Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
A

andantino

Diminutif d'andante.

Longtemps imprécis, ce terme indique en principe, aujourd'hui, un mouvement un peu plus rapide que l'andante. Il indique également le caractère d'une pièce moins développée qu'un andante ; il est à l'andante ce que la sonatine est à la sonate.

Anderson (Marian)

Contralto américaine (Philadelphie 1897 – Portland 1993).

Au cours de sa longue carrière de concertiste, qui débuta en 1925, elle connut, aux États-Unis, quelques revers, dus au fait qu'elle était de race noire, mais aussi de nombreux triomphes (il lui arriva de chanter en plein air devant 75 000 personnes). En Europe, où elle fit des tournées après 1930, se produisant notamment au festival de Salzbourg à partir de 1935, elle acquit une immense popularité. En 1955, Marian Anderson fut la première chanteuse noire à paraître sur la scène du Metropolitan de New York (Ulrica dans Un bal masqué). Elle se retira en 1965. Toscanini admirait beaucoup cette forte personnalité, aux interprétations parfois déroutantes, mais toujours marquantes, qui fit carrière essentiellement dans le lied et l'oratorio, ajoutant aussi, à la fin de ses récitals, des negro spirituals.

André

Famille d'éditeurs et compositeurs allemands.

 
Johann (Offenbach, près de Francfort, 1741 – id. 1799). Il cultiva avec succès le singspiel, écrivit une trentaine d'œuvres dans cette forme et jouit de l'admiration et de la collaboration de Goethe. Son style subit l'influence de l'école de Berlin (Graun, G. A. Benda). Il écrivit également des ballets, de la musique de scène et de nombreux lieder. En 1774, il fonda une maison d'édition, encore en activité aujourd'hui.

 
Johann Anton (Offenbach 1775 – id. 1842), fils du précédent. Il continua l'activité de son père dans l'édition, publiant, entre autres et pour la première fois, beaucoup d'œuvres de Mozart, dont en 1800, Constance lui vendit en bloc les manuscrits plutôt qu'à Breitkopfu Härtel. Il écrivit deux opéras, des lieder, de la musique religieuse, de la musique symphonique et de la musique de chambre.

André (Maurice)

Trompettiste français (Alès 1933).

Il travailla dans la mine dès l'âge de 14 ans et fit ses premières armes dans la musique au sein des harmonies locales. Puis il étudia au Conservatoire de Paris, obtenant dès la première année le premier prix d'honneur au cornet et, l'année suivante, le premier prix de trompette. Il remporta les concours de Genève (1955) et Munich (1963). Trompette solo à l'orchestre des Concerts Lamoureux et à l'Opéra-Comique, il entreprit une carrière de concertiste qui lui valut rapidement un renom mondial. Doué d'une aisance et d'une technique prodigieuses, il domine complètement les difficultés que présente la musique baroque, qui constitue l'essentiel de son répertoire ; mais il interprète avec autant de bonheur les œuvres contemporaines, aborde parfois le jazz et la musique légère. Professeur au Conservatoire de Paris de 1967 à 1978, il a formé une brillante jeune génération de trompettistes français parmi lesquels son fils Lionel, son petit-fils Nicolas, Bernard Soustrot et Guy Touvron.

Andrevi (Francisco)

Compositeur espagnol d'origine italienne (Sanahuja, Catalogne, 1786 – Barcelone 1853).

Ordonné prêtre, il fut successivement maître de chapelle à Barcelone, Valence et Séville, avant d'être nommé directeur de la Chapelle royale. Réfugié à Bordeaux pendant les guerres carlistes, il y fut également maître de chapelle, puis vécut à Paris de 1845 à 1849. C'est là qu'il publia son Traité d'harmonie et de composition (1848). De retour en Espagne, il fut jusqu'à sa mort maître de chapelle à l'église Notre-Dame-de-la-Pitié à Barcelone. Il a écrit essentiellement de la musique religieuse : messes, oratorios, motets, un Requiem, etc.

Andriessen

Famille de musiciens néerlandais.

 
Willem, compositeur et organiste (Haarlem 1887 – Amsterdam 1964). Il dirigea le conservatoire d'Amsterdam de 1937 à 1953 et fut organiste à la cathédrale d'Utrecht.

 
Hendrik, frère du précédent, compositeur, organiste et pédagogue (Haarlem 1892 -id. 1981). Il a été directeur du conservatoire d'Utrecht, puis de La Haye (1949), et a enseigné l'histoire de la musique à Nimègue, de 1952 à 1962. Sa production religieuse, à partir de la Missa in honorem Ss. Cordis (1917), a tenté de retrouver la simplicité médiévale, et les références sérielles ont été fréquentes chez lui à partir de 1950. On lui doit beaucoup de musique religieuse et de nombreuses pièces d'orgue, Variations et fugue sur un thème de Johann Kuhnau pour orchestre (1935), un concerto pour orgue (1950), cinq symphonies (1930, 1937, 1946, 1954 et 1962) et les opéras Philomela, d'après Ovide (1948, créé au festival de Hollande 1950), et De Spiegel Van Venetie (1964).

 
Jurriaan, fils du précédent, compositeur, pianiste et chef d'orchestre (Haarlem 1925). Élève de son père à Utrecht, il a étudié aussi à Paris (1947) et aux États-Unis (1949-1951), écrivant là sa Berkshire Symphonies (1949), dont le mouvement lent est une série de variations sur un thème de la Suite lyrique d'Alban Berg. De tempérament éclectique, il s'est intéressé au jazz (Concerto Rotterdam, 1967) et a écrit beaucoup de musiques de film et de scène. Sa 8e symphonie, La Celebrazione, date de 1977. Citons encore le monodrame radiophonique Calchas (1959), d'après Tchekhov, et les ballets Das Goldfischglas (1952), De Canapé (1953) et Time Spirit (1970).

 
Louis, frère du précédent, compositeur (Utrecht 1939). Élève de son père et de K. Van Baaren, puis de Luciano Berio à Milan et à Berlin (1964-65), il a subi également les influences de Stockhausen et de Cage. Il a été en 1969 l'un des auteurs de l'opéra collectif Reconstruction, donné au festival de Hollande 1970, et enseigne depuis 1974 au conservatoire de La Haye. Parmi ses œuvres, Hoketus pour 2 groupes d'instruments (1976-77), le « triptyque politique » sur des textes controversés comprenant Il Duce, d'après Mussolini (1973), Il Principe, d'après Machiavel (1973-74) et De Staat pour quatre voix de femmes et ensemble instrumental d'après la République de Platon (1973-1976), Symfonie voor losse snaren (symphonie pour cordes à vide) pour 5 violons, 2 altos, 3 violoncelles et 2 contrebasses solistes (1978), Mausoleum pour orchestre (1979), De Tijd pour ensemble (1981), les opéras Passion selon saint Matthieu, Orpheus et George Sand, créés en 1976, 1978 et 1980, De Snelheid (1981), Danses pour soprano et orchestre de chambre (1991), Hout (1991).