Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
M

Moroi

Famille de musiciens japonais.

 
Saburo, compositeur (Tokyo 1903 – id. 1977). Élève de l'université des Beaux-Arts de Tokyo (1926-1929) et de l'École supérieure de musique de Berlin (1932-1934), il fonda en 1927 le groupe d'interprétation de musiques nouvelles Suruya. À Berlin, il composa ses premières œuvres importantes, avant de revenir au Japon comme « ambassadeur » de la tradition tonale germanique (rigueur de forme, méfiance pour la musique « à programme »). Figure importante de la musique de concert « occidentalisée » dans son pays, il occupa divers postes officiels : inspecteur de la musique pour l'Éducation nationale (1946-1964), directeur de l'Orchestre symphonique du Metropolitan de Tokyo (1965-66), directeur de l'académie de musique Senzoku-Gakuen (1967-1977). Il a également publié de nombreux écrits musicologiques et musicographiques (théorie musicale, travaux sur la forme chez Beethoven). Ses œuvres rentrent souvent dans les moules classiques : Concerto de piano en ut (1933), 5 Symphonies (1934, 1938, 1944, 1951, 1970), Concerto pour violon (1939), Deuxième Concerto pour piano (1977), sans oublier sa musique de chambre (Sextuor à cordes, 1939), pour piano seul (2 Sonates, 1933 et 1940, Preludio ed Allegro Giocoso, 1971), l'« oratorio fantastique » Une visite du soleil (1968), pour baryton, chœur de femmes, piano et orchestre, et plusieurs mélodies.

 
Makoto, compositeur (Tokyo 1930). Fils du précédent, il étudia la composition avec son père et avec Ikenouchi Tomojiro, fut élève à l'université des Beaux-Arts de Tokyo (1948-1952), et, comme d'autres jeunes compositeurs japonais, il assimila aussi bien la musique sérielle (Webern) que la tradition japonaise. En 1953, il reçoit le premier prix de composition au concours de la Reine-Élisabeth de Belgique, et s'initie à la musique électroacoustique en 1956, à l'occasion d'une invitation du studio de musique électronique de la NHK (Radiotélévision d'État) à Tokyo.

   Parmi ses œuvres assez nombreuses et diverses de style comme de technique, on peut citer : 4 Compositions pour orchestre (1953, 1958, 1960), Variations sur le principe numérique du chiffre 7, pour bande magnétique (1956, en collaboration avec Toshiro Mayuzumi), Développements raréfiants, pour soprano et ensemble instrumental, sur un texte de K. Kitasono (1957), les Étoiles de Pythagore, drame musical pour orchestre de chambre, chœur, narrateurs et bande magnétique (1959), Yamamba, la sorcière de la montagne, opéra-ballet sur des légendes japonaises pour voix, orchestre et bande (1962), Suite concertante pour violon et orchestre (1963), 5 Pièces pour shakuhachi (1964), Phaeton, drame musical pour voix, instruments et bande (1965), Concerto pour piano no 1 (1966), Symphonie avec bande ad libitum (1968), Sho sanke (1968), pour bande magnétique (sur la cérémonie bouddhique de l'eau), Mon « Izumo », pour solistes, chœurs, instruments traditionnels japonais, orchestre et bande (1970), 3 Mouvements concertants, pour shakuhachi, percussion et cordes (1970-71), Contradictions 1 et 2, pièce de chambre pour instruments japonais (1972), Kokan, pour percussions japonaises, piano et orchestre (1973), Hanafuda denki, pour chœurs et instruments japonais (1972-1976), Phantasie und Fugue, pour orgue (1978).

Moroney (Davitt)

Claveciniste anglais (Leicester 1950).

Il fait ses études au King's College de Londres auprès de Thurston Dart et se perfectionne ensuite auprès de Gustav Leonhardt et Kenneth Gilbert. Doté d'une bourse du gouvernement américain, il part en 1975 pour l'université de Berkeley (Californie). À partir du début des années 80, il commence une véritable carrière de soliste, se produisant fréquemment en France, en particulier. Très intéressé par l'œuvre de clavier de J. S. Bach, il propose une nouvelle édition de l'Art de la fugue et de l'Offrande musicale. Ses enregistrements des pièces pour clavecin de Louis Couperin et de celles de William Byrd rencontrent un vif succès. Son enregistrement de l'intégrale des pièces d'orgue retrouvées de Louis Couperin a été couronné en 1996 par l'Académie Charles-Cros.

morris dance

Danse folklorique anglaise qui faisait partie autrefois des processions et autres fêtes célébrant le mois de mai.

Les « morris dancers », incarnant des personnages légendaires tels que Robin des Bois, se distinguaient par des costumes où abondaient rubans et grelots. Il semble que le terme « morris » soit une simple déformation de l'espagnol « moresca », désignant une danse d'origine mauresque.

Mortelmans (Lodewijk)

Compositeur belge (Anvers 1868 – id. 1952).

Il fit ses études à Anvers (Blockx et Benoît), et obtint le prix de Rome belge (1893, cantate Lady Macbeth). Professeur de fugue et contrepoint au conservatoire d'Anvers (1902), il fut directeur du même conservatoire (1924 à 1933), puis directeur et chef d'orchestre des Nouveaux Concerts d'Anvers. L'un des meilleurs disciples de Peter Benoît comme représentant de la musique flamande, il a particulièrement réussi le lied dans une nuance de recueillement fervent. On lui doit également des pages orchestrales d'une solide facture néoromantique. Son fils Ivo-Oscar (Anvers 1901), professeur de théorie musicale au conservatoire d'Anvers, chef d'orchestre et critique musical, est l'auteur de 2 opéras dont De Krekel en de mier, d'un oratorio (Lutgart), de pages orchestrales et de musique de chambre.

Mortensen (Finn)

Compositeur norvégien (Oslo 1922 – id. 1983).

Cet élève de Klaus Egge et Niels Viggo Bentzon est l'un des représentants de la tendance moderniste de la musique norvégienne. Son langage allie certains idiomatismes néoclassiques et les techniques sérielles. Parmi ses œuvres, il faut retenir la Fantaisie pour piano et orchestre op. 27 (1965-66), le Quintette pour vents op. 4 (1951), la Sonate pour 2 pianos (1964) et la Symphonie op. 5 (1953).

Morthenson (Jan W.)

Compositeur suédois (Örnsköldsvik 1940).

Élève de I. Lidholm, M. Koenig et M. Deutsch, il est un intéressant expérimentateur dans le domaine de la matière sonore, et s'intéresse particulièrement au « temps musical » (Pour Madame Bovary, 1962 ; Coloratura II, 1962, III, 1962-63, et IV, 1964). Depuis 1963, il se consacre à la musique électroacoustique (Epsilon Eridami, 1967 ; Ionosphère et Zéro, 1969) avec de fréquents mélanges vocaux (Chairs Mirror, 1961) ou instrumentaux (Unisono, 1974).