Colin Muset
Trouvère français (1re moitié du XIIIe s.).
D'origine champenoise, aux limites de la Lorraine, il fut également jongleur, c'est-à-dire interprète. Son activité se situe entre 1220 et 1240, et il fréquenta notamment la cour des ducs de Lorraine.On conserve de lui une vingtaine de chansons (publiées en 1912 par le médiéviste Joseph Bédier), dont sept sont pourvues d'une notation musicale. Parmi ces pièces qui contiennent de nombreux détails sur sa vie errante et les cours qu'il visita, il faut citer un descort et une supplique Sir cuens, j'ai viélé. Son œuvre se signale par la fraîcheur de l'inspiration et par la limpidité des mélodies.
colla parte (ital. ; « avec la partie », sous-entendu, « principale »)
Locution employée soit pour économiser la copie d'une partie en invitant un instrumentiste ou un chanteur à se mettre à l'unisson d'un autre, soit pour l'inviter à suivre toutes les nuances et inflexions rythmiques de la partie principale.
colla voce (ital. ; « avec la voix »)
Locution employée comme colla parte, mais plus particulièrement pour inviter un instrumentiste à suivre toutes les inflexions d'un chanteur, soit qu'il en double la partie, soit qu'il doive simplement s'adapter à ses changements de mouvement.
Collaer (Paul)
Musicologue, ethnologue et chef d'orchestre belge (Boom 1891 – Bruxelles 1989).
Musicien amateur, de formation scientifique, il a été le principal animateur de la vie musicale en Belgique, à partir de sa vingtième année : conférences-récitals, manifestes confiés à des revues spécialisées, organisation de concerts participent alors d'un besoin d'apostolat au profit des musiques encore inconnues. Après la guerre, Paul Collaer prend la tête du mouvement d'avant-garde, fonde les Concerts pro arte (1922), puis les « Concerts anciens et modernes » (1933) et dirige les émissions musicales à la radio belge (1937-1952), dont il fait un moyen actif de diffusion de la musique contemporaine (les Six, Satie, Stravinski, Roussel, Rieti, Hindemith, Bartók, Schönberg et l'École de Vienne). Après avoir abandonné ses fonctions (1953), il fonde les Colloques de Wégimont (1954) et se consacre à l'ethnomusicologie. Il prospecte la Sicile, le Portugal et la Grèce, en quête de polyphonies populaires, et réalise des enregistrements qu'il commente dans un esprit de large humanisme. Parmi ses ouvrages : Stavinski (Bruxelles, 1930), Signification de la musique (Bruxelles, 1944), Darius Milhaud (Anvers/Paris, 1947), la Musique moderne (Paris/Bruxelles, 1905-1955), Darius Milhaud (Genève, 1982).
Collard (Catherine)
Pianiste française (Paris 1947 – id. 1993).
Elle fait ses études au Conservatoire de Paris dans la classe d'Yvonne Lefébure et de Jean Hubeau, et obtient un 1er Prix de piano en 1964 et un 1er Prix de musique de chambre en 1966. Puis elle se perfectionne avec Yvonne Loriod. Elle remporte en 1969 deux premiers prix : celui du Concours Claude Debussy et celui du Concours Olivier Messiaen. Elle est aussi lauréate des Concours Casella, Busoni et Viotti et, en 1970, elle remporte le Prix de la Vocation. Elle a donné au long de sa carrière une place de choix à l'enseignement et à la musique de chambre, dirigeant par exemple les Rencontres internationales de piano en Pays basque, ou animant les festivals de Perros-Guirec et du Périgord vert ou encore l'Académie Maurice Ravel de Saint-Jean-de-Luz. Profondément attachée à la musique de chambre, elle a eu plusieurs partenaires privilégiés : la pianiste Anne Quéfellec, avec qui elle a formé un duo renommé ; les violonistes Catherine Courtois et Régis Pasquier ; et, dans les dernières années de sa vie, la violoncelliste Sonia Wieder-Atherton et la contralto Nathalie Stutzmann. De même que son professeur Yvonne Lefébure, elle a été une grande interprète de la musique de Fauré et, plus généralement, de la musique française, mais son goût pour les romantiques allemands l'a aussi amenée à interpréter et à enregistrer fréquemment les œuvres de piano et de musique de chambre de Brahms et de Schumann, deux compositeurs auxquels elle était particulièrement attachée. Elle a également consacré plusieurs disques à Haydn. De 1976 à sa mort, elle a enseigné au Conservatoire de Saint-Maur.
Collard (Jean-Philippe)
Pianiste français (Mareuil-sur-Ay 1948).
Après avoir obtenu un 1er Prix de piano au Conservatoire de Paris en 1964, il étudie avec Pierre Sancan. Il est lauréat de plusieurs concours internationaux, dont le Concours Long-Thibaud en 1969 et le Concours Cziffra en 1970. La musique de chambre, le piano solo et le concerto occupent une place d'égale importance dans sa carrière. Régulièrement invité aux États-Unis, il joue fréquemment avec l'Orchestre de Philadelphie, l'Orchestre symphonique de Boston, le New York Philharmonic, mais aussi en Allemagne, au Japon et, bien sûr, en France, où il s'est produit de nombreuses fois avec l'Orchestre national de France et l'Orchestre philharmonique de Radio France. En musique de chambre, il a pour partenaires privilégiés le violoniste Augustin Dumay, le pianiste Michel Béroff ainsi que les violoncellistes Gary Hoffmann ou Frédéric Lodéon.
Collasse (Pascal)
ou Pascal Colasse
Compositeur français (Reims 1649 – Versailles 1709).
Après des études à Paris au collège de Navarre, il entra au service de Lully qui l'engagea, en 1677, comme chef d'orchestre de l'Opéra. Auprès du musicien florentin, il apprit son métier de compositeur. Il obtint en 1683 un quartier à la chapelle royale et fut désigné en 1687 pour terminer la tragédie lyrique, Achille et Polyxène, que son maître avait laissée inachevée à sa mort. Outre des œuvres religieuses comme les Cantiques spirituels de Racine (1695), plusieurs airs publiés chez Ballard et des divertissements comme l'Impromptu de Livry (1688), il écrivit surtout pour la scène de l'Académie royale de musique en lui consacrant une dizaine d'ouvrages lyriques. Considéré comme le fils spirituel de Lully, il souffrit de cette réputation. Il lui fut reproché notamment d'insérer dans ses partitions des airs de son maître. En dépit de ces emprunts à un autre compositeur, Collasse apparaît comme un novateur : il développa beaucoup les possibilités expressives de l'orchestre et fut le premier à décrire par la musique une tempête dans sa tragédie lyrique, Thétis et Pélée (1689), ainsi qu'à mettre en musique un véritable opéra-ballet, les Saisons (1695).