de Paris à partir de son installation définitive dans cette ville en 1919. Professeur à l'École normale de musique, à l'École de la radio à Montrouge, puis à la Sorbonne, il fut aussi chef d'orchestre, pianiste accompagnateur et conférencier. Critique musical, il écrivit dans de nombreuses revues françaises dont la Revue musicale d'Henry Prunières et étrangères. Ses activités de compositeur s'étendent à la musique de film et de scène. Spécialiste de la musique française, Hoérée a transcrit et réalisé plusieurs œuvres de F. Couperin, et il a publié notamment deux monographies sur A. Roussel (Paris, 1938 et 1969). Il a collaboré en outre à l'ouvrage Science de la musique dirigé par Marc Honegger (2 vol., Paris, 1976).
Hoffmann (Ernst Theodor Wilhelm, dit Ernst Theodor Amadeus)
Écrivain et compositeur allemand (Königsberg 1776 – Berlin 1822).
Après des études de droit, il commença une carrière de magistrat. Mais, attiré par la musique, qu'il avait étudiée notamment avec l'organiste Podbielski, il obtint un poste de chef d'orchestre au théâtre de Bamberg (1808-1813), puis à celui de Dresde. En 1814, il fut contraint d'accepter un emploi à la cour d'appel de Berlin, ville dans laquelle il demeura jusqu'à sa mort.Célèbre pour ses Contes, Hoffmann fut également un compositeur habile, dont le talent s'exerça dans des genres aussi différents que l'opéra, le singspiel, la musique sacrée et la musique de chambre (notamment cinq sonates pour piano). Son style, empreint d'un certain conservatisme, évolua, et, dans son opéra Ondine (1813-14, livret de La Motte Fouqué), créé avec succès à Berlin en 1816, apparaissent le fantastique et la magie ; il faut y voir une préfiguration de l'opéra romantique, tel que l'illustrera, en particulier, le Freischütz de Weber.
La vie d'Hoffmann montre la diversité de talents exaltée par les doctrines nouvelles et la fascination qu'exerce sur lui l'imbrication du réel et de l'imaginaire. Obsédé par le mythe de Don Juan, fasciné par Mozart (il changera son prénom Wilhelm en Amadeus), défenseur ardent de Beethoven, qu'il désigne comme le compositeur romantique par excellence, Hoffmann réserva une large place à la musique dans son œuvre littéraire : d'une part dans ses articles sur Gluck, le Don Juan de Mozart, Beethoven, Sacchini, Spontini, etc., et dans ses notes critiques pour les œuvres de Beethoven, Boieldieu, Gluck, Méhul, Mozart, Paer, Spohr, Spontini, entre autres ; d'autre part dans ses Contes, comme les Fantaisies à la manière de Callot (Bamberg, 1814-15 : le Chevalier Gluck, Don Juan…) ou les Opinions du Chat Murr (Berlin, 1819-1821), dans lesquels il met en scène le musicien Johannes Kreisler, double de lui-même, extravagant et génial. Il traduisit en allemand la Méthode de violon de Rode, Kreutzer et Baillot (Leipzig, 1814), et le livret d'Olimpia de Spontini.
Il définit la musique comme un langage supérieur à celui des mots, comme le plus romantique de tous les arts et comme une émanation de la nature qui n'a pour limite que l'infini.
C'est son œuvre littéraire, plus que son œuvre musicale, qui influença la génération des compositeurs romantiques : Schumann transposa au piano le personnage de Kreisler dans son propre Kreisleriana, et Offenbach utilisa son réalisme fantastique dans les Contes d'Hoffmann ; Berlioz lui-même, en particulier dans le « Carnaval romain » de Benvenuto Cellini, où il reprit l'intrigue de Signor Formica (extrait des Contes des frères Sérapion, Berlin, 1819-1821), ne manqua pas de s'y référer pour exalter le pouvoir de l'imagination.