Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
M

Metzler

Manufacture d'orgues suisse, fondée en 1890 et fixée à Zurich.

Exerçant surtout en Suisse, Metzler a réalisé, en style classique, les instruments des cathédrales de Zurich, de Schaffhouse et de Genève, et restauré l'orgue Silbermann d'Arlesheim.

Meulemans (Arthur)

Compositeur belge (Aerschot 1884 – Bruxelles 1966).

Il fait ses études à l'institut Lemmens de Malines (avec Edgar Tinel), où il est ensuite nommé professeur. Directeur de l'école d'orgue et de chant du Limbourg, à Hasselt (1916-1930), chef de l'orchestre de l'I.N.R., président de l'Académie royale flamande des sciences, lettres et beaux-arts, il fut le père spirituel de la génération née entre 1880 et 1890. Son œuvre, très abondante, est restée fidèle à l'esthétique néoromantique, mais en opérant la synthèse de la subtilité harmonique des impressionnistes français et de la solide base franckiste. Son art coloré, reflet d'une inspiration chaleureuse, et servi par une très grande virtuosité de l'écriture orchestrale, émane d'un théoricien qui a, par ailleurs, exposé l'essentiel de ses idées dans 3 traités d'une extrême importance.

Meunier (Alain)

Violoncelliste français (Paris 1942).

Il étudie au Conservatoire de Paris, où il obtient quatre premiers prix (violoncelle en 1953 dans la classe de M. Maréchal). En 1964, il participe aux cours d'été de l'Accademia Chigiana de Sienne, où il retourne de nombreuses fois, d'abord comme étudiant, puis comme assistant, enfin comme enseignant. En 1979, il enseigne au Conservatoire national de Lyon, tout juste créé. En 1982, il participe à la formation du Quatuor Ivaldi, avec C. Ivaldi, S. Gazeau et G. Caussé. Violoncelliste du groupe Contrastes, il se produit également au sein de l'ensemble 2e2m Dédicataire de nombreuses œuvres contemporaines, il a créé des œuvres de Donatoni, Dao, Mâche, Ohana, etc. Nommé en 1989 professeur de musique de chambre au C. N. S. M. de Paris, il dirige depuis 1988 le Concours international de quatuor à cordes d'Évian.

Mexique

Les vestiges des musiques antiques (« l'expression la plus profonde de l'âme mexicaine », selon Carlos Chavez) et des chants et danses de l'époque précortésienne constituent un fonds d'une inestimable richesse auquel la plupart des compositeurs mexicains se sont référés pour personnaliser leur école nationale.

   À cet art indigène, les différents témoignages d'un folklore néo-espagnol se sont intégrés à partir du XVIe siècle, tandis que les premiers centres musicaux étaient fondés sous l'impulsion d'un franciscain, Fray Pedro de Gante. On trouve, dès cette époque, quelques essais polyphoniques de compositeurs locaux influencés par les Espagnols et, un peu plus tard, par l'opéra italien. Au XVIIIe siècle, la musique instrumentale prend son essor, toujours dans le goût italien (Vivaldi), et la cathédrale de Mexico dispose d'un orchestre qui devient de plus en plus indépendant à l'égard des voix : Manuel de Sumaya et surtout Antonio Sarrier (1710-1775) et José Aldana (1758-1810) sont les meilleurs compositeurs de l'âge baroque, coïncidant avec les dernières décennies de la période coloniale. Les premières réalisations d'une musique nationale sont cependant postérieures à l'indépendance. José Mariano Elizaga (1786-1842) fonde alors le conservatoire de Mexico et la Société philharmonique, qui révèle les grandes symphonies classiques. Aniceto Ortega (1823-1875) écrit le premier opéra s'inspirant d'un sujet mexicain Guatimotzin, et Melesio Morales (1838-1908), auteur de 5 opéras (dont Roméo et Juliette) et de nombreuses pages religieuses, exalte le progrès scientifique dans sa Locomotive. Ses disciples ne manquent pas de reconnaître en lui un professeur émérite, un technicien sérieux et le promoteur de toute la musique mexicaine.

   C'est à la fin du siècle que cette musique prend sa place hors des frontières géographiques, grâce à des compositeurs qui exploitent les découvertes folkloriques et ethnomusicologiques. Mais alors que Herrera de la Fuenta, José Rolon, Candelario Huizar, Eduardo Hernandez-Moncada ou Antonio Gomezanda s'en tiennent à un style traditionnel, quatre personnalités de premier plan tentent de concilier cet héritage autochtone avec les différentes disciplines d'écriture de leur génération : Julian Carillo (1875-1965), pionnier du microtonalisme et de nouveaux moyens d'expression sonore ; Manuel Ponce (1882-1948), créateur du symphonisme folklorique ; Silvestre Revueltas (1899-1940), prospecteur intrépide de la polytonalité ; Carlos Chavez (1899-1978), styliste éclectique et défenseur autorisé de la véritable musique mexicaine dans ses synthèses historiques.

   La génération suivante a manifesté plus d'indépendance à l'égard de ces références nationalistes, au bénéfice d'une esthétique se réclamant de la tendance postsérielle, de l'électroacoustique ou de l'aléatoire. Au groupe des Quatre (Daniel Ayala, Blas Galindo, Salvador Contreras et José Pablo Moncayo), fondé en 1935 et qui fait aujourd'hui figure de néoclassique, ont succédé le groupe Nueva Música (fondé en 1957 par Joaquin Gutierrez-Heraz) et un certain nombre de compositeurs aux techniques éclectiques, qui constituent aujourd'hui l'avant-garde de l'école mexicaine : Carlos Jimenez-Mabarak (1916), Manuel Enriquez (1926), Francisco Savin (1929), Armando Lavalle-Garcia (1924), Mario Kuri Aldana (1931), Manuel Jorge de Elias (1939), Eduardo Mata (1942), Mario Lavista (1943), etc.

Meyer (Krzysztof)

Compositeur polonais (Cracovie 1943).

Il a étudié le piano, la théorie et la composition (avec Penderecki) à l'École supérieure de musique de Cracovie, où il enseigne depuis 1966, et travaillé également à Paris avec Nadia Boulanger. En 1960, il écrivit 24 préludes et fugues qu'il envoya à Chostakovitch, auquel il devait consacrer une monographie en 1973. Il s'orienta d'abord vers les recherches de timbre, en particulier avec son quatuor à cordes no 1 (1963), sa symphonie no 1 (1964) et ses sonates pour piano no 2 (1963) et no 3 (1966), puis vers le sérialisme et l'aléatoire, avec, notamment, ses symphonies no 2 (1967) et no 3 (1968), sa sonate pour piano no 4 (1968), ses quatuors à cordes no 2 (1969) et no 3 (1971), son opéra Cyberiada (1970) et son concerto de chambre pour hautbois, percussion et cordes (1972). D'une période que l'on pourrait qualifier d'expressionniste relèvent sa symphonie no 4 (1973), son quatuor à cordes no 4 (1974), un concerto pour trompette et grand orchestre (1975) et Fireballs pour orchestre (1976). Suivirent le quatuor à cordes no 5 (1955), 24 préludes pour piano (1978), la symphonie no 5 pour cordes (1978-79), 1 concerto pour piano et orchestre (1979), 1 trio avec piano (1980), 1 sonate pour flûte seule (1980), la symphonie no 6 dite Polonaise (1982), l'opéra pour enfant les Frères d'érable (1988-1989), la Messe pour chœur mixte et orgue (1987-1992).