Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
C

Casanova (André)

Compositeur français (Paris 1919).

Il mena de front des études musicales et de droit, fut élève de G. Dandelot à l'École normale de musique, et, surtout, devint en 1944 le premier disciple français de René Leibowitz, dont, malgré son utilisation très souple des techniques sérielles, il ne devait jamais renier l'enseignement. « Mon souci et mon propos sont d'être romantique et moderne », a-t-il déclaré. Plus proche d'A. Berg que de Webern, attiré sur le plan littéraire par J. Moal, Rilke, Joyce, Barbey d'Aurevilly, il a écrit notamment trois symphonies ­ no 1 (1949), no 2 da camera (1951-1969, créée en 1971), no 3 Dithyrambes (1964, créée en 1973) ­ ; Amorphoses pour orchestre (1961) ; Concerto pour violon (1964, créé en 1965) ; le Livre de la foi jurée, geste lyrique d'après la Chanson de Roland (1964), la Clé d'argent, d'après Villiers de l'Isle-Adam (1965) ; Règnes, trois allégories pour soprano et orchestre (1967) ; le Bonheur dans le crime, d'après Barbey d'Aurevilly (1969) ; la cantate …Sur les chemins d'acanthes noires… (1974) ; Métaphonie pour grand orchestre (1977) ; 4 Dizains de la Délie de Scève pour baryton et 10 instruments (1978) ; Esquisse pour une tragédie pour clarinette, 2 violons, alto, violoncelle et contrebasse (1979) ; Quintette à cordes (1988).

Casanovas (Narciso)

Organiste et compositeur espagnol (Sabadell, prov. de Barcelone, 1747 – Montserrat 1799).

Il étudia l'orgue, puis devint bénédictin à Montserrat, où il fut maître de l'Escolanía. L'un des meilleurs organistes et improvisateurs de son époque, il a laissé 5 motets, 13 psaumes, des répons, des messes, un Benedictus, un Salve Regina et des pièces pour clavecin, notamment une sonate dans le style de Haydn, qui a été publiée par Joaquín Nin.

cascata (ital. ; « cascade »)

Ornement vocal en usage au XVIIe siècle, qui consiste à aller d'une note aiguë à une note grave (par ex., de la dominante à la tonique), plus ou moins éloignées l'une de l'autre, en parcourant une échelle de notes intermédiaires.

En général, on ajoute les notes immédiatement supérieures ou inférieures (par ex., la sus-dominante et la sensible). Caccini en précise exactement l'emploi théorique dans sa célèbre préface des Nuove Musiche (Florence, 1602).

Casella (Alfredo)

Compositeur et pianiste italien (Turin 1883 – Rome 1947).

Élevé à Turin à l'heure du renouveau de la musique instrumentale italienne, il étudia à Paris en 1896 avec Fauré et Xavier Leroux, connut Debussy et Ravel, participa activement à la vie musicale parisienne et fut assistant de Cortot à sa chaire de piano au Conservatoire. Son goût le portait alors aussi bien vers les descendants spirituels de Mahler que vers Stravinski, dont l'influence se fait sentir dans les œuvres de sa période française. De retour en Italie en 1915, il mena une intense activité de pianiste, de pédagogue, critique, musicologue, animateur, et participa à la renaissance des œuvres des maîtres italiens des XVIIe et XVIIIe siècles. Prenant la tête du mouvement néoclassique de l'entre-deux-guerres avec Malipiero, Pizzetti et, dans une certaine mesure, Respighi, il se forgea un langage personnel dépouillé, également éloigné du romantisme et de l'impressionnisme, à la fois austère et attachant.

   Casella s'est affirmé dans tous les genres, et on lui doit notamment des concertos pour solistes (piano, violon, violoncelle, etc.) ou conçus dans la forme du concerto grosso (op. 43 pour orgue, cuivres, timbales et orchestre à cordes, op. 69 pour quatuor, piano, timbales, percussion et orchestre, etc.), des poèmes symphoniques, de la musique de chambre, de la musique instrumentale (notamment des pièces pour piano à quatre mains), des mélodies, etc. Parmi ses œuvres pour la scène, on peut mentionner ses ballets Il Convento veneziano (1912, 1re représentation à Milan, 1925), La Camera dei disegni (1940) et La Rosa del sogno (1943), ainsi que La Giara (1924), comédie chorégraphique d'après Pirandello, son œuvre la plus célèbre, et enfin ses œuvres lyriques : La Donna serpente, d'après C. Gozzi (1932), La Favola d'Orfeo (1932) et Il Deserto tentato (1937).

Casimiri (Raffaele)

Compositeur et musicologue italien (Gualdo Tadino, prov. de Pérouse, 1880 – Rome 1943).

Il voua sa vie à l'étude et à la restauration de la musique sacrée, du grégorien aux débuts de la polyphonie. Dès 1901, on le trouve directeur à Rome du journal Rassegna Gregoriana. Ordonné prêtre la même année, il fut nommé maître de chapelle dans différentes villes de province, puis, en 1911, à Saint-Jean-de-Latran à Rome et, l'année suivante, fut également nommé professeur de composition à l'École supérieure de musique sacrée de Rome. Il fonda les périodiques Psalterium (1907) et Note d'Archivio per la Storia musicale (1924), l'almanach Sacri Concentus et la Bibliotechina Ceciliana, écrivit de nombreux articles et créa en 1919 un chœur, la Società Polifonica Romana, avec lequel il donna des concerts dans de nombreux pays. Son édition de l'œuvre complète de Palestrina, entreprise en 1938, est restée inachevée (15 volumes publiés sur les 33 projetés). Casimiri composa des messes, oratorios et œuvres sacrées diverses, ainsi que des pièces chorales profanes (Madrigali e Scherzi).

Casini (Giovanni Maria)

Compositeur italien (Florence 1652 – id. 1719).

Il s'initia au contrepoint dans sa ville natale, puis vint à Rome travailler avec Simonelli et Pasquini, qui fit de lui un remarquable organiste. Il occupa ensuite des postes de second organiste (1676) et de premier organiste (1678) à la cathédrale de Florence et devint maître de chapelle et organiste du grand-duc Cosme III. Il s'intéressa, à la suite de Vicentino et de Colonna, à la renaissance de la musique de l'Antiquité, construisit même des clavecins, dont un à 4 octaves, divisées chacune en 31 notes, et à 125 touches, blanches et noires. Il composa des œuvres pour orgue et de la musique d'église (motets, répons, oratorios).

Casparini

Dynastie de facteurs d'orgues allemands des XVIIe et XVIIIe siècles.

Les divers membres de la famille travaillèrent en Italie, en Autriche et dans l'Europe du Nord (Prusse, Silésie, Pologne). L'activité d'Eugen Casparini (1623-1706), maître d'orgues de l'empereur d'Autriche, se déploya en Italie du Nord (Venise, Padoue), dans le Tyrol, à la cour de Léopold Ier à Vienne et en Allemagne.