Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
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Zaslaw (Neal)

Musicologue américain (New York 1939).

Il a étudié à Harvard (Bachelor of Arts en 1961) et à la Juilliard School (Master of Science en 1963), puis la musicologie avec Paul Henry Lang à Columbia (Master of Arts en 1965). Il a publié en 1964 Edward A. MacDowell et enseigne depuis 1970 à Cornell University (Ithaca, New York). Spécialiste de Mozart, intéressé en particulier par la genèse de la notion d'orchestre à l'époque classique, il est l'auteur de Mozart's Symphonies  : Context, Performance Practice, Reception (Oxford, 1989), a coédité avec William Cowdery The Complete Mozart : A Guide to the Musical Works of Wolfgang Amadeus Mozart (New York et Londres, 1990), et dirige actuellement la préparation du catalogue Köchel 9 (à paraître aux alentours de l'an 2000).

Zbar (Michel)

Compositeur français (Clermont-Ferrand 1942).

Il a fait ses études au Conservatoire de Paris, notamment avec Pierre Sancan (piano), Olivier Messiaen (premier prix d'analyse, 1966) et Tony Aubin (premier prix de composition, 1967). Il a fait un stage au Groupe de recherches musicales en 1965, et été pensionnaire à la villa Médicis à Rome (1973-74). Il a également poursuivi des études d'acoustique musicale à la faculté des sciences de Paris, et exercé des activités d'animation musicale en milieu scolaire. Il dirige depuis 1992 l'École nationale de musique de Montreuil. On lui doit notamment Tropismes pour violon et grand orchestre (1970), Incandescences pour soprano, récitant et orchestre (1970), Swingle Novae pour huit voix mixtes, récitant, jazzmen et petit orchestre (1970), Jeu 1 à 5 pour divers ensembles instrumentaux (1971-72), Apex pour ensemble de cordes (1971), Apex 2 pour douze cordes (1972), Contact II pour ensemble de cuivres (1974), le Voyage pour huit voix mixtes en ensemble instrumental (1974), la Lumière sortant par soi-même des ténèbres pour trois chœurs, trois percussions et bande magnétique (1976), Rituel pour chœur d'amateurs (1977), Ricercare pour trois percussions (1978), Suite pour violon, cordes et bande (1987), Franges du songe pour 12 voix et bande (1987), Lignes doubles pour 2 hautbois (ou 2 clarinettes) et clarinette (1990).

Zechlin (Ruth)

Femme compositeur allemande (Grosshartmannsdorf, Saxe, 1926 – Munich 2007).

Elle a étudié à Leipzig, et enseigne la composition à l'École supérieure de musique Hanns-Eisler de Berlin-Est (1969) et à l'Académie des arts de R.D.A. (1973). Elle a écrit notamment six quatuors à cordes (1959 à 1977), trois symphonies, des concertos, Musik zu Bach pour 3 flûtes, 2 hautbois, 3 trombones, percussion et cordes (1985).

Zelenka (Jan Dismas)

Compositeur tchèque (Lounoviče, Bohême, 1679 – Dresde 1745).

Il étudia probablement au collège des jésuites à Prague, et en 1709-1710, fut dans cette ville au service du comte Hartig. En 1710, il devint contrebassiste dans l'orchestre royal de Dresde. Envoyé en Italie avec d'autres musiciens (1715), il s'arrêta à Vienne pour y étudier avec Johann Joseph Fux, et à Venise, travailla avec Lotti. Sur le chemin du retour, il s'arrêta de nouveau à Vienne (1717-1719), puis regagna Dresde pour y rester jusqu'à sa mort, exception faite d'un séjour à Prague lors du couronnement de Charles VI comme roi de Bohême : fut alors donné son « Melodrama de Sancto Wenceslao » Sub olea pacis et palma virtutis conspicua Orbi regia Bohemia corona. À Dresde, il assuma peu à peu les charges du maître de chapelle David Heinichen.

   À la mort de ce dernier (1729), il brigua sa succession, mais se vit finalement préférer Johann Adolf Hasse, tenant du goût italien, et passa ses dernières années dans un relatif isolement.

