cliquette
Instrument à percussion constitué par deux ou plusieurs lames de bois ou d'une autre matière, reliées ou non par une ligature ou une charnière, et qui, entrechoquées, produisent un cliquetis.
Au Moyen Âge, les lépreux s'en servaient pour avertir les populations de leur passage. La cliquette fut ensuite adoptée par divers marchands ambulants, qui signalaient ainsi leur présence. Sous forme de deux planchettes de bois évidées et articulées à la manière d'un livre, elle est encore en usage dans les offices religieux, pour indiquer aux fidèles le moment de se lever ou de s'asseoir.
cloche
Instrument à percussion de la famille des « métaux ».
La cloche a été connue dès la préhistoire sous des formes et dans des matériaux très variés qui subsistent d'ailleurs chez certains peuples. Mais le modèle répandu en Europe, et qui n'a guère changé depuis le Moyen Âge, apparaît comme une sorte de vase renversé, en bronze, dont la hauteur est à peu près égale au diamètre maximal. La cloche mobile est pourvue d'un battant accroché dans son axe, qui frappe la paroi intérieure quand elle est mise en branle. Il est aussi possible de mettre en mouvement le seul battant, à l'aide d'une corde, sans que la cloche bouge. Quant aux cloches fixes, comme celles qui composent les jeux de carillon, elles sont frappées de l'extérieur par des marteaux mécaniques ou tenus à la main.
La cloche fournit une note fondamentale (d'autant plus grave qu'elle est grosse) accompagnée de nombreuses harmoniques qui font la richesse de son timbre. Le son de la cloche, qui porte très loin, joue depuis des siècles un rôle fonctionnel dans la vie des paroisses et des communes. Il n'annonce pas seulement les offices religieux, mais tous les événements heureux ou tragiques qui intéressent la population. Citons, parmi les cloches d'église les plus célèbres, le bourdon de Notre-Dame de Paris, fondu en 1686 et qui pèse 13 tonnes, et la « Savoyarde » du Sacré-Cœur de Montmartre (1907) qui en pèse 18 ; elles sont légères en comparaison de la grosse cloche du Kremlin « 202 tonnes ».
La beauté de la sonorité des cloches a fasciné bien des compositeurs, qui ont tenté de l'évoquer, sinon de l'imiter, par des procédés d'écriture, en particulier dans des pièces pour piano (la Grande Porte de Kiev dans les Tableaux d'une exposition de Moussorgski ; la Vallée des cloches dans les Miroirs de Ravel ; la Cathédrale engloutie dans les Préludes de Debussy). Ils ont plus rarement employé les cloches elles-mêmes comme instrument d'orchestre : la constitution très particulière de leurs harmoniques rend leur usage très complexe ; cependant, Wagner, par exemple, y a fait appel au troisième acte de Parsifal. Les cloches d'orchestre sont, comme les cloches d'église, en bronze. On les suspend à un bâti et on les frappe avec un maillet en bois nu, ou recouvert de peau.
Souvent, les compositeurs se sont contentés d'utiliser des jeux de timbres ou des cloches-tubes.
cloches-tubes
Instrument à percussion de la famille des « métaux ».
Des tubes métalliques, suspendus à un portique, font fonction des cloches d'église, trop lourdes, encombrantes et coûteuses. On les frappe avec un maillet de bois, dont un côté est garni de cuir ou de feutre.
cloches de vache (en angl. ; cow-bell)
Instrument à percussion de la famille des « métaux ».
Ce sont effectivement des cloches de vache (clarines), mais dépourvues de battant, fixées sur un pied par groupes d'importance variable. Frappées au moyen de toutes sortes de baguettes, elles rendent un son assez court.
Clostre (Adrienne)
Femme compositeur française (Thomery, Seine-et-Marne, 1921 – Serrières, Ardèche, 2006).
Élève au Conservatoire de Paris, d'Yves Nat pour le piano, de Darius Milhaud, Jean Rivier et Olivier Messiaen pour la composition, elle a été premier grand prix de Rome en 1949 et grand prix musical de la Ville de Paris en 1955. Attachée aux recherches contemporaines, mais leur reprochant de ne pas aboutir à des systèmes de langages cohérents, elle a utilisé des techniques sérielles sans abandonner pour autant la plastique mélodique traditionnelle. Son domaine d'élection est le théâtre lyrique, avec notamment Spectacle Tchekhov, composé de Raïssa ou la Sorcière (1952) et le Chant du cygne (1961), les Musiciens de Brême, d'après Grimm (1957), Julien l'Apostat, d'après Ibsen (1971), Nietzsche (1975), Cinq Scènes de la vie musicale (1980), le Secret (1981), l'Albatros, d'après Baudelaire (1986-1988), Annapurna, d'après le récit de Maurice Herzog (1988). On lui doit aussi des œuvres d'orchestre (Concert pour le souper du roi Louis II, 1957) et de chambre (Sun pour quatuor à cordes, 1992), ainsi que la cantate de chambre The Fioretti di San Francesco d'Assisi (1953, 1re audition 1955).
Clozier (Christian)
Compositeur français (Paris 1945).
Venu du stage du G. R. M., il a créé en 1969 avec Alain Savouret le groupe d'improvisation Opus N, et surtout a fondé, en 1970, avec Françoise Barrière le Groupe de musique expérimentale de Bourges (G. M. E. B.), participant de près à ses nombreuses activités techniques et pédagogiques dans le domaine électroacoustique. On lui doit à ce propos la conception d'un mini-studio portatif destiné aux enfants, le gmebogosse, et d'un système original de diffusion en concert (par diversification et répartition des couleurs sonores, le gmebaphone. Ses œuvres comprennent notamment la Discordatura, « concrète-suite » réalisée par manipulation de sons de violon (1970), le concret-opéra À vie (1971), Symphonie pour un enfant seul (1972-1974) et le Phlogiston (1975), À la prochaine, la taupe (1978), Aporie et Apocope (1979), Quasars (1980), ainsi qu'un certain nombre de spectacles musicaux.
cluster
Initialement, groupe de notes frappées au piano par la main à plat ou le poing, ou encore l'avant-bras, soit dans une ou plusieurs régions du clavier, soit par glissades. Cette technique d'écriture et d'exécution appartient à la musique contemporaine. Elle a été amplement étudiée, à l'origine, par le compositeur américain Henry Cowell. Par extension, toute combinaison de sons rapprochés formant des grappes sonores, plus ou moins compactes, par opposition aux sons distincts d'un accord.