Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
G

Girdlestone (Cuthbert Morton)

Musicologue anglais (Bovey-Tracey, Devonshire, 1895 – Saint-Cloud 1975).

Il fit ses études à l'université de Cambridge et à la Sorbonne. Il enseigna la littérature française de 1926 à 1960 au King's College à Newcastle-on-Tyne et à l'université de Durham. Ses recherches sur la musique sont consacrées au XVIIIe siècle. Il a collaboré à plusieurs publications collectives et revues spécialisées, dont Recherches sur la musique française classique et la Revue de musicologie, et il a traduit le Traité des agréments de Tartini (1961).

Publications

Jean-Philippe Rameau, his Life and Work (Londres, 1957 ; rév. en 1969 ; trad. française, Paris, 1962) ; Mozart et ses Concertos pour piano (Paris, 1939 ; rééd., 1953).

Giroust (François)

Compositeur français (Paris 1738 – Versailles 1799).

Formé à Notre-Dame de Paris, maître de chapelle de la cathédrale d'Orléans (1756), lauréat du Concert spirituel pour son motet Super flumina Babylonis (1768), maître de chapelle des Saints-Innocents (1769), il écrivit pour le sacre de Louis XVI, à la chapelle duquel il passa en 1775, la messe Gaudete in Domino semper. Après avoir été surintendant de la musique du roi (1782-1792), il écrivit durant la Révolution plusieurs pièces patriotiques (Chant pour la fondation de la République).

Gitlis (Ivry)

Violoniste israélien (Haïfa 1927).

Premier Prix du Conservatoire de Paris à douze ans, il poursuit ses études avec Enesco, Thibaud et Carl Flesch, mais doit se réfugier à Londres pendant la guerre. Le public lui fait un triomphe au concours Thibaud-Long de 1951, qui décide de sa carrière internationale. Une fougue irrésistible caractérise le style de ce virtuose, fondateur en 1972 du festival de Vence, où ses dons d'animateur permettent aux musiciens de s'exprimer dans la plus complète liberté.

Giuliani (Mauro)

Guitariste et compositeur italien (Bisceglie, près de Bari, 1781-Naples 1829).

Il quitta l'Italie en 1807 pour Vienne, dont il fit rapidement la conquête comme concertiste, professeur et compositeur, et où il séjourna jusqu'en 1819. Il s'installa ensuite à Naples après une tournée à travers l'Europe. On lui doit pour son instrument, traité soit en soliste, soit combiné avec d'autres musiciens (deux guitares, musique de chambre, concertos), plus de deux cents œuvres écrites sous le signe d'une brillante virtuosité.

Giulini (Carlo Maria)

Chef d'orchestre italien (Barletta 1914 – Brescia 2005).

Élève à Rome de Remy Principe (alto), d'Alessandro Bustini (composition) et de Bernardo Molinari (direction d'orchestre), il fit ses débuts de chef dans cette ville en 1944, et devint en 1946 directeur musical de la radio italienne, donnant notamment plusieurs opéras peu connus d'Alessandro Scarlatti. En 1950, il devint chef à la radio de Milan, et fit ses débuts au théâtre lyrique avec La Traviata de Verdi. En 1951, une exécution en studio d'Il Mondo della luna de Haydn attira sur lui l'attention d'Arturo Toscanini et de Vittorio de Sabata, à qui il succéda en 1953 comme chef principal à la Scala de Milan. Il occupa ce poste jusqu'en 1956. Il dirigea à cette époque au Mai musical florentin ainsi qu'aux festivals de Hollande et d'Aix-en-Provence (Iphigénie en Tauride de Gluck, Il Mondo della luna de Haydn). Dans le domaine symphonique, il n'élargit son répertoire qu'avec prudence, n'abordant, par exemple, les symphonies de Beethoven que dans les années 60. Il est devenu également un grand interprète de Bruckner, Brahms et Mahler. Au théâtre, il travailla notamment avec Maria Callas et avec de très grands metteurs en scène. Après des représentations de La Traviata à Londres en 1967, il décida de ne se consacrer pour un temps qu'à la musique symphonique : il ne devait revenir à la scène lyrique qu'en avril 1982, avec huit représentations de Falstaff à Los Angeles. Devenu principal chef invité de l'Orchestre symphonique de Chicago en 1969, il a été chef principal de l'Orchestre symphonique de Vienne de 1973 à 1976, et, de 1978 à 1984, comme successeur de Zubin Mehta, chef principal de la Philharmonie de Los Angeles. Artiste raffiné, il possède une sensualité typiquement italienne mais toujours parfaitement dominée. Au disque, il a signé notamment trois versions de référence d'ouvrages lyriques : Don Giovanni de Mozart en 1960, Don Carlos de Verdi en 1971 et Rigoletto de Verdi en 1979.

