Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
B

Bailleux (Antoine)

Compositeur, pédagogue et éditeur français ( ? v. 1720 – Paris v. 1798).

À partir des années 1760, et durant une trentaine d'années, il fut l'un des plus importants éditeurs de musique parisiens, publiant des œuvres de Vivaldi ou Corelli mais aussi de compositeurs « modernes » comme Carl Stamitz ou Boccherini. Dès 1769 parut chez lui un groupe de six symphonies de Haydn (dont une apocryphe). Il publia en 63 volumes, réunissant 240 œuvres, un Journal d'ariettes des plus célèbres compositeurs (1779-1788) et rédigea une Méthode raisonnée pour apprendre à jouer du violon (Paris, 1798). À sa mort, sa firme fut reprise par Erard.

Baillot (Pierre)

Violoniste et compositeur français (Passy 1771 – Paris 1842).

À dix ans, il entendit Viotti jouer un de ses concertos et ce musicien demeura toujours son modèle. En 1795, il travailla l'écriture avec Catel, Reicha et Cherubini. Sa réputation le fit nommer, la même année, professeur de violon au Conservatoire. De 1805 à 1808, il fit une tournée à Vienne (où il rencontra Haydn et Beethoven) et en Russie avec le violoncelliste Lamare, et fut premier violon solo à l'Opéra de Paris de 1821 à 1832. De 1814 à sa mort, il organisa à Paris d'importants concerts publics de musique de chambre. Baillot fut le dernier représentant français de la grande école classique du violon. Ses compositions (concertos, quatuors, trios, duos) sont aujourd'hui oubliées, mais son Art du violon (1834) sert encore de référence.

Baird (Tadeusz)

Compositeur polonais (Grodzisk Mazowiecki 1928 – Varsovie 1981).

Il étudia la composition avec Kazimierz Sikorski, puis avec P. Rytel et P. Perkowski à l'École nationale supérieure de musique de Varsovie, où il travailla aussi le piano avec Wituski. Parallèlement, il suivit des cours de musicologie à l'université.

   Tadeusz Baird appartient à cette génération de compositeurs qui s'est trouvée isolée du développement de la nouvelle musique en Europe occidentale et aux États-Unis à partir des années 50, et qui, restant ainsi à l'écart du sérialisme, a, d'une manière générale, pratiqué une approche de la musique bien plus immédiate, axée sur l'exploration de la matière sonore et l'affinement du jeu instrumental. Ses premières œuvres (symphonie no 1, concerto pour orchestre, quatuor à cordes, etc.) témoignent de cette tendance. Comme ses contemporains, il bénéficia de la création du festival d'automne de Varsovie (1956), dont la vocation est la promotion de la jeune musique ; la confrontation avec des compositeurs venus d'autres horizons et le contact avec d'autres styles d'écriture et conceptions musicales ne peuvent qu'élargir leur propre façon d'envisager l'univers du son.

   Si, pour lui, la musique continua « d'être une manière d'exprimer les émotions, les sentiments et les aventures intérieures » de sa vie, ses œuvres, « une sorte de carnet de notes », son « autobiographie écrite en sons », Baird expérimenta différentes utilisations formelles d'organisation des sonorités. À partir du moment où sa musique suit en quelque sorte l'évolution de sa propre vie intérieure, les méthodes de composition doivent suivre le même itinéraire, comme si chaque nouvelle problématique musicale devait décider de sa mise en forme ; aussi bien est-il difficile de parler d'un style spécifique à Baird, mais faut-il au contraire souligner la multiplicité de sa démarche. Cela explique sans doute son incursion dans le drame musical (Demain, 1966), la diversité de son travail sur la voix ­ des Quatre Sonnets d'amour pour baryton et orchestre de chambre sur des textes de Shakespeare (1956) aux Quatre Chants pour mezzo-soprano et orchestre de chambre (1966) ou aux Lettres de Goethe, cantate pour baryton, chœur et orchestre (1970) ­, ou encore son exploration des possibilités de l'orchestre ­ du concerto pour orchestre (1953) aux Scènes pour violoncelle, harpe et orchestre (1977).

Baker (Janet)

Mezzo-soprano anglaise (Hatfield, Yorkshire, 1933).

Profondément émue dès son jeune âge par le chant religieux, elle travaille le chant à Londres avec Helen Isepp, remporte en 1956 le prix Kathleen Ferrier et débute à la scène en 1959, au festival de Bath, dans le rôle de la sorcière de Didon et Énée de Purcell, ouvrage dans lequel elle interprétera plus tard le personnage de Didon. Ses succès en concert au festival d'Édimbourg, en 1960 et 1961, lui ouvrent une carrière internationale qu'elle mène de front comme récitaliste et comme cantatrice de théâtre dans les répertoires anglais, italien, français et allemand. Ses interprétations de Purcell, Haendel, Bach, Monteverdi, Cavalli, Gluck, Mozart, Berlioz (les Troyens), Mahler, Britten (le Viol de Lucrèce) sont particulièrement remarquables. Sa voix est longue, souple, et son timbre a une grande personnalité.

Bakfark (Bálint)
ou Valentin Greff-Bakfark

Luthiste et compositeur hongrois (Brassó-Kronchtadt, Transylvanie, 1507 ? – Padoue 1576).

Il passa sa jeunesse à la cour de Jean de Zápolya, futur roi de Hongrie, et y apprit le luth. À la mort de son protecteur, il s'installa à la cour du roi de France, Henri II, puis à celle du roi de Pologne. Un long voyage le conduisit notamment à Lyon, où il fit imprimer son premier livre de pièces pour luth chez J. Moderne (1553). Après divers voyages et un séjour à Vienne au service de l'empereur Maximilien, il s'établit à Padoue, où il mourut de la peste, cinq ans plus tard. Avec les frères Neusiedler, Bakfark est l'un des premiers luthistes à avoir écrit des pièces de virtuosité pour l'instrument polyphonique seul. Son œuvre conservée est généralement regroupée par genres : œuvres originales pour le luth (fantaisies), transcriptions de motets, madrigaux et chansons d'autres compositeurs (Janequin, Sandrin, Arcadelt, etc.).

bal

Danse folklorique de caractère vif et de rythme binaire, en usage dans l'ouest de la France.

balafon

Xylophone africain, portatif, composé d'une douzaine de grandes lames de bois dur reposant sur autant de calebasses faisant office de caisses de résonance.

Avec de nombreuses variantes, le balafon est répandu dans toute la partie occidentale du continent noir.