Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
G

Guillaume d'Amiens

Trouvère français (fin XIIIe s., né à Amiens).

Il est surtout connu pour avoir écrit un poème contre l'Amour intitulé Vers d'Amour. Il est également l'auteur de trois chansons et d'une dizaine de rondeaux pourvus de musique, conçus dans le style de ceux d'Adam de la Halle.

Guillaume IX, duc d'Aquitaine, comte de Poitiers

Troubadour ( ? 1071 – ? 1127).

Il semble avoir été le premier troubadour. Il a décrit et chanté les batailles contre les Sarrasins, les prisons qu'il a connues et les grands voyages à Antioche et à Jérusalem. On n'a retrouvé qu'une dizaine de pièces qui lui sont attribuées, ainsi qu'un fragment de mélodie dans le Jeu de sainte Agnès. Son langage était cru et violent, tout comme sa vie pendant laquelle il fut excommunié plusieurs fois.

Guillemain (Louis Gabriel)

Violoniste et compositeur français (Paris 1705 – Chaville 1770).

Élève des frères Somis à Turin, il rentra en France en 1729, devint « musicien ordinaire de la chapelle et de la Chambre du roi » en 1737, et entra au service de la reine en 1759. Il fut, comme violoniste, un des solistes les plus applaudis de la capitale, mais sa situation matérielle de plus en plus précaire le poussa au suicide sur la route de Paris à Versailles. Ses Six Symphonies dans le goût italien en trio op. 6 (1740) et ses Six Concertinos à quatre op. 7 (1740) font de lui un précurseur dans la diffusion, en France, du style instrumental italien, et, avec ses Six Sonates en quatuors ou conversations galantes et amusantes entre une flûte traversière, un violon, une basse de viole et la basse continue op. 12 (1743), le terme « quatuor » ­ avec comme implications un seul instrument soliste par voix et la renonciation au clavecin pour la basse ­ apparut pour la première fois chez un compositeur français. Une influence sur cet opus 12 des Nouveaux Quatuors en six suites de Telemann (Paris, 1738) n'est pas à exclure, du moins sur le plan de la facture instrumentale. Guillemain fut en son temps, avec Jean-Marie Leclair, le plus grand représentant de l'école française de violon.

Guillou (Jean)

Organiste et compositeur français (Angers 1930).

Organiste titulaire à Saint-Serge d'Angers dès son adolescence, il vint parfaire ses études musicales au Conservatoire de Paris, dans les classes d'orgue et improvisation, d'harmonie, de contrepoint, de fugue et de composition. Il y eut notamment pour maîtres Marcel Dupré, Maurice Duruflé et Olivier Messiaen. Il est alors nommé professeur d'orgue et de composition à l'Instituto de alta cultura de Lisbonne (1955), tout en poursuivant une carrière internationale de concertiste. Il se fixe ensuite à Berlin (1960), pour se consacrer à la composition, avant de revenir en 1963 s'établir à Paris où il est cotitulaire, avec André Fleury, de l'orgue de Saint-Eustache. Virtuose prodigieux, interprète original, il est passé maître dans l'art de l'improvisation, par la rapidité avec laquelle il conçoit les constructions ou les développements, et la technique qu'il apporte à les exécuter instantanément. Cette maîtrise et sa curiosité pour les musiques de son temps se reflètent dans ses compositions pour orgue : Sinfonietta (1962), Fantaisie (1963), Toccata (1970). Il a également écrit de la musique instrumentale et de chambre, et des œuvres pour grande formation : le Jugement dernier, oratorio (1965), Judith symphonie, pour mezzo-soprano et grand orchestre (1971). Ses connaissances en facture d'orgues l'ont amené à dresser les plans de la reconstruction de l'orgue de Saint-Eustache, et à rédiger un livre sur l'esthétique de la facture d'orgue, l'Orgue, souvenir et avenir (1978).

Guilmant (Alexandre)

Organiste et compositeur français (Boulogne-sur-Mer 1837 – Meudon 1911).

D'une famille de facteurs d'orgues, il fut l'élève, d'abord, de son père, puis de Lemmens, à Bruxelles. Il s'établit dans sa ville natale, comme organiste et professeur. En 1871, il est nommé titulaire à l'église de la Trinité, à Paris. De cette époque date le début de sa renommée internationale et de sa carrière de concertiste virtuose. Il se produit en Europe et en Amérique, et dans des cycles d'auditions au Trocadéro qui connaissent un succès retentissant. En 1894, il fonde la Schola cantorum, en compagnie de Charles Bordes et de Vincent d'Indy, et il succède à Widor à la classe d'orgue du Conservatoire en 1896. Érudit, il a été le premier à publier, avec André Pirro, une vaste anthologie des organistes classiques français, sous le titre d'Archives des maîtres de l'orgue (10 vol., 1898-1914), puis des maîtres étrangers, École classique de l'orgue (25 vol., 1898-1903). Malgré toutes ces activités, Guilmant consacra beaucoup de temps à la composition, essentiellement pour son instrument, laissant une œuvre immense. Ses huit sonates (1874-1909), comme les Symphonies de Widor, introduisent à l'orgue un langage et un schéma formel nouveaux, empruntés à la musique instrumentale allemande. Auprès des sonates, 18 collections de Pièces dans différents styles (1860-1875) et divers morceaux forment le répertoire du concertiste, tandis que l'organiste liturgique écrit pour le culte des recueils de noëls, Soixante Interludes dans la tonalité grégorienne, l'Organiste pratique (12 cahiers, 1871-1880), l'Organiste liturgique (10 cahiers, apr. 1884). En outre, Guilmant a composé de la musique de chambre, de la musique vocale religieuse, une symphonie cantate, Ariane, et une scène lyrique, Bethsabée.

guimbarde

Instrument de musique populaire répandu dans le monde entier sous les formes les plus variées.

Il consiste essentiellement en une lame métallique ou autre que l'on serre entre les dents et que l'on fait sonner de la main, la cavité buccale faisant office de caisse de résonance. La hauteur du son produit peut être modifiée sur une courte étendue.

Guiraud

Famille de compositeurs français.

 
Jean-Baptiste (Bordeaux 1803 – La Nouvelle-Orléans v. 1864). Premier prix de Rome en 1827, il émigra dans les années 1830 à La Nouvelle-Orléans, où il mena avec succès une carrière d'enseignant.

 
Ernest, fils du précédent (La Nouvelle-Orléans 1837 – Paris 1892). Élève de son père à La Nouvelle-Orléans (où son opéra le Roi David fut représenté dès 1852), puis du Conservatoire de Paris, il obtint le premier prix de Rome en 1859. L'un de ses envois, Sylvie, fut représenté à l'Opéra-Comique en 1864. Nommé professeur d'harmonie (1876), puis de composition (1880) au Conservatoire de Paris, il y eut comme élèves Paul Dukas, Gabriel Pierné, Erik Satie et Claude Debussy, et se montra pédagogue compréhensif et maître perspicace. Il succéda à Léo Delibes à l'Institut en 1891, et rédigea un important Traité pratique d'instrumentation, édité juste avant sa mort et révisé par Henri Busser en 1935. Parmi ses œuvres pour la scène, retenons l'opéra-comique Madame Turlupin (Paris, 1872), et le drame lyrique Frédégonde, terminé par Saint-Saëns (Paris, 1895). C'est lui qui acheva l'orchestration des Contes d'Hoffmann d'Offenbach, et qui écrivit, pour permettre à ces ouvrages d'être représentés à l'étranger, les récitatifs de Carmen de Bizet et de Lakmé de Léo Delibes.