Giuranna (Bruno)

Altiste et chef d'orchestre italien (Milan 1933).

Sa mère, Barbara, pianiste professionnelle, encourage ses débuts. Il étudie le violon et l'alto à l'Académie Sainte-Cécile de Rome, et décide d'apprendre également la viole d'amour. Cette particularité le fait remarquer rapidement, et il se consacre à la musique de chambre baroque et classique. En 1951, il est parmi les membres fondateurs d'I Musici, et crée le Trio à cordes italien. De 1961 à 1972, il enseigne dans les plus prestigieuses institutions italiennes, à Milan, Rome et Sienne. De 1969 à 1972, il est professeur à la Hochschule de Detmold, et, depuis 1983, à celle de Berlin. Entre 1978 et 1980, il est l'altiste du Quatuor Vegh, et se tourne vers la direction d'orchestre où il est un mozartien reconnu. Depuis 1983, il dirige l'Orchestre de chambre de Padoue.

Giustini (Luigi)
ou Ludovico Giustini

Claveciniste et compositeur italien (Pistoia 1685 – id 1743).

De nos jours, on se souvient de lui pour avoir publié des Sonate da cimbalo di piano e forte detto volgarmente di martelletti op. 1 (Florence, 1732), c'est-à-dire des sonates destinées à être interprétées sur le nouvel instrument de Bartolomeo Cristofori paru en 1698.

giusto (ital. ; « juste »)

Terme qui indique le mouvement juste (tempo giusto) d'un morceau, c'est-à-dire strictement en mesure et dans le mouvement exact, généralement un mouvement modéré.

Glarean (Heinrich Loris) , dit Glareanus

Humaniste et théoricien suisse (Mollis, canton de Glaris, 1488 – Fribourg 1563).

Il fait des études littéraires et musicales à Berne, Rottweil (Allemagne), puis, à partir de 1506, à Cologne où il devient, pour la musique, l'élève de Cochlaeus. Il enseigne d'abord le grec et le latin à Bâle (1514-1517) avant de séjourner, sur la recommandation d'Érasme, à la cour de François Ier (1517-1522). Fréquentant les milieux humanistes parisiens et le compositeur Jean Mouton, il tente même d'ouvrir une école mais, déçu par la vanité des discussions sorbonnardes, il regagne Bâle en 1522 et se fixe, de 1527 à sa mort, à Fribourg où il enseigne la poésie et la théologie.

   Éditeur de Tacite, Horace, Boèce, il est l'auteur de deux ouvrages théoriques sur la musique : Isagoge in musicen (« Introduction à la musique »), parue en 1516, et le Dodecachordon, rédigé entre 1519 et 1539 et édité en 1547. Si le premier ouvrage traite brièvement des intervalles, des hexacordes et des modes, le second est d'une importance capitale pour la connaissance de la musique de son époque. S'inscrivant dans la tradition de Boèce et de Gafori, il s'arrête largement sur le problème de la modalité et porte à 12 les 8 modes traditionnels du Moyen Âge. Il traite de l'évolution de la polyphonie et livre de précieux renseignements et jugements sur Ockeghem, Obrecht, Josquin, Brumel, Isaac, Mouton, ainsi que sur les débuts de la musique mesurée à l'antique.