   Admiré par Bach et par Telemann, il témoigne dans ses œuvres d'une grande maîtrise contrapuntique, ce qui ne l'empêcha pas de se livrer en même temps à d'audacieuses recherches harmoniques. Rythme, contrepoint et harmonie retiennent chez lui également l'intérêt, et il attacha aussi une importance particulière aux indications d'intensité. Il fut longtemps considéré essentiellement comme un compositeur de musique religieuse, mais depuis un quart de siècle environ, on reconnaît également la grande valeur de sa production instrumentale. Cette dernière comprend notamment six sonates pour deux hautbois, basson et basse continue, et neuf œuvres avec orchestre : cinq Capriccios, Concerto a 8, Hipocondrie a 7 (1723), Sinfonia a 8 (1723), Ouverture en « fa ». Dans le domaine religieux, on lui doit entre autres trois oratorios (II Serpente di bronzo, 1730 ; Gesù al Calvario, 1735 ; I Penitenti al sepolcro del Redentore, 1736), des messes dont les cinq dernières surtout (Missa Sanctissimae Trinitatis, Missa Votiva, Missa Dei Patris, Missa Dei Filii, Missa Omnium Sanctorum, composées de 1736 à 1741) sont d'envergure monumentale, un Magnificat en (1725), un Requiem (1730), des motets, trois cantates pour le collège des jésuites de Prague (1709, 1712, 1716), et les Six Lamentations pour les veillées de la semaine sainte (Lamentations de Jérémie, 1722).

Zelter (Carl Friedrich)

Compositeur d'orchestre et pédagogue allemand (Berlin 1758 – id. 1832).

Fils d'un maçon, il se fit connaître assez jeune, en particulier par un Concerto pour alto en mi bémol daté de 1779. En 1786, sa Cantate sur la mort de Frédéric II fut jouée dans l'église de la Garnison à Berlin. Entré en 1791 dans le Singverein (Société de chant) ­ ultérieurement Singakademie (Académie de chant) ­ de son ancien maître Carl Fasch, il en assuma la direction à la mort de ce dernier (1800), et conserva ce poste pendant près de trente ans, contribuant ainsi à fonder une tradition d'interprétation de la musique ancienne. Il devint membre de l'Académie des beaux-arts de Prusse en 1806, et professeur de musique à l'université de Berlin lors de la fondation de cet établissement (1809).

   De 1803 à 1813, Zelter publia une série de sept mémoires sur la « réorganisation de la vie musicale de l'État et de la Ville, de l'Église et de l'École », fondant en fait l'enseignement musical tel qu'il devait se développer dans la Prusse du XIXe siècle. En 1807, il fonda la Ripienschule, groupe instrumental destiné à accompagner la Singakademie et dont finalement devait naître en 1882 la Philharmonie de Berlin, et en 1809 le Liedertafel, prototype des sociétés chorales masculines allemandes du XIXe siècle. Il fut à l'origine des premières exécutions berlinoises de la Création (un de ses articles les plus célèbres est celui qu'il consacra à cette œuvre dans l'Allgemeine musikalische Zeitung en 1802) et des Saisons de Haydn, et participa encore en 1822 à la fondation de l'Institut royal de musique sacrée, et, en 1829, à celle du département de la Musique de la Bibliothèque royale.

   Zelter exerça sur la vie musicale berlinoise une influence durable et profonde. Il compta parmi ses élèves Mendelssohn (c'est dans le cadre de la Singakademie, et dans la continuité de l'action menée en faveur de Bach par Zelter lui-même, que ce dernier dirigea en 1829 sa fameuse exécution de la Passion selon saint Matthieu), Nicolai, Carl Loewe et Meyerbeer, et, pendant de nombreuses années, échangea avec Goethe une correspondance d'un très grand intérêt le faisant apparaître, en matière de musique, comme une sorte de conseiller de l'auteur de Faust. Comme compositeur, on lui doit notamment environ deux cents lieder (les premiers parurent en 1796), des cantates, de la musique sacrée et de nombreux chœurs pour voix d'hommes.